mercredi 27 février 2008

Jour 5 à Vienne (jeudi)

Une curiosité que j'ai voulu partager avec vous...ça représente une petite tombe
avec plein de squelettes autour... petit "cadre" datant de la mi-1600 (étrange!)

Notre jeudi a été consacré principalement à deux activités; la visite du trésor impérial, et un souper dans un buffet traditionnel viennois, qu'on appelle un Heuriger.

La visite des joyaux impériaux et ecclésiastiques de Vienne est probablement une des activités que j'ai préféré. Bon vous allez dire, c'est un peu ennuyant à la fin, regarder des bijoux sous verre, alors qu'il y a tant de vie et de choses à voir à l'extérieur... Un musée reste un musée.

Mais je ne saurais dire pourquoi, celui-là m'a marqué plus que les autres, m'a, dans le sens profond du terme, "impressionné".


Il y avait là des couronnes impériales couvertes de pierres précieuses, émeraudes, opales, saphirs, diamants, rubis... des pierres grossières, non-taillées, mais justement brutes et parfaites dans l'état naturel où on les a trouvé. Probablement qu'à l'époque où on les a agencé à la couronne, les techniques de taille des pierres n'étaient pas assez élaborées pour tailler la pierre sans perdre plusieurs (!) carats. C'est seulement une théorie, toutefois... pas moyen d'en savoir plus, les explications aux côtés des objets étaient en allemand, tout comme l'audio-guide...je n'ai allumé que plus tard que, sans avoir d'audio-guide en français, nous aurions pu prendre celui en anglais (dah!). Nous avons dû nous contenter du petit pamphlet français vendu à 0,80 euros...mais qui faisait l'affaire, même s'il ne donnait malheureusement pas de détails sur chaque objet individuellement.

J'ai aussi été très impressionnée par les vêtements d'époque... en fait, ils étaient en si bonnes conditions, que j'ai encore des doutes sur ce que j'ai compris...*hahaha* Des survêtements daté 1300-quelques richement brodés représentant une paire de lions chevauchant des girafes (!), une paire de gants couverte de perles, datant de 1220 (?!?!), des traines impériales bordées d'hermine....



Une aigue-marine de 492 carats (my god), une émeraude transformée en petit vase de 2680 CARATS (yeux exorbités, bouche ouverte, front collé sur la vitre). Le landeau du fils de Napoléon, Roi d'Italie. Un gigantesque "bol" fait d'une seule pièce d'opale, provenant de Constantinople, et qui a traversé plus de 1600 ans sans une encoche...pour le plaisir de mes petits yeux à moi... ;o)





Mais mon summum, ce fut les vêtements ecclésiastiques brodés. J'insiste, on jurerait de la peinture, mais non, c'est de la broderie. Devant ces oeuvres d'art extraordinaires, le front (encore!) collé sur la vitrine, comme si mes yeux ne pouvaient y croire et devaient s'approcher au maximum de la perfection, j'ai eu la certitude que ces gens, qui travaillaient de leurs mains, de leurs simples mains humaines, n'étaient pas réellement des humains; ils étaient des dieux. Ou si vous préférez l'autre option, des extra-terrestres. Des gens aux talents surnaturels. Brodés de soie, de fils d'or et d'argent, chaque point pas plus qu'un millimètre, allant dans des sens différents pour donner des mouvements aux chevelures et aux vêtements des personnages, avec parfois 10 couleurs de fils différentes dans un seul centimètre carré.... Ébahie....j'étais sans mot. Il faut le voir pour comprendre cette perfection. Notre monde d'aujourd'hui n'a plus l'habitude de cette qualité, de ce niveau de perfection. Est-ce la prolifération des produits usinés, tous pareil? Est-ce la disparition de ces richesses aux proportions impossibles que seuls possédaient les chefs d'État monarchiques et impériaux, richesses puisées à la sueur et l'exploitation de leurs sujets?



Ne doit-on pas reconnaître que cette richesse, acquise de manière si peu démocratique et respectueuse des droits de chacun, a permis de créer des objets de valeur inestimable, pas seulement par la quantité d'or ou de diamant, mais par la qualité in-cro-ya-ble du travail humain?

Bon, voilà pour mon ébahissement total de l'après-midi... assez là-dessus.

Passons à notre quête d'un Heuriger typiquement autrichien, ou dois-je dire viennois?


Nous avions entendu parler de ces "buffets" où on vous sert du vin maison (les heuriger étant normalement situés sur des vignobles, et le vin en étant donc issus), et où l'on doit ensuite se présenter soi-même devant le buffet pour commander ce que l'on veut.

Intéressant, nous sommes-nous dit. Allons manger, après le schnitzel, de la bouffe typique du pays. Ces restaurants sont situés pour la plupart en-dehors de la vieille ville, puisqu'ils doivent habituellement y avoir un vignoble attenant. On s'exile donc "hors-centre", à la recherche d'un heuriger digne de ce nom. L'office de touriste nous avait dit qu'ils étaient tous dans le même quartier, ce qui rendait le choix plus facile à faire (à pieds!).

Après une bonne demie-heure de "scènage" (disons repérage) dans les environs, (et après avoir exclu 4 restos vides et un rempli d'un car de touristes asiatiques...ça gâche un peu l'ambiance viennoise, sans offenser les Asiatiques), on se décide pour un qui a l'avantage d'avoir au moins 5 clients (je vous dis, pour un jeudi soir, c'était étrangement trop tranquille partout) et deux musiciens. (ouf ça commence à être bondé!)

On s'asseoit, un peu intimidés premièrement: par l'âge moyen de la place, qui avec notre entrée s'est abaissé de 70 ans à 40 ans, mettons ET deuxièmement de l'attention que notre arrivée provoque. Ils ont l'air contents de nous voir arriver, en tout cas!


Comme prévu, le serveur/tenancier/proprio nous amène une première TASSE de son vin blanc maison. Pas mal, pas maaaaal... tiens, si la bouffe peut être aussi bonne, ce sera le bonheur ce soir!

On se lève pour aller observer la vitrine du buffet. On demande; combien ça coûte? combien par personne? Est-ce un all you can eat? (on en viendra à la conclusion que c'est un concept totalement et assurément américain! (et asiatiquement américain)). Le tenancier nous remet les pieds sur terre; la madame derrière le comptoir vous dira le prix pour chaque plat; elle les pèse (ah zut). Je commence avec une genre de lasagne aux légumes (disons; pieds de brocolis), Guillaume prend une tranche de porc avec de la choucroute (chou rapé vinaigré). Ma "lasagne" est mangeable, sans être réellement délicieuse... mais bon, on se laissera pas abattre pour ça... essayons la salade de tomates que j'ai commandé avec... ouaaaaaaaaaaache!!! Je n'ai jamais goûté à des tomates qui avaient une texture aussi BIZARRE. Comme si les tomates s'étaient désséchées puis avaient été réhydratées dans leur jus... genre trop dures mais molles.... ark. Bon pas grave, en même temps que la lasagne, ça passe...et disons-le, le vin y contribue aussi grandement.

Guillaume retourne se prendre de la viande et des patates...le tout a l'air assez bon...moi je pars me chercher du fromage, avec un petit pain sec à 1,20 (il se défait en miettes plutôt qu'en morceaux). Bon le fromage n'est pas mauvais, c'est un fromage autrichien, on apprécie... On commande une deuxième, puis une troisième TASSE de vin CHAQUE. On mange un dessert raisonnablement bon (j'ai un très vague souvenir du dessert, est-ce parce qu'il n'était pas mauvais comme la salade de tomates, ou est-ce parce que je commençais à être trop saoule??).

On s'amuse tout de même, le joueur de violon vient nous visiter à notre table, c'est drôle au début, agréable ensuite, puis un peu irritant quand il nous incitait à nous embrasser juste parce que c'est supposé être romantique avec un joueur de violon à moins d'un mètre de nous, au point d'avoir une envie irrépressible de se frencher en public devant de vieilles dames autrichiennes respectables. Déjà que mes éclats de rires faisaient souvent se retourner ces gentilles dames (en fait, ça avait l'air de mettre un peu de joie dans leur petit meeting, alors quoi de mal à avoir le vin joyeux, ein?), pas nécessaire de se faire preuve d'indécence...;o) Bref, le joueur de violon voulait son pourboire à la fin de la soirée (et il l'a eu!).

Puis on a pris une quatrième tasse de vin sans que j'aie eu l'impression qu'on l'ait commandé (Guillaume dit qu'il a fait un signe subtil au tenancier, moi j'ai juste vu le tenancier nous amené une quatrième tasse dans le but avoué de nous saoûler complètement), qu'on a bu volontiers.


Puis...la facture est arrivée. On savait bien que le vin ne serait pas gratuit...finalement, c'était plus que raisonnable; 20 euros pour 8 grandes tasses de bon vin blanc, génial!

Mais là où le souper a mal passé...c'est avec la bouffe. 55 euros de bouffe. Total: 75 EUROS. Pour de la nourriture qu'on n'a pas tant aimé (du moins, pour le même prix dans un autre resto, on aurait eu de la nourriture de bien meilleure qualité), et surtout, qu'on n'avait PAS DU TOUT ESTIMÉ être aussi chère.

Alors je me suis dit... tiens... ils essaient de nous en passer une, vu qu'on est saoûls et qu'on est touristes! Alors... je prends le reste de lucidité au fond de mon cerveau embrouillé...et je vais demander des comptes au tenancier. Il me sort tous les petits bouts de factures pour chaque plat, avec chaque nom de plat écrit en allemand. Évidemment, on ne comprend rien. Quelle surprise (hum!).


Bref... on est sortis de là complètement "paf", pliés en deux de rire, Guillaume maudissant de son poing levé le tenancier verreux (je ne pensais pas mettre cette photo vu que ça pourrait un peu gâcher l'idée que vous vous faites de lui...*hahaha* Mais remettez-vous en contexte, on sort, complètement saoûls et l'impression profonde de s'être fait FOURRER!). Et on a eu encore une bonne heure de transport en tram avant d'être rentrés à l'hôtel!



(Dites donc, avec des factures aussi salées, ils devraient pouvoir se permettre d'avoir des toilettes à l'intérieur du restaurant, non??? Eh ben NON. Les toilettes, elles étaient dans un bâtiment en face, il fallait traverser une toute petite cour intérieure (non dénuée de charme, il est vrai) pour s'y rendre... et les toilettes, comme toutes les toilettes de restaurants européens, sont gla-ci-a-les en hiver. Comme s'ils voulaient économiser le chauffage... chez nous les toilettes sont des endroits à tout le moins confortables où on peut rester au moins 5min sans grelotter, où les filles se recoiffent et se remaquillent tranquillement... ici, que ce soit en France, en Autriche ou en Angleterre, les toilettes sont toujours trop froides. Brrrr. Pas agréable.)

Rendus à hôtel, on étaient encore saoûls, évidemment. Je me rappelle m'être dévêtue partiellement, pour m'endormir comme une roche sur le lit. Guillaume a pris une douche et s'est couché de travers sans trop en avoir conscience lui non plus... Et je me suis réveillée à 4h du matin, sans comprendre ce qui s'était passé, et....shame on me....Encore saoûle.

Vive le bon vin autrichien... mais à bas les tenanciers verreux!!

Vienne Jour 4 (mercredi)

Allez, je suis de retour à Londres, mais je dois continuer de vous raconter mon voyage, puisque c'est encore ce qu'il y a de plus excitant à raconter (je ne vous raconterai pas ma paperasse endormante, ou le fait que tous les jours où je suis seule au bureau, ma boss, même de l'hôpital où elle reçoit ses traitements pour le cancer, appelle soit à 9h01, soit à 16h59, pour s'assurer que je n'arrive ni en retard, ni ne fous le camp avant l'heure...la confiance règne quoi!)



Alors...pour notre 4e jour à Vienne, nous avons commencé la journée par un entraînement à l'École Espagnole d'Équitation, en prévision d'un spectacle qui se donne l'été à Vienne. Tous les jours, des cavaliers sortent leurs chevaux, leurs font faire des petits tours de piste, pratiquent les différents pas (un pied à la fois, un beau canter, un petit trot, en diagonale, à reculons, on lève les pattes d'en avant, on fait un saut les 4 pattes dans les airs..)




Bon jusque là, rien de vraaaaaaiment excitant. Mais la salle où tout cela se passe, en soi, est impressionnante. C'est complètement....humm comment dire..."hors-contexte". Les chevaux ne sont pas à l'extérieur, ou dans un "vulgaire" aréna où le sol a été parsemé de mottes de sable.

Non non...les Viennois, peuple longtemps fier de son pouvoir impérial jadis énorme, puis plus si énorme que ça (je vous passe la leçon d'histoire, ayant le cerveau un peu embrouillé ce soir (vous êtes contents avouez)), ne font rien dans la simplicité. Leur salle d'entraînement ressemble à une salle de bal. Grand espace au plafond très haut (3 étages), aux murs blancs et bleu pâle avec riches moulures, et gigantesques lustres pour éclairer le tout. (!!!)

Et avec ça, des cavaliers vêtus de leurs habits officiels, chapeau version "petit tricorne" qui font un salut devant l'estrade qui doit probablement être réservée aux invités d'honneur les soirs de spectacle... et de magnifiques chevaux ibizans gris pommelé.

Je n'aime pas tant cette robe pour les chevaux, mais ceux-là avaient de la classe à revendre pour compenser ce petit défaut (de mon point de vue seulement!). J'ai trouvé très intéressant de voir la façon dont les entraîneurs s'y prenaient pour leur faire faire des pas spéciaux, et comment ils se tenaient en selle (je doute que cela me serve réellement puisque c'est vraiment différent de regarder et d'appliquer, mais j'essaie d'apprendre!). Mon préféré reste le SEUL cheval noir de toute la troupe, un des plus beaux que j'ai vu de ma vie je crois... Il avait un maintien, une classe, une allure au charme fou.

Seul bémol; chéri est allergique aux chevaux. Après une heure, il n'y tenait plus, les yeux plein d'eau, la gorge en feu, la respiration sifflante....il a dû quitter pour m'attendre devant un café, loin de tous ces poils d'animaux... Pauvre chéri ;o)



Puis nous avions prévu faire la visite guidée (gratuite) de l'Hôtel de Ville (magnifique) à 1h de l'après-midi. Il faisait un soleil radieux, une température printanière, et soudain on avait un peu moins envie d'aller s'enfermer pour une heure...mais nous avons tout de même chercher l'entrée pour les visites guidées (ou simplement une entrée pas surveillée par un garde et bloquée en plus par de grosses chaînes) pendant un bon 15min. Finalement nous l'avons trouvé... et appris que les visites ne se faisaient qu'en allemand, mais qu'on avait un petit pamphlet illustré en anglais pour suivre quand même. Surpris...nous sortons pour attendre le guide qui doit arriver dans 15min. Nous nous rendons bien compte que nous sommes les seuls à l'attendre. Alors là on s'imagine le scénario; un guide ne parlant qu'en allemand, bref discutant dans le vide pendant 1h, et nous le suivant en petits chiens, derrière, tentant de lire en anglais en même temps pour comprendre ce qu'il nous montre. Bof, ein? Après 10min, et quelques gens, il est vrai, qui semblaient vouloir se joindre à la visite guidée... on a fini par laisser tomber. Il faisait trop beau. L'Hôtel de Ville sera donc pour nous un très joli bâtiment, mais vu de l'extérieur seulement.


Bon je voulais préserver l'anonymat de mon namoureux, mais puisque je suppose que sa chère maman ne voit pas souvent de photos de lui depuis son départ, je profite de l'occasion pour mettre une jolie photo de lui (en fait, je fais un gros tri, parce qu'il est sur BEAUCOUP de photos!)

Ensuite nous avons pris un très, très agréable bain de soleil devant la patinoire et les kiosques de nourriture de la place devant l'Hôtel de Ville....Une bonne demie-heure de vitamine D, de chaud et doux soleil, les yeux fermés, à se sentir comme en plein ski de printemps, en haut de la pente assis sur la neige.....moins le derrière gelé. (Ici je vous évite les gros plans qu'a fait de moi Guillaume en voulant me prendre en pleine béatitude printanière...trop proche, c'est vraiment trop proche!)

2h de l'après-midi...la faim nous tenaillait depuis un moment déjà; nous sommes partis à la recherche d'un resto... défi qu'on devait relevé 2 fois par jour; trouver un menu traduit au moins en anglais, pour m'assurer avant d'entrer qu'ils ont quelques plats végétariens. Souvent, nous devions éliminé des restaurants qui avaient l'air très potables, juste parce que nous étions totalement incapables de deviner le contenu du menu... Arf. Dur dur d'être dans un pays où on ne maîtrise pas du tout la langue.

Finalement nous avons trouvé un resto génial, vraiment sympathique avec un cachet vieillot, 3 salles toutes en profondeur, avec de vieilles poutres au plafond, des chaudrons de cuivre pendus aux murs, de vieux livres et de vieilles images de Vienne dans les corridors entre les salles sous verre (en exposition!)... et LE SEUL SERVEUR SYMPATHIQUE qu'on a trouvé à Vienne. Alleluya! Un menu complet (soupe, plat principal et dessert) pour 6,50 euros. Malaaaaade! J'ai mangé une excellente soupe aux légumes avec lanières d'omellettes semi-séchées (étrange, mais vraiment bon!), un genre de feuilleté aux légumes, et un gâteau aux fruits rouges.... et avec un serveur qui parlait allemand, mais aussi anglais et français! Le luxe, je vous dis... et gentil par-dessus le marché. On a voulu se rappeler où c'était et y retourner une autre fois...mais le temps manque toujours pour les adresses coup de coeur en voyage ;o)

Nous avons poursuivi notre tour de la ville avec notre audio-guide, au doux soleil... Profitant des monuments grandioses qui s'offraient à nous... Une jolie fontaine, l'opéra très chic, des statues, des monuments commémoratifs, des parcs... Puis un café, le Café Central, parce qu'à Vienne, il faut boire du café et manger des viennoiseries.

Guillaume sort sa phrase toute gentille et polie de "Excusez-moi je ne parle pas allemand, parlez-vous anglais ou français?" à la serveuse, qui lui répond, pendant que je salive devant le présentoir à gâteaux, que non, elle ne parle qu'allemand. Il lui pointe donc le café qu'il veut. Avant qu'elle ne reparte au loin, je la saisis au vol en lui demandant un gâteau au fromage avec gelée d'apricot sur le dessus. J'avais seulement retenu le nom "gâteau au fromage" en allemand, et pas "gelée-qui-semble-délicieuse-aux-apricots", donc elle me ramène devant le présentoir et me demande lequel je préfère, entre framboise, cerise et apricot. Tout ça, en anglais. Guillaume, de loin, se doute de quelque chose; quand je reviens, il me demande; "elle t'a parlé en anglais??!?" "Oui, pourquoi?" "Parce qu'elle m'a dit qu'elle ne parlait PAS anglais!!!!" Ça, désolée de le dire, mais c'est du "Viennois" tout craché. Le serveur si gentil du resto du dîner, c'est le seul qu'on a vu de tout notre voyage. Lorsque les serveurs n'étaient pas bêtes comme leurs pieds, ils nous ignoraient, ou nous lançaient carrément nos assiettes sur la table pour repartir plus vite. Très insultant. Mais le décor en valait la peine quand même (et le gâteau au fromage et apricots aussi!!);

Sur le chemin du retour, ô surprise, nous tombons, en plein milieu de la grande rue piétonnière des magasins, sur une pianiste, installée avec son piano droit et jouant un très joli morceau. Et nous ne l'avons pas vu qu'une fois; il semble que tous les jours, elle se déplace avec son piano (!!!), et elle vient jouer pour les Viennois et les touristes qui sont très nombreux à errer sur la place attenante à la cathédrale St-Étienne. Elle est toute installée, elle a même une petite chaufferette au niveau de ses doigts pour les garder au chaud en jouant.... Moment très agréable, où l'on apprécie le contact étroit entre les Européens et la musique qui se retrouve à tous les coins de rue. J'adore.

mercredi 20 février 2008

Vienne Jour 3 (mardi)


Vienne est vraiment une jolie ville.

Je dirais, un genre de mix entre Paris et Rome. En fait, probablement plus proche de Rome, selon l'architecture, la couleur des bâtiments, les teintes qu'ils prennent lorsque le soleil se couche... oui, j'ai une petite impression de Rome ici... Mais avec des immeubles à logement plus hauts comme à Paris, les "blocs" qui font toute la rue, de couleur beige ou pâle, avec quelques balcons en fer forgé par-ci par-là (alors qu'ils sont magnifiquement systématiques à Paris).

Hier, première destination: nous avons visité une partie du Palais Impérial (Hofburg).
La visite était divisée en 3; l'Argenterie, le musée Sissi (Sisi en fait selon les germanophones), et finalement les Kaiserappartements, les appartements de l'Empereur.

Guillaume et moi sommes d'accord; on déteste les sections "Argenterie" dans les musées. Rien à foutre, mais vraiment, RIEN. On doit pas être les seuls, pour qu'ils nous l'impose au début de la visite; c'est que personne ne s'y rendrait jamais si ce n'était pour se rendre au 2e étage pour voir les objets ayant appartenus à Sisi. D'ailleurs, ce musée-là, tout seul, ne survivrait probablement pas... bearh. (Quoique.... il y a un musée du Mobilier impérial qui ne doit pas être beaucoup plus excitant... quoique...bah je comprends plus que de regarder des petites cuillères dans des vitrines).

Ce qui m'amène à cette conclusion (même si je suis diplômée d'Histoire, j'ai droit à mes théries "boboches"); nous avons perdu toute conscience de l'Art de la Table.

Ein? Ce serait pas une raison logique pour mon profond désintérêt? Suis-je la seule à être tannée, après plus de 15min à regarder des assiettes, des fourchettes et des tasses de porcelaine affichées dans des vitrines de musées??? Évidemment, il y a des pièces exceptionnelles, et il est toujours intéressant, d'un point de vue "connaisssance générale", de voir les chaudrons et les moules à gâteaux utilisés par la Cour pour nourrir la famille royale au goût fancy.

Mais au dixième étalage de couteaux en argent avec petit aigle bicéphale gravé dessus, j'ai des fourmis dans les jambes... et les nerfs qui se mettent doucement en boule. Ça se contracte, ça se contracte... et à un moment donné, je n'ai plus qu'une idée en tête; sortir du labyrinthe fait exprès pour que les gens soient obligés de TOUT VOIR avant de pouvoir passer à quelque chose de réellement intéressant.

Je dois souligner certaines assiettes de porcelaine dont la confection du "set" a pris 5 ans, où y sont dépeints de magnifiques paysages de partout (Rome, Vésuve, Paris, Athènes, etc) avec petite légende en français (on est en Autriche, vous vous rappelez?) sur chaque bol à soupe. Le genre d'assiette dans laquelle tu ne grattes pas avec ta fourchette, tsé?

Il y avait aussi de magnifiques chandeliers en cuivre doré, avec tellement de branches, de feuilles et de moulures que c'était à couper le souffle... et qui a fait dire à Guillaume que probablement les gens ne se voyaient pas en mangeant tellement c'est énorme... C'est aussi mon avis ;o) Mais il paraît que l'étiquette obligeait à ne parler qu'à ses voisins de table (bon, on peut pas crier d'un bout à l'autre maintenant?)
Forêt de chandeliers au Palais Impérial

Bon, ça suffit, j'ai déjà trop parler d'une section qui m'a fait bâillé aux corneilles.

Puis nous avons vu le Musée Sisi. Étrangement moderne, il faisait très très noir dans les pièces sans réel besoin de conservation. Comme pour donner "une ambiance". J'en conclus pas très gentiment que la pauvre Sisi devait être maniaco-dépressive, à la lecture d'extraits de ses poèmes, de sa difficulté à occuper son rôle d'Impératrice et toutes les fonctions que cela représentait, et ses envies insatiables de voyager sans cesse, faisants des projets avec une joie extatique, voulant toujours fuir, mais n'étant bien nulle part. Pour avoir lu Autant en Emporte le Vent il y a presque 10 ans déjà, il m'en reste une impression que l'auteure s'est un peu inspiré de la vie de Sisi... mais c'est vague comme impression. Une femme de tête, fougueuse et magnifiquement belle, obsédée de son image, entêtée, en quête éternelle de liberté et d'indépendance, qui ne s'est guère attachée à ses 2 premiers enfants (une est morte à 2 ans, l'autre a grandi loin de sa mère, et son seul fils héritier de la couronne s'est suicidé à 31 ans.... elle n'a aimée que la dernière), dont le destin se termine tragiquement par un lâche assassinat (un coup de lime(!) au coeur lors d'un séjour à Genève....mais depuis déjà 2 ans elle attendait la mort, comme le témoignent ses poèmes.

Cette femme ne m'a jamais fasciné, peut-être parce que je n'ai pas vu la série de films... mais j'ai bien aimé en apprendre plus sur elle...

Puis, ENFIN, ENFIN, les appartements impériaux, enfin ce qui m'intéresse, de beaux meubles, des salles d'apparat, des lustres gigantesques, de belles peintures, la reconstitution des chambres, des cabinets de toilette (Sisi fut la première de la famille royale à posséder de réelles installations sanitaires dans ses appartements; bain et même toilette!) (je rappelle qu'elle est morte en 1898). Constatation; de Versailles en France à Windsor en Angleterre, les appartements royaux finissent par se ressembler dans leur faste. Ce qui ne rend pas la chose moins intéressante, loin de là; mais n'est-ce pas drôle de penser que, peut-être par manque de diversité dans les biens de consommation, ces ultra-riches de la stratosphère de la société d'alors ne pouvaient faire autrement que d'avoir les mêmes objets de luxe que les autres cours d'Europe, ses compétiteurs. Peut-être était-ce aussi un esprit plus conformiste à l'époque, ou un concept "unique" du beau.

Puis, nous avons profité de la température clémente (on se sentait au printemps!) pour continuer notre marche à travers la ville. Simplement marcher et apprécier l'ambiance de la ville. Se coller le nez à toutes les vitrines de confiserie qu'on croisait. Chercher un foutu diapason dans les boutiques souvenirs (je me suis donnée pour mission d'en trouver un, mais je pense que ce sera plus dur que prévu!). Écouter les commentaires de notre audio-guide qui se trompe souvent dans son français parfois approximatif ;o)


En fin d'après-midi, ayant faim mais déclarant qu'il était trop tôt pour aller manger, nous sommes entrés dans un petit bar super sympathique (je parle du décor... les serveurs, on oublie ça, je vous le jure!), des posters d'événements, de spectacles ou de films autrichiens tapissant les murs. Guillaume a pris une giga-pinte de bière locale, j'ai pris une bière blonde avec liqueur de citron dedans (ou qqchose du genre). Ça se boit comme de l'eau! Puis Guillaume a repris une autre giga-pinte de la même chose, et moi j'ai goûté à un vin blanc du pays...
Gorlos (la belle expression québécoise) et tangant un peu sur nos pieds, nous sommes partis à la recherche d'un restaurant, l'appétit aiguisé par cet excellent apéro.
Guillaume voulait absolument goûter à la spécialité autrichienne par excellence; le sch... zut, moi et mon allemand. Bref, une escalope de veau ou de porc (et parfois de poulet), deep-fried. Idéalement accompagné de patates, en salade, par exemple. En marchant dans les petites rues, on tombe sur une affiche vantant les meilleurs... schnit(z ou ch?)el (?) de tout Vienne. Je me questionne sur la possibilité pour moi de trouver quelque chose de végétarien dans un restaurant spécialisé dans les sch... (!). On arrive devant le menu...qui semble être exclusivement en allemand, comme cela arrive trop souvent! Finalement menus sur le côté en 4 langues, rien de végétarien, mais une escalope deep-fried au poulet... Allez on entre, c'est un incontournable, je ne priverai pas mon chum de ça, je mangerai celui au poulet!
On commande un autre petit verre de vin blanc (il a pris sec, j'ai pris fruité... méga différence!), et un sch... bah vous comprenez. À la réception de notre assiette, on en a plein les yeux; l'escalope ressemble à une crêpe de viande, frite (comme panée). Et elle déborde de notre assiette de tous les bords. Dans l'assiette, une seule autre chose; un quartier de citron.
On avait commandé des patates à côté (eille le beau repas santé, ein?), moi je ne savais pas quelle sorte de patates j'aurais...finalement, c'était des patates dorées coupées en dés. Guillaume a eu une bonne salade de patates, ce qui devait être un peu meilleur pour son cholestérol... On s'est goinfré, j'ai presque tout fini... et Guillaume a mangé ce qui restait...*hahaha*
Nous sommes revenus, clopin-clopan, bras dessus bras dessous, en respirant le bon air printanier de Vienne.... Crevés et trop tard de toute façon, nous avons laissé tomber Aida... Guillaume, qui a déjà vu tant de spectacles par son ancien poste de placeur, disait qu'il n'avait pas trop aimé... Bah, entre passer 3 heures debout à écouter de l'opéra, ou siroter un bon verre de vin blanc froid devant un bon plat (plutôt que d'engloutir le repas comme la veille)...bref j'ai opté sans regret pour le bon repas ;o)

À force de marcher sans arrêt toute la journée, on se sent un peu paresseux en fin de journée... 10h de marche par jour, c'est assez pour mes petites jambes!
Je vous raconte ma journée d'aujourd'hui demain... ce soir, on écoute Amadeus, l'histoire de Mozart, pour se mettre dans le bain! (on va probablement visiter sa maison après-demain...demain matin, c'est la maison de Beethoven au programme!)

PS: J'allais oublier, nous avons aussi visité l'Église St-Étienne (sur la Stephanplatz)... que je peux assurément placer parmi mon Top 10 d'églises..mais il faisait trop noir pour prendre de belles photos, et l'accès en était très limité...j'essayerai d'y retourner pour me rafraîchir (déjà!) la mémoire... En attendant, voici l'extérieur;

lundi 18 février 2008

Jour 2 à Vienne (beaucoup mieux!)

Moi devant le Parlement autrichien


Aujourd'hui nous avons passé une bien meilleure journée.

Le réveil en cacophonie n'a pas totalement ruiné notre journée ;o)

Tout d'abord, il fallait se presser; nous avions loué la chambre que pour une nuit, il fallait retourner à la réception avant 11h pour avoir une chambre... à 44 euros la nuit, nous espérions. Mais le bruit nous avait tellement emmerdé, qu'on a décidé d'aller voir un hôtel à 2 coins de rue du nôtre, et qui offrait les chambres à 53 euros la nuit (plutôt que la nôtre, une triple, à 59 euros). Alors, 10h40, on sort en courant de l'hôtel, on va voir l'autre... mouais... plutôt petit, 2 lits simples collés (on déteste), douche/bain minuscule (ici on a qu'une douche, mais grande et avec le pommeau qui tient dans les airs, ALLELUYA on dirait qu'il y a pas beaucoup d'Européens qui ont pigé que ça libérait les 2 mains de l'accrocher plus haut que la tête, et non au niveau des genoux!).

Bref, on retourne à la réception de notre hôtel, et me voilà entrain de "bargainer" le prix de notre chambre pour les prochains jours.


- Moi, l'air un peu offusquée (de situation): Monsieur, nous sommes venus hier expressément pour vos chambres doubles à 44 euros, il n'en restait plus et on nous a refilé une chambre triple à 59 euros, ce qui est beaucoup plus cher que ce que nous voulions payer.
- Réception: Mais madame, je vous assure, il n'y a pas de chambre double de disponible! Vous voulez voir??
- Moi: mais non je vous crois, pas de problème je vous fais confiance... mais ça ne règle pas mon problème, c'est pour une chambre à 44 euros que nous sommes venus ICI, et pas pour payer 59 euros la nuit... et puis, ce matin franchement, le bruit à 8h le matin, c'est inacceptable!!!
- Lui, feignant un air navré: Oui bon je comprends...je peux vous faire la chambre à 49 euros.
- Moi, bien décidée à ne pas me laisser avoir: Ah non, c'était 44 qu'on voulait payer, pas question, 49 pourquoi? Non mais avec tout ce bruit (on avait de la misère à s'entendre d'ailleurs à ce moment-là)
- Lui, enfin convaincu que je ne bougerai pas d'un iota: bon d'accord, je vous la fait à 44.... mais dès qu'il y a une chambre double qui se libère, vous devez prendre celle-là et nous laisser la triple...
- Moi, fière de mon coup (mais qui n'en laisse rien paraître, franchement, c'est normal, c'est même tout à fait inacceptable de s'être fait chargé 59 la veille, quelle arnaque!): bien sûr monsieur.... (avec le regard qui dit "tu vas voir que si je fais mes valises pour changer de chambre, je vais prendre la peine de traverser la rue aussi").

Après ces négociations (Guillaume dit qu'il aurait craqué à 49... moi je sentais bien qu'il descendrait encore, sont comme ça les gars de réception dans les hôtels), nous sommes partis à la recherche de bouffe. On a trouvé une épicerie bas-de-gamme, du genre qui ressemble aux vieux Croteau mais avec de la bouffe dedans... Surprise de taille: des oeufs de poule colorés en orange, mauve, jaune, bleu.... Ah oui, c'est vrai, Pâques s'en vient!! *hahaha* Autre surprise: j'ai trouvé du shampoing, de la crème de nuit...mais pas de pain de savon?!?! On est restreint au max en ce moment, on se lave avec le simili-savon-shampoing liquide qui est dans un distributeur dans notre douche... Aussi bien dire qu'on se lave à l'eau.

Puis nous sommes partis faire le tour du "Ring" viennois. La vieille ville était entourée d'une forteresse, qui a été détruite au 19e siècle je crois, lorsqu'on a voulu aggrandir la ville. Mais tout le tour, il y a de magnifiques bâtiments du 19e siècle, imitation "style ancien"; baroque, antique, renaissance, gothique, etc... Alors à pieds, avec un audio-guide génial en français (fait de mp3 downloadés sur internet pour faire la visite soi-même, avec une carte numérotée... vive la technologie!!!), on a marché toute la journée... par grand vent, ce qui faisait descendre la température "ressentie" de plusieurs degrés.... le vent dans la face, c'était assez souffrant... et ça s'est couvert assez tôt.... mais on a quand même beaucoup appris, et beaucoup vu en une journée. Deux églises, le Parlement d'Autriche, l'Université de Vienne, le Théâtre national, l'Opéra de Vienne, le Musikverein (résidence de l'Orchestre Philharmonique de Vienne, un des plus prestigieux orchestres du monde), les musées des beaux-arts et d'histoire naturelle (l'extérieur seulement), un monument à Marie-Thérèse d'Autriche, impératrice (et mère de Marie-Antoinette de France), le Palais Impérial (abritant les joyaux des Habsbourg), etc, etc.... Tout ça de l'extérieur.... il faisait vraiment froid, mais c'est une excellente façon d'explorer la ville et ses nombreux monuments...

Puis nous sommes allés souper dans un café... et j'ai goûté à une soupe "claire" avec "sliced pancake"... oui, des morceaux de crêpe dans une soupe simili-aux-oignons.... Et c'était dé-li-cieux. On avait pas trop faim....on avait dîné à 3h...alors...pourquoi souper à 5h si on a pas faim?

Parce qu'on s'était trouvé une activité très intéressante à faire dans la soirée. Oui, on avait fait une folie en après-midi; s'acheter des billets pour l'Orchestre Philharmonique de Vienne. Oui, celui-là même cité préalablement, un des plus prestigieux du monde....Au programme: Berlioz, Wagner, Debussy. 2h de plaisir auditif et visuel, puisque la salle est ma-gni-fi-que, couverte de dorures.

Combien, les billets, vous pensez? Allez, pensez à un prix... Non non, vous n'y êtes pas, soyez généreux! Encore! Allons, on va dans les extrêmes!!!

Nos billets nous ont coûté... 4,50 euros chaque. OUI, MOINS DE 5 EUROS. Moins de 7,50$ canadien pour voir UN DES PLUS RÉPUTÉS ORCHESTRES DU MONDE. On était morts de rire. On en revenait pas... ça se pouvait pas; eh bien oui, ça se pouvait, et on a profité de deux heures de musique classique pour 4,50 euros!!!!!!

Bon il y a bien un petit truc de désagréable; ce sont des places...debout. Oui, il faut rester debout pendant 2 heures...mais allez, on s'en fout de son mal de pieds à ce prix-là!!!

Et vous savez ce qu'on fait vendredi soir???

On va voir les Noces de Figaro à l'Opéra.

Combien, vous pensez??

Non, allez dans les extrêmes... :oP

Deux euros. D-e-u-x e-u-r-o-s. En dollars canadiens? 3$. Pour voir les Noces de Figaro... Eille, non mais...j'en reviens pas! (oui...debout, d'accord... mais vous imaginez quand même!??!).

On se "tâte" (dans le sens français de France, svp ;o)) pour demain soir... oui, demain soir, c'est Aida, de Mozart, à l'Opéra. 2 euros, encore. Pour 3 heures d'Opéra... mais on sait pas si on aura envie de rester 3h debout... Bah sinon..à ce prix-là...si on est tannés à l'entracte, on a juste à foutre le camp!!!

Mouhahahaa, je pense que je commence franchement à aimer cette ville, malgré notre quête initiale de logement...

Mais qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça??? (Galère: suite)


Hotel Geblergasse. Vienne. Autriche. 8H DU MATIN !($!)?¨&?"%

Toujours dans les brumes du sommeil, j'essaie de comprendre l'origine du vrombissement constant qui bourdonne dans mes oreilles depuis un bon moment déjà. Puisqu'il ne cesse pas, et qu'il est plutôt bruyant, je me réveille tout à fait. Pour comprendre pourquoi le réceptionniste d'hier, si fendant, ne voulait pas nous faire de réservation pour la semaine complète, "tout d'un coup qu'on changerait d'idée".... on s'est dit, non mais, il ne veut pas nous booker pour la semaine, c'est quoi cette idée de nous faire rebooker demain, et quoi, tous les autres matins tant qu'à y être??? Finalement... la lumière fût dans mon esprit: ILS SONT EN PLEINE RÉNOVATION. Hier soir à l'approche de l'hôtel, complètement découragée, j'ai dit à Guillaume "Il est mieux de ne pas y avoir de merde, c't'hôtel". Et juuuuuuste comme je disais ça, nous sommes arrivés face à l'entrée de l'hôtel, qui ressemblait à un vrai chantier.. comme si une tornade était passée avant nous. Saisis, nous avons tous les deux éclater de rires, peut-être était-ce nerveux finalement... la réception avait été déplacée pour laisser les travaux se faire, alors nous sommes entrés par le côté... Mais ce matin... on est en TABAR***. On sait pas trop quoi faire... à tout le moins, si on reste ici, on ira réclamer de payer moins cher... on voulait une chambre double à 44 euros, il n'y avait que des triples à 59 euros. On ira demander une double, ou une triple au même prix que la double...sinon, Guillaume a vu un hôtel pas loin à 53 euros... on s'en va voir...

*soupir*

Mais qu'est-ce qu'on a fait, QU'EST-CE QU'ON A FAIT pour mériter ça????

*mal de tête*

dimanche 17 février 2008

La GALÈRE!!!!!

Wembley (banlieue de Londres), UK, 14h30.

Guillaume et moi partons en trombes de l'appartement. Les bagages ont été faits en une heure, ce qui n'est plus un problème pour les simili-globe-trotters que nous sommes devenus. L'essentiel est recensé rapidement; passeports, billets d'avion électroniques, vêtements chauds et sous-vêtements, parapluie, foulards et gants (frisquet, Vienne!), 2 bons bouquins... et voilà nous sommes partis.

Liverpool Street Station. UK. 15h35.

Départ de notre navette qui nous mène à un des aéroports secondaires de Londres, qui en fait n'est plus à Londres. Stansted. Nous arrivons 15minutes d'avance, nickel, on a presque le temps de s'impatienter contre la navette qui n'est pas ponctuelle (hum!).

Aéroport Stansted. UK. 17h.

Arrivée à l'aéroport, que nous connaissons pour y avoir passé en courant et transpirant pour aller à Strasbourg (pour ceux qui se demandent encore où est mon compte-rendu de Strasbourg, sachez qu'il est toujours en rédaction, pas oublié encore!). Nous évitons l'erreur faite précédement; nous passons les douanes AVANT, et nous mangeons APRÈS. Nous sommes tellement en avance que les douanes sont presque vides, on vide nos poches, on sort les appareils électroniques, on bip à cause de la ceinture oubliée, on se fait tripoter vraiment indécemment dans les moindres recoins par une gentille dame (ouf!), on se fait déchausser, on remet nos bottes en grommelant, on est encore suffisament en avance pour répondre complaisamment à un sondage sur nos habitudes de voyageurs à une gentille dame qui nous a choisi comme les 40e qui sortent de la douane (procédures, procédures!). Nous soupons dans un faux-pub sans plafond (aéroport très "stylisée"), franchement très bien, puis nous acheminons vers notre porte, où nous sommes en avance sur le début de l'embarquement. Je m'asseois par terre en attendant que les portes s'ouvrent, tout en me posant la grande question existencielle que voici; à quel âge devient-il totalement innaproprié pour une femme de s'asseoir par terre? Parce que, franchement, je suppose qu'il y a un âge où je cesserai de me foutre des apparences et que je me dirai, "Tania, reste debout, allez, tiens toi!"... Je suppose que cet âge n'est pas encore arrivé...quoique peut-être qu'il approche, puisque c'est la première fois que je me pose la question...elle peut mûrir encore un peu je crois.

Espace aérien de l'Angleterre. UK. 19h05.

Nous venons de décoller. L'avion est minuscule, aucune place attitrée. On commence à être habitués; on s'est rués sur la queue, d'autant plus que selon le documentaire de Découvertes écouté récemment, c'est l'endroit le plus sûr d'un avion (comprendre le moins de chance de mourir si l'avion pique du nez....ha ha! (rires jaunes)). J'ai les genoux dans le front, pas moyen d'être vraiment confortable. Je tente (tâte!) donc du côté droit, celui de Guillaume, et sans lui demander vraiment son avis, je m'endors comme je peux sur ses genoux. Je me réveille avec une crampe dans le bas du dos côté gauche, et la jambe droite au complet sans aucune sensation, puisque j'étais couchée à moitié dessus. Après 1h de sommeil, la position est devenue trop inconfortable, je me suis réveillée...et après m'être redressée... plus moyen de m'endormir. Je bougonne un peu, mais me console en me disant qu'il me reste moins de 45min de vol. Patience...

Bratislava. Slovaquie. 22h25.

Atterrissage en douceur sur la piste de Bratislava, destination pour laquelle les billets étaient de beaucoup moins chers à ceux se rendant directement à Vienne. On ramasse le sac à dos de Guillaume qui contenait tout ce qu'il y avait de liquide et de pointu dans nos bagages (sauf des ciseaux qui sont passés inaperçus dans mon sac....oupssss), je teste les toilettes de l'aéroport où je n'ai jamais vu du papier de toilette aussi rude (il y a même une texture pleine de petits points qui ressortent... troublant)... C'était un détail tout à fait inutile mais ça m'a suffisamment surprise pour que j'en ramène un bout à Guillaume (je vous dis pas combien ça l'a intéressé!). Destination: Navette Ryanair. À Strasbourg, ils nous avaient débarqué en plein, mais en plein milieu de nulle part...mais on s'est dit, ils disent "Centre-Ville de Vienne", on va leur faire confiance, ein? 23h, c'est un "nouveau" départ.

Vienne. Autriche. 0h30.

La navette Ryanair nous débarque dans un trou perdu. Au point où plusieurs n'étaient même pas descendus tellement ils n'y croyaient pas. On descend à contre-coeur. Un froid de canard nous attend à l'extérieur du douillet autobus (faut pas en mettre, mais en comparaison à la température de dehors..!). On voit un taxi au loin, je le hèle (ok, je sautille sur place avec un bras dans les airs, ma tuque enfoncée sur la tête), mais il nous passe "dans la face". Un deuxième qui passe devant nous et s'arrête plusieurs mètres plus loin à l'intersection, je le suis en marche rapide, pendant que Guillaume tente de l'autre côté... Celui que je voulais arrêter garde la tête obstinément tournée du côté opposé au mien. Un autre vient le rejoindre derrière lui, et celui-là, il a l'air intéressé par la course (je ne parlerais pas de charité humaine...hum). Direction: l'appartement (chambre, cuisine, toilette et salle de bain, laveuse, lave-vaiselle, internet, pour 350 euros la semaine, l'aubaine) que Guillaume avait réservé il y a 2-3 semaines. On a l'adresse, on a 2 numéros de téléphone, tout va sur des roulettes depuis le début de la journée, allons-y.

Appartement de Mr. Winkle. Vienne. Autriche. 1h00 AM.

L'adresse est difficile à saisir. 32/7... On comprends no. 32, appartement 7. On allait débarquer tous les deux. Vu la situation extrêmement TRANQUILLE de l'endroit, je propose à Guillaume de rester dans le taxi, question qu'on ne perde pas notre seule chance de trouver un plan B si le plan A tombait à l'eau. Tentative d'expliquer notre plan au chauffeur de taxi, qui ne comprend pas un mot d'anglais. Premier constat: nous sommes dans la merde dans un pays dont on ne comprend RIEN à la langue. Arrivé devant le panneau d'affichage, Guillaume constate qu'il n'y a pas de numéro 7 à proprement parler. Il cherche le nom de Mr Winkle sur les boutons. Pas là. Fouille frénétiquement ses papiers, en quête d'un indice supplémentaire. Revient en tentant de faire comprendre au chauffeur que nous avons besoin de téléphoner... on donne les 2 numéros au chauffeur, qui tente d'appeler pendant que Guillaume arpente anxieusement le portique du no. 32. Pas de réponse aux numéros donnés par Mr. Winkle. Après presque 15min d'attente, et Guillaume ayant réveillé probablement 2 locataires du 32 (je lui ai dit d'essayer de sonner au 7e nom de la liste, qui sait!), on se résigne; il nous faut un plan B. Demande au chauffeur un hôtel pas loin, "cheap??" demandais-je d'un ton désespéré. Il téléphone à des collègues. Après 5min, nous dit qu'il nous amène dans une pension...Bon, c'est pas cher les pensions, ok. Pasteur, qu'il nous fait comprendre. Ein, il nous amène chez un pasteur??? Cheap, qu'il me répète pour me montrer qu'il a compris ma demande, "3 euros" qu'il dit (mais je pourrais pas vous dire dans quelle langue il a dit "3"). On en croit pas nos oreilles. Ça n'a aucun sens. Impossible... On suit...est-ce qu'on a le choix??

Pension crade. Vienne. Autriche. 1h30AM.

On arrive enfin devant la porte de la pension. Coût total de la course de taxi: 37 euros. Maman! on mange nos bas. On fulmine contre le connard qui devait nous attendre à 1h du matin pour nous remettre les clés de l'appartement tant convoité. On suit le chauffeur, qui joue le guide dans les dédales des portiques, cours intérieures, escaliers en colimaçons... Un Ukrainien s'est glissé par l'embrasure de la porte qui donne sur la rue en même temps que nous, trop content de trouver la pension qu'il cherchait et des gens qui parlent anglais. On est maintenant 3, on a moins peur de se faire attacher, violer et lessiver de tous nos biens (ou de nos reins!). On monte jusqu'au dernier étage. Une vieille madame nous répond en peignoir et pantoufles, un bon 70-75 ans. À ses trousses, un minuscule petit chien (poméranien, je crois) qui la suit absolument partout, et qui est si content de voir des nouveaux amis. Elle nous montre la chambre. Horreur visuelle. Murs corail, couvre-lit piqué en faux satin bleu poudre, taies d'oreillers colorées dépareillées, table de nuit agrémentée d'un napperon de dentelle et d'un magnifique (!) bouquet de fausses fleurs tout ce qu'il y a de plus kitsch... et la "cerise sur le sundae", des carrés de miroirs placés au gré de l'inspiration, PARTOUT SUR LES MURS. Et petite touche finale, un poster encadré d'une pub Clarins (ou quelque chose du genre), posée là probablement parce qu'elle semble dormir d'un paisible sommeil. Brrrrr.

Le temps de faire comprendre (enfin!) à la gentille dame que non, nous ne sommes pas trois et ne comptons pas faire dormir Dimitry l'Ukrainien dans notre chambre par terre à côté du lit, parce qu'on ne le connaît absolument pas (finalement, on s'est rendus compte que la dame comprenait beaucoup mieux en français qu'en anglais, alleluya!), on a enfin la paix après avoir déboursé 40 euros. Coût de la soirée: 80 euros, une chambre moche, qui donne des cauchemars à mes yeux mais aussi, malheureusement, à mon nez.

Pension crade la suite. Vienne. Autriche. 9h AM

Je me réveille, mal. J'ai dormi le plus habillée que j'ai pu, vu les draps qui me dégoûtent. Et en reprenant conscience, je réalise que j'ai le nez enfoui dans les couvertures douteuses, ce qui laisse une place d'entrée de premier choix pour tous les acariens et bactéries qui doivent traîner dans le coin. Première raison de ma mauvaise humeur. La deuxième; j'ai pas dormi de la nuit. Matelas plutôt confortable (et même plus confortable que celui qu'on a à la maison!), endroit peu bruyant... ah pour ça, rien à dire, le problème vient de moi qui a de la difficulté à la première nuit à bien dormir dans un nouvel endroit. Il y a aussi l'odeur persistante de cigarette et d'autre chose de dégoûtant et d'indéfinissable (fous rires à 2h30 du matin quand, après un long silence, Guillaume a lâché un "Crisse que ça pue icitte!"). Je réalise que je n'ai pas de sèche-cheveux puisque je comptais sur celui que devait nous fournir l'appartement. Je fais une énorme entorse à mes habitudes (ouf il faut en faire en voyage!) et je préfère ne pas me laver les cheveux plutôt que de sortir la tête mouillée (je demanderais à ma mère de le mentionner à mon père qui croit que parce que je le faisais à 13 ans, ça veut absolument dire qu'à 24 ans je le fais encore).

Rue(s!) X de Vienne. Autriche. 10h.

Je suis assez fière de moi, en 1h on était prêts. Il faut dire, on avait de bonnes motivations d'être levés tôt; la première étant de sortir au plus vite de cette pension puante et kitsch. On trouve un petit café nommé Aida (comme l'opéra), on prend 2 viennoiseries (!!!!! wow des viennoiseries à Vienne!! Ok elles étaient en tous points semblables à celles de France.... mais bon!), un jus d'orange et un café au lait...et pouf, 10 euros, merci ils sont partis!!! Damn. On cherche maintenant un café internet pour voir si le twit nous a écrit sa surprise de ne pas nous avoir reçu la veille. On marche pendant...1h. Finalement tout ce qu'on trouve d'OUVERT (on avait oublié que c'était le SACRO-SAINT DIMANCHE, et qu'il n'y a pas que la France qui le respecte), c'est un Starbucks à l'autre bout du monde... il faut aller chercher nos laptops restés à l'hôtel pour revenir les utiliser au café. Et on repart...On revient sur nos pas. En face de notre pension, on réalise qu'il y avait une auberge de jeunesse. Tiens tiens, à combien les chambres doubles? Na, pas de chambres doubles, que des 6 ou 8 lits. Ah non ça ne nous tente définitivement pas. On cherche donc plutôt un téléphone public pour retenter d'appeler Mr. Winkle-le-tata. Pas de réponse, on redouble de rage contre lui. On rentre donc à la pension pour prendre toutes nos choses.

La bonne femme nous attend, toujours en peignoir, et pas trop contente. Celle qui nous avait dit la veille "dormez, dormez! Dormez tard si vous voulez, vous "checkez out" quand vous voulez... 10h, 11h, 1h de l'après-midi!". Elle nous avait proposé un rabais pour plusieurs nuits, on avait dit qu'on verrait (en fait, c'était vraiment en dernier recours!). Midi donc, toujours en peignoir et en pantoufles, elle nous chicane en disant que "la femme de ménage attend, que quelqu'un doit arriver dans quelques instants pour prendre la chambre, nianiania, nianiania!!" Rassurez-vous madame, on est aussi pressés de partir que vous de nous voir partir! On repart donc nos épaules chargées de bagages (ok, pas mal plus celles de Guillaume), et moi avec une petite arrière-pensées; était-ce vraiment nécessaire d'amener les DEUX laptops?? (ouaaais!).

Café X. Vienne. Autriche. 14h.

On a recroisé Dimitry en partant, il nous accompagne donc au café, après s'être trouvé un dortoir à 16 euros la nuit. Il ne peut se permettre beaucoup plus que ça, puisqu'en 2 semaines il veut aller de l'Espagne à l'Italie, de l'Autriche à l'Allemagne, au Portugal, etc. etc. On cherche frénétiquement un plan B, pensions, hôtels ou appartements. Puisqu'on a dépassé notre budget la veille, pas mal plus avec le taxi qu'avec la chambre, on cherche dans les environs de 45-55 euros la nuit, ce qui, en basse-période, devrait être trouvable. Boff... pas vraiment finalement. (bouhouhou). Guillaume trouve un autre appart très décent, qui semble même assez coquet, pour presque le même prix que le premier. Il écrit à la dame, qui répond presqu'immédiatement qu'il est libre et qu'elle peut nous recevoir dans l'après-midi. On espère (encore un peu, oui!) avoir un signe de vie du premier appart et donc de Mr. Winkle, parce qu'il avait l'air très bien, cet appart. Il finit par nous écrire à 13h. "Bonjour, vous ne vous êtes pas présentés hier soir. Prière de m'appeler à ce numéro." Comme si c'était notre faute, TSÉ! Le numéro donné, c'est le même qui ne marche pas depuis la veille, alors on ne s'essayera pas encore! (nos téléphones portables ne fonctionnent pas ici, une autre bonne nouvelle!). On lui répond plutôt très rapidement par internet, en espérant qu'il est encore devant son ordi. On lui explique la situation et le prix que nous sommes prêts à payer, maintenant que nous avons dépensé inutilement la veille. On est pas si exigeant, on ne demande qu'à être crédité d'une nuit, celle qu'on a passé ailleurs. On l'avertit bien qu'on part du café internet dans l'heure qui suit.

Finalement, on en a marre d'attendre après lui, on réécrit à la dame si rapide à nous répondre, et on lui donne rendez-vous à son appartement pour 16h, pour en prendre possession. J'avais noté 3-4 adresses d'hôtel juste au cas, mais l'appart nous convenait; cuisine, chambre, toilette, salle de bain, internet... 360 euros pour 6 nuits...

Appartement prise 2. Vienne. Autriche. 16h.

Nous voilà à l'appartement avec Rosemarie. Rien d'époustouflant, mais c'est relativement raisonnable. La cuisine déçoit Guillaume, puisqu'il n'y a qu'un rond électrique, effectivement pas de quoi fouetter un chat (beurk la belle recette ;o)). Elle nous demande le loyer, donne un reçu, demande un dépôt de 150 euros..brrr. Elle voulait nous l'envoyer par transfert bancaire après la fin de la semaine (bof), puis elle propose Paypal à la place... Bon allons pour Paypal. On allume nos ordis... On réalise que l'internet n'est pas "wireless", et donc que l'ordinateur de Guillaume n'aura pas internet (l'entrée de sa prise est brisée...). De toute façon, il n'y a qu'un (court!) câble. Pas le gros luxe. On essaie désespérément de se connecter à internet pendant 20 min. Marche pas, on abandonne. On a l'air tellement découragés et pas vraiment contents que la dame nous propose de nous faire la chambre du haut pour le même prix, alors qu'il aurait dû (pff!) être plus cher. On tente d'accéder à internet de là-haut...Après 15 minutes de tentatives infructueuses, on baisse les bras. Et on est pas très contents. Mais en même temps, quelle chance d'avoir ouvert nos ordinateurs avant que la dame s'en aille!!! On grogne, on dit qu'on choisissait l'endroit où on allait rester presque PREMIÈREMENT par l'accès internet... elle ne propose pas de rabais, ne nous offre pas la chambre du haut malgré tout... Non. Elle ne dit rien, et elle attend qu'on décide...Après de nombreuses hésitations, regards et argumentations en français baragouiné québécois, on s'excuse platement et profondément, et on fout le camp, dégoûtés de la vie....retour à la case départ.

Stephanstrasse station. Vienne. Autriche. 17h.

On est encore à la recherche d'un café internet, pour retrouver l'hôtel que j'avais noté qui n'était pas trop cher (280 euros). On voit une machine internet payante dans le métro, on se jette dessus...puis on s'impatiente parce que notre euros ne nous donne que 10 min de connection ultra-lente. J'ouvre mon portable en même temps, en plein métro, pour trouver le nom de l'hôtel en question... On trouve, on essaie de se rappeler mentalement l'adresse... arg. Tous des noms allemands, pas facile.

Hotel Geblerhasse. Vienne. Autriche. 18h30.

Après s'être pointés le nez en-dehors de Stephanstrasse station pendant 10min, en plein centre-ville, pour au moins comprendre pourquoi on est là... on s'est dirigé vers l'hôtel par somme accumulée de désespoir et de douleur dorsale. À notre départ de la station de métro du centre-ville, il restait 4 chambres doubles libres. À notre arrivée à l'hôtel, on nous dit que les gentilles chambres doubles à prix si doux (oui, 44 euros la nuit), sont toutes bookées. J'ai beau lui dire que 30min avant il en restait 4, il n'en démord pas. Nous propose une chambre triple à 59 euros. Est-ce qu'on a le choix??? YEN A MARRE!!! Alors on accepte... il nous dit qu'il n'y a l'internet sans fil qu'au rez-de-chaussée... on demande une chambre sur cet étage et par chance (!), on l'a.

Arrivés dans la chambre, on se sent comme des combattants rescapés d'une très, trop longue journée. Toute une journée à Vienne, perdue, à chercher un endroit où crècher. Dégoûtant....

Hotel Geblerhasse. Vienne. Autriche. 23h45.

On s'effondre de sommeil dans notre lit double, et, semble-t-il, propre. Nous dormirons du sommeil du juste, celui qui a accompli des tâches surhumaines dans la journée pour s'assurer d'avoir un lit et un toit cette nuit. (!!) Ouf. Ce lit est bien mérité, j'vous jure.