lundi 24 novembre 2008

Paris, Jour 6



Paris, 6 juin 2008


Notre dernière journée complète à Paris... *soupir déchirant*.

Nous avons enfin visité l'Opéra, seule nouveauté de notre séjour parisien (et puis après, qu'est-ce que ça fait, ein??? On a le droit de visiter de vieux trucs connus, non?!?! Si on aime ça!!).

De l'extérieur, le monument est très impressionnant, surtout qu'il est à l'extrémité d'un grand boulevard, tout au bout, donc il "bouche" très joliment la perspective. Et à l'autre extrémité? Le Louvre. C'est pas beau la vie à Paris?

La visite en valait vraiment le coup, et ce n'était pas très cher, à 4 euros chacun (surtout que Guillaume, 10 minutes avant, avait "trouvé" 15 euros par terre, wouaaaaaaaahou!! (en fait, le/la propriétaire venait probablement "tout juste" de l'échapper, mais puisqu'on arrivait pas à déterminer QUI c'était dans la foule, baaaah...!! *hahah*))

... Alors sur le bras de quelqu'un d'autre, nous avons visité l'Opéra de Paris! (+ 15 euros dans le budget quotidien très serré de 90 euros/jour!) La salle de spectacle était magnifique, toute rouge et or. Le plafond est étonnant, ils ont intégré de l'art très contemporain autour du lustre, mais les couleurs... sont tellement jolies, que même l'anti-mélange-des-styles-ancien/contemporain était d'accord ;o)



Mais c'est le Grand Foyer qui m'a le plus impressionné, avec ses dorures, ses peintures, ses statues, ses bronzes... wow. Le cou cassé, les yeux aux plafonds, bouche bée, ou plutôt devrais-je dire, bouche grande ouverte avec une expression béate/plutôt stupide *hahaha*

Presqu'aussi beau que la Galerie des Glaces au Palais de Versailles... ou que la section des Joyaux de la Couronne au Louvre... En fait, c'est un peu un mélange des deux... et puisque l'Opéra a été rebâtie après ces deux autres pièces, je suppose que l'architecte/décorateur a dû s'en inspirer un peu... en tout cas, il y en a qui savent copier/s'inspirer comme il faut... *hahahaa*


(Première photo: le Grand Foyer de l'Opéra (avec Guillaume en orange se cassant le cou pour admirer le plafond), deuxième photo: Galerie des Glaces de Versailles, troisière photo: Galerie d'Apollon du Louvre, qui est la section des joyaux de la couronne de France *merveilleux, merveilleux!*)




Il y avait aussi de longs couloirs avec des lustres tout alignés, ce qui donnait une très belle perspective... par contre, avec la pénombre, les photos sont plutôt un échec ;o) C'était génial de pouvoir simplement faire le tour des pièces, jeter un coup d'oeil aux moulures dorées, aux riches lustres, et aux peintures sur les plafonds, ce qu'on ne voit malheureusement pas assez souvent en Amérique... *soupir*


Comment se fait-ils que les Européens aient des monuments aussi richement parés? Marbres, bronzes, lustres, petits balcons en balustrade... mais où prennent-ils leur argent??? (Je suppose que certains Français pourraient me répondre et me pointer tout ce qui ne va pas dans le système français, mais que voulez-vous, quand je vois ce genre d'endroits magnifiques, je suis simplement admirative, je ne cherche pas plus loin ;oP Je vais simplement féliciter les Français pour leur talent à en mettre plein la vue aux touristes *hahahah*)



Après la visite de l'Opéra, nous avons traversé de l'autre côté de la rue, aux Galeries Lafayette, un magasin que je n'avais jamais visité malgré sa renommée et...ses pubs très sexy et très peu (pas assez!) vêtues dans le métro (à Montréal, ça ne passerait pas, il y aurait des collants "sale pub sexiste" un peu partout sur la fille dénudée *hahaah*). Nous avons cherché pour des petits cadeaux pour nos hôtes présents et futurs... Pour Bertrand et son coloc, nous avons pris une bouteille d'alcool, parce que vraiment, un cadeau pour 2 gars... pfff ;o) Puis pour nos hôtes de Bordeaux, pas facile non plus, pour des gens qu'on a jamais rencontré... *ahhahha* Il y avait une section "gourmet", avec des dizaines et des dizaines de sortes de thé... le choix était complètement fou... j'ai fini par opter pour celui qui me faisait le plus saliver, du *thé* chocolat/amandes. J'espère que c'était aussi bon au goût que ce l'était à l'odeur ;o)

Puis, on a marché sur l'avenue entre l'Opéra et le Louvre, et on s'est arrêtés à l'office de tourisme de la Grèce, récupérer un peu de documentation sur les îles grecques.... faire un peu de magasinage, voir si ce sera abordable...

On a ensuite traversé, une dernière fois, la cour intérieure du Louvre (à quand la prochaine fois, ein???)...

Marché sur le Pont des Arts....c'était un vendredi après-midi, et lors de tous mes séjours à Paris, il y a quelque chose que j'ai voulu faire chaque fois, et que j'espérais enfin faire cette fois-ci: pique-niquer sur le pont des Arts un vendredi soir.



Il faut savoir; ce pique-nique du vendredi soir m'a semblé, touriste, être une vraie institution. Seulement le vendredi soir, je crois (quoique je puisse me tromper?). C'est une magnifique tradition parisienne, à mes yeux; pique-niquer assis par terre, être bordés d'un côté par le Louvre, et de l'autre par l'Académie française. Manger parmi les Français, qui partagent en groupe leurs réserves typiquement françaises; fromages, fruits, pain baguette (évidemment!!!), melon d'eau, et surtout, surtout, une petite bouteille de vin pour faire passer le tout.


Comment en suis-je venue à ne pas faire cette activité rêvée (pour moi!) malgré mes 4 mois à Paris de l'année précédente? Il faisait bien trop froid pour s'asseoir par terre et pique-niquer à partir du moment où j'ai eu des amis pour le faire (bah oui, c'est important!), et la fois d'avant, lors de mon premier séjour à Paris, j'étais seule, et je me rappelle m'être appuyée sur le bord de la rambarde, sur la rive, et d'avoir regardé avec envie les pique-niqueurs, qui avaient des copains à rencontrer pour profiter là de cette expérience (qui n'en est probablement plus une pour les Parisiens!!).

Un autre plan à abandonner en ce dernier soir à Paris; ce petit café/bar situé dans le 5e arrondissement... il y a la rue qui donne directement sur le Panthéon (en fait, la "place"). Puis en montant vers le Panthéon, il faut tourner à gauche. Passer les petits troquets sympathiques, et dès la prochaine rue qui redescend, tourner à gauche. De là, longer le côté gauche de la rue. Lorgner dans les vitrines. Jusqu'à ce que vous soyiez intrigué par un bar mystérieux, mi-médiéval, mi-terrier d'alchimistes/sorcières, à l'éclairage tamisé et rougeâtre, qui m'intrigue aussi depuis des années. Évidemment, je voulais y aller de soir, sinon c'est pas l'ambiance parfaite qui cadre avec le lieu. Ça aussi, ce sera pour la prochaine fois... (il y a des plaisirs qu'il faut se garder pour l'avenir, parce que je compte bien y retourner!!! Et parfois, garder des mystères, ça a du bon, c'est comme faire une réserve de fantasmes... touristiques *hahaah*)

Ce soir-là, nous avions un autre rendez-vous, à ne pas négliger: un souper à Orsay, chez les parents de Bertrand. Cette famille est adorable; la première fois que je suis allée en France, pour 5 semaines, Bertrand (un étudiant en histoire comme moi qui faisait un échange étudiant à Montréal) m'avait proposé de me trouver un endroit où loger à Paris. Il avait d'abord proposé l'appart de son ami-descendant-de-Fouquet-le-Surintendant-des-Finances-déchu-de-LouisXIV (wouaaaaa, du sang bleu, ça me fait capoter chaque fois *hahaha*), ce qui m'allait très bien (heellooooo le 5e arrondissement et la coupole du Panthéon bien cadrée dans la fenêtre de la toilette!!)... Puis il m'a dit que je pouvais aussi loger chez ses parents... ah ça, non, vraiment, c'était trop d'hospitalité et de gentillesse, je me devais de refuser. Puis finalement, je me suis dit que peut-être quelques jours chez ses parents...peut-être.... Ma première nuit à Paris, je l'ai passé chez cet ami aristocrate (super gentil, ambiance très agréable, à n'en pas douter, un endroit absolument génial pour passer du bon temps avec plein de copains), quand j'ai constaté le look douteux du matelas jeté par terre, sans savoir depuis quand les draps n'avaient pas été lavés, et que le lendemain matin on m'a dit que les seules serviettes de bain disponibles étaient celles accumulées en tas par terre dans la salle de bain (serviettes pas fraîches, comme on dirait des poissons... *hahaha* franchement, se sécher au papier de toilette, c'est pas top), bref... j'ai demandé à Bertrand de m'amener chez ses parents... *hahahaah* J'y ai passé 2 semaines. Après quoi, j'ai réalisé que je DEVAIS partir... qu'il y avait un sérieux danger de parasitage de ma part pour les 3 semaines restantes, que j'étais bien trop bien là-bas, que ses parents étaient trop accueillants et que les soirées avec les copains de Bertrand étaient bien trop sympathiques. J'étais partie pour "découvrir", "grandir", "explorer", et je ne faisais pas grand chose de tout ça dans le petit cocon douillet d'Orsay; je me faisais gâter et disons-le, je squaittais presque ;o) C'est avec un douloureux soupir que j'ai quitté cette gentille famille, que j'ai mis les pieds sur le quai d'une gare, et à travers la fenêtre, j'ai dit aurevoir à Bertrand, en me disant qu'Avignon ce serait bien, mais la solitude et les auberges de jeunesse.... c'était un peu épeurant quand même ;o)

Bref, maintenant, cette maison d'Orsay est un arrêt obligé à chaque fois que je passe par Paris, et c'est toujours un plaisir. C'est du terrain connu en région parisienne, c'est rassurant dans le déboussolement des voyages. Ils représentent mes premiers souvenirs de la France. Toutes ces soirées de fous (avec Bertrand), ces veillées, ces grasses matinées (mal, maaaal de dormir tard quand il y a tant à explorer!), cette bonne bouffe, ces gens si aimables... Alors les retrouver, ça a été un plaisir. Et comme d'hab, ils nous ont gâté.

Je ne les laisse pas faire complètement, par contre; chaque fois, je me fais un devoir d'amener au moins le dessert. C'est le moins que je puisse faire pour compenser le 2 semaines de squattage d'il y a 3 ans ;o) Trouver une pâtisserie dans le coin de Denfert, sur la rue Daguerre, n'a pas été facile; semble que les Français dévalisent littéralement les boulangeries/pâtisseries en sortant du boulot.... grrrr. Si je me rappelle bien, nous avons finalement trouvé un gâteau poire et caramel, ce qui n'était pas trop mal, comme "prix de consolation"!

Chez Bertrand et ses parents, il y avait aussi sa petite soeur et le copain de celle-ci; Noémie, je ne l'ai pas beaucoup connu, parce que je dormais justement dans sa chambre lors de mon séjour dans la famille; elle était partie en vadrouille, à Barcelone cette fois-là je crois ;o) C'est une famille de voyageurs, j'aimerais bien les interroger davantage sur leurs périples à l'étranger, mais toujours, ils sont plus curieux que moi, et me posent des tas de questions sur le Québec et mes séjours à moi. C'est très gentil, et je dirais même poli, parce qu'allez, ils en auraient des tonnes à raconter de plus que moi ;o) C'était bien de les voir accueuillir Guillaume de la même manière qu'ils m'ont toujours reçu. Pas de favoritisme ;o)

L'apéro était délicieux et varié, j'ai bu du Muscat (miam, sucréééé) avec des olives et des petits craquelins. Après une bonne heure de discussion au salon, on est passé à table. En entrée, il y avait une salade grecque avec des rouleaux de feuilles de vigne fourrés au riz (ils pensent toujours au fait que je mange peu de viande, c'est très délicat de leur part... mais c'était littéralement "too much" quand ils se sont imposé 2 semaines de quasi-végétarisme lorsque j'ai logé chez eux... ah ça, non, je veux pas être dérangeante à ce point-là!). Le plat principal était de l'agneau, ce qui convenait à tout le monde sauf moi, ce qui est parfait *hahaha*, avec du gratin dauphinois (j'adooore le gratin dauphinois, quelle belle invention!!). D'ailleurs, même l'agneau était bon (pour le centimètre carré que j'ai goûté... Guillaume s'est défoulé en engouffrant avec plaisir de l'animal mort (c'est lui qui le dit, pour me dégoûter d'ailleurs)).

Puis la giga-assiette de fromages, dont du Comté et du Morbier, du brie de Meaux (comment ils ont fait pour savoir que ces trois-là étaient nos préférés? Ce sont les plus populaires en France, ou quoi?), du Camembert, du bleu... Cette assiette de fromages à la fin du repas est une TRÈS MAUVAISE IDÉE, je sermonne ici tous les Français qui tentent de nous faire plaisir avec cette idée; nous Québécois ne pouvons supporter de manger autant. C'est mal. MAL. Et impossible de se contrôler là-dessus, parce qu'ici le fromage est encore un luxe (mis à part le cheddar, beuah). Alors, une pleine assiette? On ne fait que saliver au-dessus au comptoir des fromages à l'épicerie. C'est comme proposer à des enfants de se baigner dans une piscine de chocolat. MAL.

Bref, rendus au dessert, on avait déjà l'estomac extra-plein (en fait, j'ignorais qu'il pouvait être plus plein encore... voir Bordeaux plus tard *hahaha*). Notre gâteau était très bon, mais évidemment la mère de Bertrand fait toujours un dessert de plus (pourtant, j'avais annoncé mon gâteau!!), un crumble à la rhubarbe et au fruit rouge non-identifié (?), tout aussi bon (avec l'avantage d'être fait maison, lui). On a très bien mangé, comme d'habitude chez eux.

À 11h30, il fallait déjà partir, pour attraper le dernier RER nous ramenant à l'appart de Bertrand... sans Bertrand. Il allait à une fête, où étaient aussi invités Julien (son coloc) et sa copine... On aurait pu y aller, et j'aurais vraiment voulu y aller... Parce que ces fêtes sont l'essence même de mon premier voyage à Paris, et j'aurais vraiment voulu que Guillaume vive ça. Des tas de Français (mon rêve, le cauchemar de certains Québécois.. bah! tant pis pour eux! *hahaah*), de la bonne musique (Janis, dans un des partys auquel j'ai assisté... c'que c'est bon Janis Joplin), des discussions intéressantes, un mode de vie, ouais, vraiment... différent. Mais il aurait fallu dormir à Orsay quelque part (et dans ces partys, on sait jamais où on dort, mais on est presque sûrs que ce sera sur un canapé ou directement par terre, entourés d'autres dormeurs parfois relativement proches ;o)), se lever ultra-tôt, retourner à l'appart, se doucher, faire les valises et être dans le train à 11h30. Ça aurait été trop serré, trop "Galère-à-la-Bertrand", même si, je dois l'avouer, il m'a appris (ou a essayé de m'apprendre, mais je vous jure, j'ai fait des progrès grâce à lui) à être plus zen en voyage. Et puis, je voulais pas rencontrer la famille de Véro et Jeanfi avec "la tête dans le cul" comme disent les Français ;o) Quand même, on a une réputation à tenir, en tant que Québécois, faut pas avoir l'air de n'importe quoi devant des gens qu'on rencontre pour la première fois! ;o)

C'est dommage, j'ai l'impression de ne pas voir Bertrand de la semaine, d'utiliser avec reconnaissance son futon dans son salon mais sans avoir eu l'occasion de discuter un peu plus longuement avec lui... Il a dit qu'il viendrait en octobre à Montréal, "dépenser son argent canadien qui lui reste", mais finalement, ça n'a pas eu lieu (il a préféré Berlin, pfff, comme si les Allemands étaient plus sympathiques que nous!!! JAMAIS!).

Alors, on est rentrés tranquillement, doucement à pieds, de Denfert à l'appart. J'avais conscience que je voyais mes dernières images de Paris... mais je réalisais pas trop... d'ailleurs, toujours pas...
La famille de Bertrand; moi, Bertrand, Guillaume, le père, la soeur et la mère de Bertrand (et deux chatons adorables! ;o))

samedi 8 novembre 2008

Paris, Jour 5



5 juin 2008


Aujourd'hui, nous avons pris ça "relax" (comme depuis le début, quoi!). On a des journées bien chargées, on marche sans arrêt... mais on ne fait pas grand chose *hahaha* Vive Paris, vive les vacances, je prends lentement le temps d'oublier tout le stress inhérent à mon boulot que je viens de quitter... et ça fait le plus grand bien.


Tout d'abord, direction Tour Eiffel, requête de Guillaume qui n'avait pas encore de photo de lui "en touriste" avec la Tour en background... QUOI?!?! Comment peut-on avoir passé au moins 3 séjours à Paris, dont un de... QUATRE MOIS (?!!) sans avoir ce genre de photo?! ;o) Il faut dire, la mienne, elle datait aussi, de mon premier séjour à Paris en 2005, prise d'ailleurs par un pot-de-colle qui avait commencé par me demander le chemin en sortant du métro, et qui m'a suivi pendant une heure ensuite, jouant les perdus comme moi au début, puis me draguant de plus en plus effrontément minute par minute... Il a pris une photo de moi devant la Tour, c'est bien gentil, mais j'avais particulièrement hâte qu'il me foute la paix...je m'en suis débarrassée finalement en me mettant dans la giga-file pour monter dans la Tour...*niafniafniaf* Ya personne d'assez entêté pour se taper 3 heures d'attente debout juste pour une fille sur qui il a "kiffé" en sortant du métro. Quoique... mon père a été relativement tenace avec ma mère... *hhahaa*


Photos officielles et réglementaires prises, nous avons dîné d'un sandwich sur un banc à la sortie du métro, encadrés à notre gauche par les Invalides et à notre droite par le Pont Alexandre III, celui qui est bordé de 4 colonnes surmontées de statues dorées.... La vue était franchement jolie, on a pris notre temps en lisant le journal, les nouvelles françaises... Admirer les nombreux bronzes du pont...







Yves Saint-Laurent est décédé lundi; il y a donc 4 jours (nous sommes jeudi). J'avais lu ce matin que ses obsèques avaient lieu le jour même à l'église St-Roch, dans le 1er arrondissement, près du métro Tuileries. Sarkozy devait y assister avec sa "douce moitié" Carla Bruni, et assurément d'autres vedettes y seraient aussi. Ayant toujours regretté d'avoir manqué Chirac du temps de sa présidence (quel homme tout de même! Politicien, je ne jugerai pas, je n'ai pas été "sous sa gouverne", mais de l'extérieur, quel homme plein de prestance et de galanterie!! ;oP ), ayant vu le Pape "mais pas le bon" (Benoît XVI *soupir*), n'ayant PAS VU LA REINE NI AUCUN AUTRE MEMBRE DE LA FAMILLE ROYALE BRITANNIQUE (ma plus grosse déception anglaise), je me suis dit "et pourquoi pas Sarko?". Bon, on est d'accord, c'est RIEN d'excitant, mais c'est le président de la République Française après tout, non? Alors après le lunch, nous avons longé la Seine jusque là.

Malheureusement, j'avais choisi le mauvais coin de rue (pour une fois, Guillaume ne guidait pas; non, il me laissait m'enfoncer dans mon idée saugrenue et qui ne l'enthousiasmait définitivement pas autant que moi *hahaha*); les voitures des "invités" passaient par notre rue pour arriver à l'église, mais je ne voyais même pas le parvis :o( Et évidemment, aussi triste soit la cérémonie, ce parvis, c'est l'équivalent d'un tapis rouge (*hum*). Par contre, trop tard pour bouger, la foule s'entassait à grande vitesse. Alors nous avons attendu un peu, regardant défiler les Mercedes-Benz noires aux vitres teintées ultra-opaques pendant un moment. Un seul a ouvert sa fenêtre, et d'après mes souvenirs et une photo de l'événement parue par la suite sur le site de cyberpresse, il s'agissait d'un philosophe du nom de Bernard-Henri Lévy je crois, avec Arielle Dombasle, sa femme. Mouais, pas si excitant que ça... Arielle, elle est déjà venue nous faire quelques visites à Montréal, a passé à Tout le Monde en Parle... ce n'est pas particulièrement une vedette "rare" ou du genre qu'on se sent privilégiée d'avoir vu... *hahaha* (bon, pendant ce temps, je le rappelle, Guillaume soupire et piétine à côté de moi, attendant que mon "trip célébrités" prenne fin).

Monsieur Lévy et sa femme, qu'on ne voit pas sur cette photo (désolée ;o))

Puis, branle-bas de combat: les sirènes, les motos (bon, pas tant que ça ein, c'est pas Bush en visite à l'étranger tout de même, et...ça reste des funérailles!), en tout 6 ou 7 véhicules sont passés en trombe, l'une après l'autre en vitesse et tous avec des vitres ultra-opaques (booring!)... 10 secondes plus tard, les gens se dispersaient déjà. Moi, bien que j'aie eu la certitude que Sarkozy venait de me passer sous le nez, je n'en avais pas vu assez, il m'en fallait plus à me mettre sous la dent, alors on a fait le tour pour se retrouver (enfin!) face au parvis de l'église. Trop tard pour Sarko, qui était probablement entré en 30 secondes. Mais j'ai vu quelques personnes sur le parvis puis... le cercueil.

Je me suis soudain sentie plutôt mal, c'est vrai, de courir les funérailles comme un événement mondain (bon, il y avait quand même Valentino, Jean-Paul Gaultier, Claudia Schiffer, Laeticia Casta, Catherine Deneuve, Sarkozy et Carla Bruni...!!). Célébrités que je n'ai pas vues, ou à peine entrevues de loin, sans savoir qui elles étaient avant de les revoir sur les photos de l'événement, bien installée devant un ordi. *hum... un peu inutile, bref*. Même si c'est d'un goût douteux (très, devrais-je dire), ça fait un petit quelque chose de se dire que j'étais là, aux funérailles d'un grand couturier tel qu'Yves Saint-Laurent... (De retour ici à Montréal, j'ai vu une exposition de ses plus belles créations, il était franchement talentueux...).

Fatigués de toute cette marche, et de toute cette foule, nous avons fait un arrêt dans les jardins du Louvre (Jardin du Carrousel je crois, même s'il n'y a plus de grande roue), et nous nous sommes étendus sur l'herbe, aussi parfaite que sur un green de golf (verte, touffue, dense, courte, en santé partout), entre les arbustres/labyrinthes, et... nous avons DORMI!! Presque une heure dans mon cas!! En plein parc, quasi seuls dans notre carré de verdure, en plein Paris... ça a fait un bien fou... C'est bon la vie en vacances à Paris, se réveiller, lever les yeux et voir le magnifique Louvre, la statue équestre de Louis XIV, les pyramides, l'Arc de Triomphe de l'autre côté!!!

Décidés à rentrer - tout en marchant encore un peu dans Paris, puisque tout le plaisir est là - nous avons choisi de traverser le Pont des Arts, un peu au hasard. C'est celui fait le lien entre le Louvre, d'un côté de la Seine, et l'Académie Française, de l'autre côté de la Seine (Guillaume sur la photo en-dessous pose donc devant le pont et on voit le très joli dôme de l'Académie Française). Sur le pont - ô plaisir français qui se renouvelle continuellement - il y avait une exposition de photos, sur la Palestine, territoire assiégé, bombardé...d'un point de vue "intérieur", un photographe palestinien venu étudier puis faire sa vie en France, mais qui est retourné chez lui à travers les années pour faire des photos, voir de ses yeux à quel point son pays se dégrade, se détruit petit à petit... Triste constat, triste témoignage, très intéressant, c'est un point de vue qu'on voit rarement, habituellement ce sont les journalistes qui nous racontent, et évidemment, qui se sauvent dès qu'ils le peuvent pour ne pas mettre leur vie en danger. Il y avait des photos de famille, de commerçants, d'enfants... j'ai beaucoup aimé.


Puis, définitivement fatigués de notre journée (ça prend du temps s'habituer au rythme du voyage!), nous avons fait les courses pour un spaghat alfredo, mais il n'y avait personne à l'appart: Bertrand avait décidé d'aller dormir chez ses parents, Julien son coloc et Malala sa copine sont rentrés plus tard... Alors nous avons plutôt soupé aux fromages (Comté, Morbier et Brie de Meaux) et à la baguette de pain, arrosé de Gaspacho (Tropicana....pourquoi ça n'est pas commercialisé ici, c'est si bon?!?!). Julien et Malala sont rentrés et ont débouché une bonne bouteille de rouge, et nous avons écouté un film avec Jamie Lee Curtis (Poisson Warda?), pas très français mais tout de même pas trop mauvais ;o) Manquait... que Bertrand.

mercredi 5 novembre 2008

Paris, Jour 4

L'église Saint-Eustache, près de Châtelet-Les Halles


4 juin 2008


On vient tout juste de terminer une discussion fort intéressante avec Bertrand (notre hôte) sur la culture japonaise, et plus tôt avec son coloc sur la capacité d'intégration des étrangers/immigrants, France vs Québec vs Angleterre.
Franchement, y a-t-il vraiment un pays où il existe une immigration substantielle sans que cela ne provoque des remous? Ce n'est pas nouveau, la différence dérange, surtout quand elle est dans notre cour. Origine, religion, différence de toute sorte, orientation sexuelle, tout est bon pour l'ostracisation. Sorcières, juifs, croisades, guerres de religion, colons ou colonisateurs...
Le Japon aussi, semble-t-il, a de la difficulté à intégrer ceux qui n'ont pas les traits "asiatiques". Petite île isolée pendant des siècles, avec pour seul contact et voisin la Chine, les étrangers représentent l'inconnu, l'extérieur. Selon l'expérience de Bertrand là-bas (il y a vécu et y a travaillé 1 an, apprenant même "sur le tas" le japonais oral, woua!), les Japonais mettent beaucoup de temps à laisser percer leur coquille, et tant que ce n'est pas fait, les étrangers se heurtent à un peuple souriant et timide, mais pas moyen d'avoir de discussions profondes, sérieuses, de poser des questions pour comprendre leur us et coutumes, leurs moeurs.

Je trouve que ça n'augure rien de bon pour l'avenir. Pas seulement à l'échelle "nationale" de nos foutus "accomodements raisonnables" québécois, mais aussi à l'échelle internationale. D'un côté, il y aura ceux qui voyageront ou s'ouvriront sur le monde et sur l'enrichissement qu'apportent les différences, et de l'autre, ceux qui s'enferment dans leur chez-soi national et "c'est très bien comme ça et qu'ils viennent pas nous déranger".


Bon, je vous parle de ma journée no. 4, après mon petit éditorial ;o)

Nous sommes d'abord allés à la gare, nous faire voler 85 euros supplémentaires pour nos réservations de train, comme si 1000 euros (1500$) c'était pas assez... et ce n'est pas finin, il nous reste l'Italie et la Grèce à réserver...
Puis, nous sommes allés au Marais, le quartier chic, homosexuel et chic de Paris. Là-bas, il y a bien sûr des bars gays, mais c'est tellement plus que ça... C'est aussi des boutiques chics de vêtements, des bijouteries, des confiseries juives, des chocolateries, mais aussi une magnifique église (Saint-Paul-Saint-Louis), la Place des Vosges, etc...

Notre premier arrêt, donc, fut un arrêt chocolat (encore!) dans une boutique spécialisée, achetant quasi compulsivement les concoctions portant des noms à faire saliver, "mangue et fruit de la passion", "citron vert", "cardamome", "miel et poivre de cayenne", "fèves du Pérou"... chacun a été choisi avec soin (pour limiter les dépenses!), et dégustés avec lenteur et béatitude, dans la cour intérieure du Jeu de Paume. C'est en voyant les magnifiques bosquets de roses sauvages roses, tous en fleurs, que j'ai élu notre lieu de pique-nique. Rien de tel que de se permettre un délice pour les yeux pendant que les papilles gustatives sont en liesse ;o)


Guillaume faisant la "moue" devant des fleurs beaucoup trop roses pour une photo virile



Une fois tous les chocolats mangés (plaisir fugace!), et avec un petit regret de ne pas avoir eu quelque chose à boire entre chacun, comme on aime mordre dans un bout de pain entre chaque dégustation de vin pour apprécier au maximum les différentes faveurs, nous avons fait un petit détour par la Place des Vosges, parce que j'avais envie de revoir la statue équestre de Louis XIII. Non, il n'y a plus tant de nouveautés pour moi dans les lieux touristiques de Paris. Les surprises sont maintenant cachées au creux d'une ruelle, derrière une rue connue, ou dans les quartiers moins touristiques, ceux où vivent vraiment les Parisiens. Et la vraie vie, là-bas, a tout un charme.


Nous avons marché le long de la Seine jusqu'à la fancy Île-St-Louis, où nous avons pu farfouiller un peu dans les kiosques des bouquinistes. Ne trouvant rien, nous sommes entrés dans une librairie qui nous interpellait de l'extérieur avec sa belle bannière "Histoire/Archéologie". Là, nous avons admiré et feuilleter des livres un bout de temps... assez longtemps pour que je réalise que l'Histoire me manque terriblement parfois, surtout quand je suis à Paris... (devrais-je dire que c'est une chance que je n'y sois pas souvent? *soupir*)


Puis, nous dirigeant vers l'Hôtel de Ville, nous avons eu une belle surprise: un écran géant!! On passait en direct les quarts de finale de Roland-Garros, avec des installations originales, "à la parisienne": tapis oranges imitation "court de tennis", afin que les gens puissent s'asseoir par terre confortablement devant les écrans. Nous avons regardé le match Ferrer vs. Monfils - ce dernier était le représentant de la France lors de cette joute. Très beau match, que nous avons suivi presque en entier (sets 2-3-4), et que le Français a gagné pour passer en demie-finale, ce qui n'était pas arrivé depuis 7 ou 8 ans. Les spectateurs devant l'Hôtel de Ville étaient donc doublement contents; à la fin du match, le tapis était plein.



Continuant notre promenade, nous sommes allés admirer la façade ultra-propre de Notre-Dame de Paris pour une Xième fois, avec ses statues inombrables, ses gargouilles mystérieuses...

Puis, notre favorite pour l'animation, la rue de la Huchette tout près, avec ses restos bruyants, ses serveurs insistants, stationnés à l'entrée de leur commerce, ayant chacun leur truc pour inviter la clientèle à l'intérieur.... Ceux qui détiennent la palme selon moi, ce sont les 2 restaurateurs grecs; ils font une tonne de bruit, en compétition directe l'un en face de l'autre. La tradition étant supposément de casser une assiette à chaque fois qu'un client entre, ça vous donne une idée de l'allure du trottoir devant chaque resto. Ils ont perfectionné la technique, ayant des soucoupes "pré-cassées en deux" empilées sur une table à portée de main. Et hop, une soucoupe, et AH!!! un cri de bienvenue. Ça attire l'attention, ça c'est sûr!!! ;o)

Mais il ne faut pas manger sur la rue de la Huchette. Il faut même s'en éloigner le plus possible; ce sont les attrape-touristes par excellence. En tant qu'anciens résidents de la ville, nous avions la responsabilité de trouver un restaurant décent qui ne nous prendrait pas pour des poissons-touristes que nous n'étions plus.

Après 40 minutes à chercher, nous avons fini par opter pour un restaurant de fondues et spécialités françaises à 15 euros le menu (3 plats). Eh bien, voilà encore une leçon qui nous prouve que de tenter de se servir de son jugement et d'être près de ses sous ne suffit pas ici; il faut carrément ÉVITER les quartiers touristiques et ses "pièges à touristes". Nous sommes entrés de plein pieds dans la mala alimentacion (*hum jeu de mots poche*) du voyage, celle que nous craignions, la bouffe de resto en série qui n'est plus un plaisir, une exception, une gâterie, mais un long chapelet de nourriture grasse ou du moins, "non contrôlée". Nous savions qu'un jour ou l'autre, nous voudrions manger un simple macaroni au fromage homemade, ou une sandwich aux tomates sur pain tranché (de mie) grillé.

Nous n'étions qu'au Jour 4 de notre voyage, nous ne pensions pas être si déçus si tôt. J'ai eu une petite salade d'avocats ordinaire, et une "raclette nature" dégoûtante, 5 pommes de terre au four et 5 tranches d'un très, très mauvais fromage très ordinaire, fade et sans goût, même pas aussi bon que du cheddar, de vulgaires tranches à mettre dans un grilled cheese, et voilà mon souper que je devais faire fondre sur les plaques chauffantes. Ah oui, j'allais oublié, et 2 minuscules, minuscules et trop vinaigrés pickles. Et pour clore ce merveilleux souper, une mousse au chocolat digne du ASDA (vous vous rappelez, notre épicerie anglaise, avec la jolie phrase sur l'entrée part of the big Wal-Mart family!).

Ce qui a achevé Guillaume (je suis bien heureuse que le décor surchargé de l'endroit m'ait évité cette vue), c'est de voir se faufiler entre les tonneaux de l'entrée... un rat. Ou était-ce une souris? Il faut préciser que de l'entrée, il y a des escaliers qui descendent, et qui mènent directement... à la cuisine. Miam.!!!

Par chance, ces Français qui nous accueillent réussissent à faire oublier même le plus mauvais souper pour 30 euros (on aurait pu se cuisiner quelque chose de sympathique à ce prix-là chez Bertrand, mais bon, il faut le dire, l'espace "cuisine" est plutôt limité, et a tendance à donner à Guillaume des idées très originales de gros mots... *hahaha*). On a discuté avec nos hôtes, ce qui a rescapé notre fin de soirée... ;o)

Les journées sont bien occupées à Paris, même si dans le fond, on pourrait presque dire...qu'on a rien fait ;o)