dimanche 11 mai 2008

Pas bien / Hâte de partir



C'est peut-être un délire de persécution, mais j'ai l'impression d'être de moins en moins appréciée "ici".
Ici, en général, dans les endroits que je fréquente / que je suis obligée de fréquenter.

Il y a d'abord le travail. Évidemment, je ne pouvais pas m'attendre vraiment à une fin de mois agréable; j'ai donné ma démission mardi.


*Enfin*

Bien sûr, ce n'était pas le moment de donner ma démission. Bon, il fallait la donner, puisque je pars, mais la situation est plus que délicate; ma boss a eu une opération vendredi de la semaine d'avant. J'étais déchirée entre lui dire juste avant son opération, ou juste après...puisque je dois donner un mois de préavis, ça ne me laissait pas un grand jeu.... Je me suis dit que la stresser juste avant son opération ne serait peut-être pas très bon... mais pendant sa rémission non plus, je dois dire.

Finalement, il paraît qu'elle s'est pointée au travail la veille de son opération, mais comme d'habitude, elle est restée dans l'autre bureau à l'autre bout de l'immeuble, et elle n'est pas venue nous voir. Parfois je me dis, une patronne qui s'obstine à se foutre de nous et à ne pas venir nous demander comment tout va, avoir des "updates" de la progression des projets, ou simplement savoir si on va bien... Je sais bien qu'elle a bien d'autres préoccupations, et sa santé d'abord, mais alors, qu'est-ce qu'elle vient faire au bureau?


Mais bon, ça c'est autre chose... Finalement, j'ai attendu cette semaine. En revenant du long w-e, tout le monde était de bonne humeur, surtout qu'il faisait encore super beau. Ma "deuxième" patronne, celle qui fait tout pendant que l'autre est à l'hôpital, était, je dirais, "extraordinairement" de bonne humeur...Je savais qu'à un moment ou à un autre, je devrais prendre mon courage et détruire à grands coups de lettre de démission sa gentillesse inhabituelle envers moi. Pas qu'elle est pas gentille d'habitude...mais bon, ça m'a pris du temps l'apprivoiser celle-là.

J'ai attendu la fin de la journée...ou presque. Comme ça il m'en resterait moins à supporter, et elle aurait peut-être pas le temps d'appeler ma boss à l'hôpital avant que je file en douce.
Quand je lui ai annoncé, elle a figé. En fait, j'ai tourné minimalement autour du pot, en lui disant que finalement le contrat de Guillaume se terminait plus tôt que prévu, que l'achat d'un nouveau visa coûterait trop cher pour que ce ça servirait, qu'on aurait pas les moyens de rester ici si j'étais la seule à travailler... elle m'a regardé et m'a dit "Are you resigning?!?!" Une fois le "oui" prononcé, elle a plutôt...arrêté de m'écouter. C'était foutu, adios la belle humeur. Elle me laissait déblatérer mes 10 000 raisons (que je trouve toutes bonnes, évidemment), et ne répondait rien, ce qui accroissait mon malaise, étant presque rendue à la fin de ma liste d'excuses pour partir.

Elle m'a accusé, à mots à peine couverts, d'être la blonde boboche qui suivait son chum en oubliant aveuglément sa propre carrière (carrière mon c** ouais). Venant d'une compagnie où les patronnes sont des femmes, et qui sont des femmes de carrière sans enfant et qui n'en veulent pas, et qui travaillent de longues heures supplémentaires comme si c'était normal d'être là un lundi matin à 6h, un mercredi soir jusqu'à minuit, un dimanche toute la journée... Ça n'aurait pas dû me surprendre... mais en fait, je ne suis pas insultée. Je sais que ce n'est pas pour ça que je quitte; c'est parce que j'en ai marre depuis bien trop longtemps déjà. Si j'avais été à Londres pour une plus longue durée, j'aurais probablement quitté bien avant. Personne n'a envie de se faire traiter comme de la merde aussi longtemps.

Le lendemain, elle est allée à l'hôpital et l'a annoncé à ma boss; froidement enragée, ma boss m'a appelé probablement sur-le-champ, sans réflexion, ne me laissant aucunement le temps de parler, sauf pour s'assurer que je resterais jusqu'à la fin du mois (évidemment...je tiens à être payée), et m'a dit que si j'avais eu un MINIMUM de décence, je l'aurais avertie avant qu'elle aille à l'hôpital... C'est vrai, mais en même temps... même si c'est pas gentil à dire, ça fait 2 mois qu'elle est à l'hôpital, peu importe le moment, c'est le mauvais moment...

Depuis, j'ai fait la gaffe vendredi en partant du travail de ne pas demander la clé du local qui nous sert le dimanche pour donner un cours à 35-40 personnes... ce matin, ma collègue m'a appelée, presque aussi enragée que si elle avait été ma boss, pour me demander si j'avais pris la clé de la réception... non, désolée, j'avais la tête ailleurs, complètement enterrée sous ma paperasse qui n'a jamais été aussi pire, ne me laissant pas une minute pour décompresser, et j'ai oublié... Depuis ce matin, je ressens des remords profonds, me demandant comment ils s'en sont tirés, puisque personne n'était là un dimanche pour leur donner la clé... Je sens que le niveau de "haine" dans le bureau aura augmenté lourdement demain matin, et en bon québécois, j'vas manger un char de marde.

Et puis comme si c'était pas assez, à l'appart c'est pas mieux. Pour une raison que nous ignorons tous les deux, on sent que les colocs ont hâte qu'on s'en aille. L'un était parti depuis un mois au Brésil, et depuis son retour, malgré que tout allait bien avant son départ, il nous fait la gueule. Il est venu dire à Guillaume que les 2 autres filles restantes s'étaient plaintes de notre "ménage" pendant son absence, des vétilles totalement inutiles, et encore plus si on considère que ces deux-là laissent leur vaisselle sale et dégueulasse dans l'évier ou sur le comptoir TOUS les matins.

On a un BBQ ce soir avec eux, et j'espère franchement que ça s'améliorera... parce que j'aime pas sentir qu'il est "temps que je m'en aille". J'ai des doutes sur la volonté du gars qui était au Brésil, à qui on paye notre loyer, de nous redonner la dernière semaine de loyer qu'on lui a payé d'avance, puisqu'on ne sera pas là... et ils ne cherchent pas de colocs pour nous remplacer; la chambre du couple d'en haut est encore vide, ça fait 3 semaines... s'ils ne trouvent pas de remplaçants, ils vont dire qu'ils ont pas les moyens de nous rembourser... alors on va se mettre là-dessus nous-mêmes cette semaine... On veut revoir ce 125 pounds qu'on a pas à payer...

Ah, la joie...

Vivement le départ, les vacances, l'aventure, l'Europe... et le retour à la maison. Il est temps.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Normal, Tania, cette espèce d'"écoeurantite" (aigüe ou non!), à l'approche des "grandes manoeuvres" européennes et du retour au bercail si attendu!... Faut pas trop t'en faire avec ça... Quelques dodos et ce sera terminé!... :-))
Bon courage et bonne chance!... :-))

Anonyme a dit…

C'est vrai, comme dit Jean ça achève tout ça. C'est vite passé 3 semaines, tu verras. Vous aurez peut-être même le temps de vous réconcilier avec tout ce beau monde et aurez des adieux émouvants.
Maman xxx

Tania a dit…

@ Jean et Maman: Merci de vos encouragements... ça fait du bien ;o) Ce matin en marchant vers le travail, je me répétais sans cesse: "C'est presque fini, c'est presque fini" tant j'anticipais la crise de ce matin...
Finalement, tout le monde est quand même de bonne humeur, ils ont appelé le concierge qui est venu ouvrir la porte (par chance, c'est le seul no. de téléphone qu'ils avaient, le concierge, grâce à une facture laissée la semaine dernière).

J'ai payé 2 chocolatines et un café à "ma deuxième boss", je pense que ça suffira à l'acheter... *hahaha* De toute façon, elle en est venue assez vite à me demander des trucs sur ce qu'elle va devoir faire quand je serai partie, donc finalement... j'ai peut-être un "plus gros bout" que je pensais...

Tout de même... "c'est presque fini, c'est presque fini, c'est presque fini!!!"

(Quant au BBQ, c'était plutôt froid comme atmosphère, ça, il nous aurait fallu pas mal plus d'alcool pour les dégeler je pense...)

Anonyme a dit…

Une chance que j'ai lu ton commentaire, je commençais à m'inquiéter :P

Je suis content que tout aille mieux pour toi. Qui sème la joie, récolte la joie.

Prend bien soin de toi!

Tania a dit…

@ Petit frère; Évidemment, j'étais sûre que tu te rongerais les sangs, donc je me suis faite un devoir de te rassurer dès que j'ai pu.... *hum* ;o)
T'as bien raison pour la "récolte" de joie... mais il y en a qui sont parfois si imperméable à la joie qu'on sème, qu'on est mieux de la récolter en soi, et pour soi, parfois...

Ce que je suis pessimiste ce soir! *hahahaha*

Prends soin de toi aussi, ptit tannant ;o)

Anonyme a dit…

Bon bah il est temps que ce séjour chez les "rosbifs" s'achève, hein? dans quelques temps, tu seras passée à autre chose. Tu n'y penseras plus. Je suis trop émotive et trop peureuse de ce que pensent les gens de moi. Alors qu'en fait, eux , ils ne se gênent pas pour prendre leurs décisions et mener leur vie sans me consulter. Alors fais pas comme moi. Fais ta vie!!!
Bisous à vous deux

Tania a dit…

Chez les "rosbifs"? *hahahh* Tiens, je savais pas qu'ils avaient ce surnom-là aussi ;o) Quoiqu'en fait, je sais pas comment NOUS on les appelle... moi je dis les British, mais.. euh... il doit y avoir aussi les "Blocks" (à l'anglaise...."tête carrée" je crois que ça veut dire...) Et ma mère m'a dit qu'étant petite, dans ses batailles de boules de neige contre les anglais du quartier, les jeunes québécois les appelaient "english relish"...*haahah*

Mais bon, moi aussi l'avis que les gens ont de moi m'importe beaucoup, mais... moins qu'avant. Ou du moins j'essaie. On est rendus un peu parano moi et Guillaume, chaque fois qu'on croise nos colocs on a "l'impression" qu'ils sont froids... ce n'est peut-être pas qu'une impression...humm...

En attendant, on a découvert qu'à l'appart ils ont pas affiché notre chambre, nous sommes le 15 mai et on part dans 17 jours. Ils veulent charger 100 pounds de plus pour notre chambre à notre départ. 600 ou 650, bref. Bande de fous, vous louerez pas une chambre aussi loin du centre-ville à ce prix-là... Pfff... Je crains pour notre 125 pounds qu'on aurait pas dû leur remettre puisqu'on ne sera plus là à la base....

Bref... hâte de partir, oui, définitivement, même si la routine fait que je réalise pas du tout qu'on part dans moins de 3 semaines, c'est fou ça!!!

Très bientôt... ;o)
Et j'ai hâte de vous voir aussi, moins d'un mois, ce que ça passe vite! ;o)
(c'est drôle, j'écrivais sur ton blog pendant que tu écrivais un commentaire sur le mien... c'est l'heure on dirait ;o))