mercredi 26 mars 2008

Incongruités anglaises...

Ça m'étonne toujours de voir, par jour de pluie, le nombre de personnes qui sont sorties sans parapluie le matin même. Certains ont un capuchon à leur veste, ce qui les protège un peu...mais les autres? Ont-ils développé une résistance capilaire aux gouttes d'eau? Sinon, comment se fait-il que dans le pays le plus réputé pour ses nuages et ses averses, soit peuplé d'habitants qui omettent de se munir d'un parapluie lorsqu'ils quittent la maison?


Pour une raison que je m'explique mal, lorsqu'il pleut, le trottoir se couvre de bulles d'eau. Chaque goutte crée sa petite bulle d'eau... est-ce la saleté? est-ce le matériel utilisé pour faire les trottoirs, différent du nôtre?


Sur la porte vitrée du Poulet Frit Kentucky près de mon travail, il y a une affiche collante, transparente, représentant un chapeau melon, un monocle et une grosse moustache, le tout assemblé en "visage anonyme", et l'affiche dit "No Posh Allowed".... hummm... est-ce vraiment une interdiction, ou est-ce une façon de se faire croire que quelqu'un de chic, ou simplement quelqu'un de sain d'esprit (désolée, le PFK me répugne, surtout depuis que quelqu'un que je connais s'est retrouvé avec un "bouchon" dans l'estomac qui a necessité un lavement, et ce, immédiatement après un souper chez PFK), voudrait réellement manger là??


Pour revenir aux trottoirs, comment se fait-il qu'il y ait constamment, et partout, des travaux de réfection des trottoirs (ce sont de grosses dalles de ciment collées les unes sur les autres), mais qu'il n'y en ait jamais sur leurs rues? Quand est-ce qu'ils vont se mettre à faire de beaux trottoirs droits (et non des dalles qui se soulèvent et contre lesquelles je me bute TOUS LES JOURS) d'aussi bonne qualité que leur asphalte dans les rues, hummm??


Sur le chemin du retour à la maison, de mon bureau jusqu'au métro, je croise 5 "tendeurs de journaux gratuits"... et même avec un journal dans les mains, ils continuent de me bloquer le chemin avec leur journal.... je me demande s'ils sont payés au journal donné, ou s'ils ne sont autorisés à partir que lorsqu'ils ont tout écoulé?


Pourquoi, en pleine heure de pointe, fin mars, alors qu'il fait 10C dehors, faut-il que les trains soient encore chauffés à BLANC? Des chauffrettes sous chaque banc (gare à tous ceux qui auraient un lunch à garder au froid dans leur sac), des gens en sueur et complètement tassés dans tous les recoins, et Tania, lorsqu'elle a fini par se trouver un bout de banc pour poser ses fesses, se met à avoir des hauts-le-coeur alors qu'elle n'a jamais eu le mal du transport....*grrr*


Fiers de leur différence, de leur unicité, de leur originalité, et probablement plus encore d'avoir résisté si longtemps à la généralisation de la conduite à droite, les Anglais se plaisent à mettre leur volant à droite, et à conduire sur la voie de gauche. Après 6 mois dans ce pays, je n'arrive toujours pas à ne pas être saisie d'une incroyable surprise (la berlue) lorsque je vois un enfant de 7 ans, ou une dame confortablement couchée sur son banc, ou un homme regardant les passants, sur le siège que j'appelle celui "du côté conducteur". Mais bien pire encore, je suis sûre que j'aurais été écrapoutie maintes fois déjà si, pour garder leur chère unicité, les Anglais ne dépensaient pas des millions de livres sterling en cols bleus qui doivent, à chaque, chaque, chaque coin de rue, peindre le bitume d'un giga LOOK LEFT ou d'un tout aussi poétique LOOK RIGHT. Hey merci, ouf, vous m'avez sauvé la vie! Ah ça, pas moyen de le manquer ein.... mais pourquoi ils s'acharnent, ça, c'est une autre histoire...


Les Anglais ont des clubs qui ferment à 5h du matin. Ils ont aussi beaucoup trop de pubs qui sortent leurs clients...à 23h. Un jeudi soir! Et même, parfois à minuit un vendredi soir.... c'est pas un peu tôt pour sa dernière bière, ça? Un resto, je comprendrais, mais un pub? Paraît qu'avant c'était l'heure de fermeture obligatoire.... mais maintenant qu'ils peuvent fermer à l'heure qu'ils veulent (ou même pas du tout!), pourquoi perdre de l'argent en foutant les clients dehors?


Tout près de mon travail, sur Brick Lane, dans le quartier privilégié des Indiens (cette précision n'a aucun rapport avec la suite de mon commentaire), ils ont installé de nouveaux "pads", disons "coussins" autour des poteaux et lampadaires. Pourquoi? Parce qu'il paraît que les Anglais sont tellement twits lorsqu'ils écrivent des "textos" (SMS) à leur connaissance (on sait combien un message de 5 lignes ne peut attendre), qu'il y a eu l'an dernier plus de 40 000 blessures reliées aux gens qui se cognaient contre les poteaux parce qu'ils regardaient leur téléphone cellulaire plutôt que devant eux. Et combien se sont fait écraser, ein??? Tant qu'à infantiliser autant les gens (et quelle belle façon de couvrir ces nouveaux coussins de publicité envahissante, ah je vous jure, c'est beau!!! (grrr)), aussi bien mettre des barrières devant les traverses piétonnières...hey, qui sait combien de gens préfèrent chercher la lettre "n" sur leur touche "6" (2e lettre, 2e lettre!) plutôt que de s'assurer qu'ils rentreront à la maison en un morceau!!!???


Pourquoi, pourquoi faut-il payer pour visiter les églises ici??!?!!?!! Pas un petit 2-3 euros comme j'ai vu parfois en Europe, de très rares fois (habituellement il y avait une mini-expo symbolique pour motiver les frais d'entrée), non non, à l'abbaye de Westminster et la cathédrale St. Paul's, les deux plus belles églises (les seules qui valent la visite?) de Londres, il faut payer 9 LIVRES STERLING pour entrer!!!!! La seule façon d'y aller gratuitement, c'est de s'y présenter pendant les services.... Maintenant; est-ce une tactique de prêtres orgueilleux d'avoir toujours une église toujours bondée pendant qu'ils disent la messe? Ou juste une façon de financer des églises qui se videraient sinon? Si Notre-Dame-de-Paris chargeait un prix d'entrée, je serais insultée. Et que dire du fait que les musées londoniens sont, EUX, gratuits? (Bon d'accord... la culture générale gratuite est probablement à favoriser par rapport au "site-seeing" d'églises....mais quand même!! un lieu de culte payant?!?)

Comment se fait-il que les Anglais, réputés les plus "polis"(?) du monde (ou presque...vous savez ce que je veux dire... sont tellement swell), éparpillant les "thanks mate", "indeed", "siiiiir", deviennent d'aussi grosses brutes pathétiques lorsqu'ils ont un verre dans le nez? Ça vomit dans les coins, ça parle fort, ça vient te jaser quand t'as rien demandé, tout en tanguant d'un côté et de l'autre, ou bien ça t'insulte (un ivrogne a tenté cet après-midi de donné une leçon de politesse à Guillaume dans un pub en lui criant après... Guillaume très insulté ;o))


Les fameux autobus à 2 étages, symbole anglais par excellence. Dites donc, ils ont jamais pensé aux dangers que représentait la descente d'un bus 2 étages en marche??? En fait, l'escalier fait face à l'arrière du bus. Très "à pic", les escaliers. Lorsque vient votre arrêt, vite vite, il faut descendre: vous commencez votre descente en tenant "moyennement" la rampe... le chauffeur freine, ce qui vous fait un peu pencher vers l'arrière... PUIS L'ÉLAN DU FREINAGE VOUS PROPULSE VERS L'AVANT, VOTRE AVANT. Vous savez, le petit élan qui, lorsque vous êtes confortablement assis dans un siège, vous fait vous décoller ooooou juste un ptit peu de votre siège, puis vous ramène bien callé dans votre banc?? EH BEN EN DESCENDANT UN ESCALIER, C'EST PAS GAGNANT. En fait, dans mon cas très personnel où descendre un escalier, quel qu'il soit, s'avère une aventure remplie de dangers, c'est vraiment, vraiment pas une bonne idée. Si je n'avais pas fermement tenu la rampe, les quelques fois où l'idée nous prit de profiter de la vue du 2e, j'aurais été projetée sur les autres "usagers" assis en bas de l'escalier, et ce, sans toucher aux 5-6 marches restantes. Sorry, mate. Tu m'en veux pas, ein, mate?


Connaissez-vous un autre endroit, vous, où les tenanciers de pubs tiennent tellement à leur originialité, qu'il y en a un d'assez fou et bizarre pour appeler le sien.... Dirty Dicks???? (cette dernière incongruité se passera de commentaires superflus)


samedi 22 mars 2008

C'est le printemps, c'est l'hiver!!!!!

Hier le soleil brillait, ce qu'on n'avait pas vu depuis presque 2 semaines.

Nous nous sommes empressés de sortir, et d'aller nous promener dans Hyde Park, chose que je n'avais pu faire à ma fête vu la météo merdique (pluie et vents violents).

Arrivée là-bas, il faisait tellement beau... il y avait un petit arbuste en fleurs, c'était magnifique, le voici;

Puis nous nous sommes assis quelques minutes sur un banc de parc, que je termine le chapitre de mon livre (le personnage principal du livre venait de mourir comme je sortais du métro!!! arg ça je déteste!!). Guillaume comprend très bien ce genre de truc, alors on s'est arrêtés...et il a continué de lire son Cicéron...brrrr. Pas du tout mon genre de lecture..... ce qu'il est intello! (!!!) *hahahaa* Moi lire de la philosophie dans mes temps libres....du moins, ce n'est pas encore pour moi!!

Petit arrêt devant les jolies plates-bandes sur le bord des fontaines (avec le vent, on était constamment arrosés, c'était pas chaud chaud, j'vous le dis!)



Puis...il s'est mis à pleuvoir. Zut. Moi, j'ai mon capuchon sur mon manteau d'hiver, mais Guillaume n'avait rien à se mettre sur la tête. On pense à sortir du parc... puis... après quelques minutes...ça s'arrête. Quelques minutes encore, et le beau temps est revenu! Depuis deux jours que c'est comme ça, on ne prend rien pour acquis! Alors on s'est dirigé vers la Serpentine, le lac artificiel de Hyde Park, qui sert de mare à patauger à de nombreuses espèces d'oiseaux... (les pauvres, ils n'ont nulle part ailleurs où aller de toute façon!!) Guillaume avait pris soin d'amener de vieilles tranches de pain, évidemment, question de les appâter (et de risquer de se faire pincer un doigt, *hum*)


En chemin, nous avons croisé une talle de jonquilles comme je les aime, fournie à souhait,




Nous nous sommes dirigés vers le sentier qui fait le tour de la Serpentine, là où les chiens gambadent, les oiseaux se battent pour les bouts de pain que des dizaines de personnes veulent leur jeter (voir ici la compétition entre Guillaume et l'homme qui nous suivait de quelques pas...celui-ci ayant un gros sac qui faisait plus de bruit...après nous avoir volé notre écureuil, il nous a volé le seul cygne des environs!!!!)
Sur les abords de la Serpentine, il y a des jonquilles partout. Les gens font du patin à roues non-alignées (je suppose qu'ils se targuent d'être old fashion), promènent leurs chiens fous, perdent leur chien (!), nourrissent les écureuils (il y a une véritable colonie!!), observent les oiseaux (Guillaume et moi avons vu plusieurs perroquets l'automne dernier, je vous jure, de gros oiseaux verts avec un panache et une longue queue!!), et.... Ils font aussi de l'équitation.

Oui, les gens amènent leurs chevaux jusqu'à Hyde Park, et se promènent sur les chemins réservés à leur attention. Tout ça, bordé d'explosion de jonquilles. Rien n'est trop beau pour la haute société...*hum* ;o)



Là, en suivant les traces de sabot, je pensais à mon père, et je me disais... ouais, il aime bien dans la forêt, mais il aimerait sûrement aussi faire la promenade sur les chemins sablés de Hyde Park, accompagné à sa gauche par des jonquilles, et à sa droite par un joli cours d'eau...et sa nouvelle Pandora à montrer ;o)

Puis nous avons contourné le cours d'eau par la droite (au bout, vous voyez? derrière le petit café à la toiture blanche), et soudainement, caché derrière des clôtures qui protègent la végétation...je me suis cru dans un livre de Martine.


Un mélange entre "Martine à la campagne" et "Martine à Londres"....*hahahah* C'était tout simplement magnifique.... Des jonquilles qui semblent pousser à l'état sauvage, un peu partout, et qui se multiplient pour le plaisir de nos yeux..... génial!

Puis...il s'est remis à pleuvoir, évidemment! Alors nous avons cherché le Harrod's, qui est tout près. Et nous nous sommes perdus dans les départements de luxe; luxe vestimentaire, luxe joallier, luxe accessoire, luxe alimentaire .... (arrrrr j'en bave juste d'y penser; fromagerie, charcuterie, traiteur, fruits de mer, sushis, bar à huître, boulangerie, chocolaterie..........). J'ai vu là-bas le plus gros chocolat de Pâques que je verrai de toute ma vie, je crois; ou du moins le plus cher: 1800 livres sterling. Le lapin était plus grand que moi, plus large, et avec un panier dans le dos qui faisait 2 fois sa largeur. Malgré la proportion de riches clients qui se trouvaient dans le magasin, à 3 jours du dimanche de Pâques, je doute que ce giga-Jeannot Lapin trouve preneur...bah, ça ne devrait pas trop les déranger de le fondre....en attendant, ils auront "flasher" avec leur gros lapin de plusieurs dizaines de kilos!

Nous devions retrouver ma collègue de travail Nasima et sa cousine pour le cinéma en soirée...finalement, nous nous sommes contenter de souper dans un bon resto italien avec elles sur le bord de la Tamise, et nous sommes rentrés avec un des derniers métro... Sur le chemin du retour, tout près de la maison....il s'est mis.... oui je vous le jure...IL S'EST MIS À NEIGER!!!!!!

Bon d'accord, ça ressemblait beaucoup plus à de la pluie qu'à de la neige, mais pas de doute sur le manteau noir de feutre de Guillaume; c'était bel et bien de la neige, ultra-fondante, mais de la NEIGE!!! NOTRE PREMIÈRE NEIGE, LE JOUR DU PRINTEMPS!!!!!

Je suis rentrée me coucher toute énervée...le lendemain matin, évidemment, plus rien...

Mais c'était sans miser sur les vents arctiques que nous recevons nous aussi de ce côté de l'Atlantique (je sais que ces vents ont causé une autre jolie tempête au Québec cette fin de semaine....encore!?!).

Le lendemain, on a eu, oui, AU MOINS 5 TEMPÊTES DE NEIGE!!!! Bon, elles duraient 3 minutes chaque fois, mais quel plaisir, de voir de la neige enfin, moi qui attendait d'en voir tomber du ciel depuis le mois de décembre!!!



Cette neige tant attendue a fait mon bonheur pour le reste de la journée... Un vrai enfant, j'vous jure.... Je passais mon temps à vous envier, vous, chers Québécois enterrés vivants sous près de 5 mètres de neige.... et moi, sur l'herbe et les fleurs, je soupirais de désespoir....*hahaha* Voilà, je vais pouvoir arrêter de dire qu'on m'a volé un hiver, que j'ai esquivé une saison dans le cycle 4 saisons de ma vie... J'ai vu la neige tomber, j'étais heureuse....

J'espérais un peu plus tout de même, mais la météo faisait vraiment des siennes, les tempêtes alternant avec des moments de soleil éblouissant.... Vers la fin de la journée, il a fallu que je me résigne, c'était fini....

Ce matin, ô surprise, Guillaume ouvre les rideaux et me dit "c'est plein de neige!!!!"

Évidemment, je ne l'ai pas cru tout de suite, il m'a joué le tour souvent cet hiver, le coquin...

Puis, n'y tenant plus, je suis sortie des couvertures pour aller m'en assurer de visu.


ENCORE DE LA NEIGE?!?! AH NON MAIS ÇA SUFFIT, YEN A MARRE DE LA MARDE BLANCHE!!!!! QUAND EST-CE QUE ÇA VA FINIR?!?!?!
*mouhahahaahahah*

mardi 18 mars 2008

Est-ce qu'on est devenus *snobs*??

Loin de moi l'idée de me "pitcher" des fleurs et de me croire meilleure que les autres parce que j'ai fait une maîtrise. C'est un petit velours à moi-meme, a tremendous work that I have acheived (je suis au boulot, est-ce que ça paraît?), bref une réalisation dont je suis très fière, et sachant what I've been through, "sérieux la gang", desfois, je suis bien contente de moi. (vous avez ici un bref aperçu de ce qu'a l'air mon cerveau après maintenant 6 mois en Angleterre... la section "langue" est complètement sens dessus-dessous, upside-down dear).


Bref.


Parfois, Guillaume et moi, on se demande si nous ne sommes pas devenus, sans le savoir, et sans vraiment le vouloir, "l'élite intellectuelle" dont nos profs d'histoire aimaient tant se targuer d'etre la crème; et par le fait même, totalement snobs.


Là je sais bien, je le sens, vous vous dites déjà "mais c'est dooooon ben prétentieux ce qu'elle est entrain d'dire"...


J'ai pas fini.


C'est que, voyez-vous, parfois, on a l'impression de ne plus faire partie "de la gang". Notamment, au Québec, de la gang "d'anti-accomodements raisonnables" extrémistes qui, par exemple, envoient des emails totalement scandaleux faisant la comparaison entre des oiseaux qui viennent manger, non pardon piller votre mangeoire et recouvrir votre patio de leur merde, et des centaines de milliers d'immigrants illégaux qui viennent squatter notre système de santé et pourrir les classes de nos enfants de leur enfants non-français à eux qui retardent l'apprentissage des "Québécois pur-laine". Oui, j'ai reçu ce type d'email la semaine passée, et s'en est suivie une montée de lait de couple sur l'intolérance de certains de nos concitoyens. J'ai écrit une lettre bien fâchée à l'émetteur, mon copain a envoyé une lettre bien fâchée à tout ceux qui l'avaient reçu (!), nous sommes tous les deux partis en guerre contre...par grand chose en fait. Ces gens sont fermés, xénophobes, et il n'y a rien à y faire. Et malgré que ma vision des choses puisse paraître aussi arrêtée que la leur, moi je dis: c'est l'ignorance qui amène l'intolérance. Plus d'ouverture d'esprit, un esprit qui aurait été entraîné à s'ouvrir sur les autres, s'intéresser à ce qui est différent, nouveau, voilà ce qui aiderait à régler ce problème qui pourrit notre réputation de culture accueillante et chaleureuse depuis maintenant plus d'un an et demi.


De notre côté, nous ne sommes pas parfaits. Mais nous tentons une approche qui se veut la plus ouverte possible vis-à-vis les autres cultures. Ce n'est pas toujours facile. C'est souvent déstabilisant. Souvent aussi enrichissant. Rien n'est parfait. Il faut prendre le meilleur de chacun; de chaque personne, et de chaque culture.

Il y a aussi nos loisirs qui sont relativement différents de beaucoup de jeunes de notre âge; chaque fin de semaine, on se retrouve dans des musées, des concerts de musique classique, et on préfère visiter une exposition sur les joyaux impériaux plutôt que d'aller se payer une soirée dans un comedy club. Il y en a qu'il faudrait payer pour faire ce que nous faisons avec plaisir.


Bon, toute cette grande digression pour en venir à mon sujet principal. En fait, je voulais vous parler d'un concert que nous avons vu samedi dernier. Puis j'ai voulu vous parler de ce email qui m'a fait hérissé les cheveux sur la tête. Puis je me suis rendue compte que je ne pouvais pas tout vous dire d'un coup sans faire encore une fois un billet de 10 pages.


Alors revenons à mon sujet initial: Classical Spectacular.


Nous étions très enthousiastes d'aller voir un tel spectacle de musique classique. Ça avait lieu au Royal Albert Hall, un chic amphithéâtre anglais. Imaginez le Centre Bell aux proportions réduites de moitié, avec des sièges rouges et des rideaux décorant les loges aux niveaux inférieurs. Chic, mais adapté pour une grande foule. Concert donné par l'orchestre philharmonique de Londres, donc de très bons musiciens.


Nous aurions dû par contre lire la description avec plus d'attention:

The Classical Spectacular is populist to the core and one of the highlights of the classical calendar for those with no pretensions. Around 250 musicians take the stage of the Royal Albert Hall to play the nation's favourite landmark pieces, all set to a majestic show of lights, lasers and all manner of impressive electronic wizardry. This concert is very accessible and everyone will recognise the melodies. 'Jerusalem', 'Rule Britannia' and 'Land of Hope and Glory' will all get an airing before the finale. Tchaikovsky's 1812 overture will end the show in all its original pomp and glory, replete with original cannon and musket fire.


Vous avez lu le "populist to the core"? Ça ne devrait pas nous déranger, puisque nous n'avons pas la prétention d'être snob et "de la haute" comme on dit chez nous.

Ben finalement...c'était plutôt dérangeant.

Assez pressés (évidemment), nous avons ramassé un sous-marin au Subway du coin près de chez nous (les sous-marins Subway sont moins bons ici, oui je vous le dis), sous-marin mangé en vitesse dans le métro, avant de changer de ligne, puis rechanger de ligne encore. Sortis du métro, Guillaume me dit que c'est 10min de marche. On n'arrive pas à trouver la bonne rue qui n'est que le début de notre trajet, il pleut à boire debout, c'est l'enfer. Devant le Harrod's, on arrête un taxi typiquement british; au diable les dépenses, on ne peut pas manquer ça. On arrive essouflés, mais 5min avant le début du spectacle. Ouf.

Première surprise; la taille de la salle. Ce n'est pas la taille habituelle pour ce genre d'événement... mais après tout, toutes les pièces sont excellentes, c'est compréhensible qu'il y ait autant de monde.

Deuxième surprise; la foule est bigarrée et bruyante. Peu de gens bien habillés comme on en voit normalement dans les concerts de musique classique. Mais nous, on s'en fout, on a tellement peu de vêtements très chics ici, qu'on se contente de ne pas être refusés à la porte... aux concerts à Vienne, nous n'étions vraiment, vraiment pas habillés selon le standing de l'endroit, mais je n'avais aucun malaise à être assise en jeans dans le chic bar qui servait des canapés au saumon fumé aux vieilles dames ultra-chics; mes parents m'ont souvent dit que les plus riches étaient souvent les moins bien habillés...*hahaha* (eux s'habillent avec très bon goût...bon...je nuancerai pas ce sujet, pas le temps!) Bon d'accord, ça ne s'applique pas du tout à moi (fantastiquement riche et mal habillée), mais ça me donnait un motif de reposer mes pieds à ce bar plutot que de rester debout en haut avec la "plèbe" qui n'osait descendre. (Paresseuse?)

La lumière se tamise, les musiciens se préparent à jouer. Il y a une giga-chorale, je compte environ 100 personnes, probablement autant de musiciens. Enfin, ça commence... yééé!!

Soudain, mon voisin émet des bruits qui me dérangent particulièrement; lui, sa copine et ceux qui semblent être ses beaux-parents se passent un sac de bonbons.

KCCKCKCHHCHHHCKKCHCHCHCH.

Premier regard accusateur et réprobateur à mon voisin de droite.

KCCHCHCHCHCHCHHCHHCCHCHCH. murmures bruyants.

Deuxième regard courroucé de ma part.

La musique commence. Très jolie. Mais je ne peux m'empêcher de penser à mon mal-appris de voisin, qui ne se gêne aucunement pour passer des commentaires - que je juge immédiatement inutiles - pendant la pièce.

Vous savez l'impression que ça m'a donné? Avec leurs bonbons, leurs commentaires, le sac qu'ils se passaient sans se soucier de leurs voisins? Ces gens se croyaient au cinéma. Pareil, je vous dis.

Le chef d'orchestre a terminé de diriger le premier morceau. Il se retourne vers le public, et se met à faire des blagues. Tiens, how unusual. La foule rit de bon coeur. S'esclaffe même parfois. Ce que nos voisins ont peut-être pris pour une attitude pincée de notre part (nous, on ne riait pas) était en fait de l'incompréhension; plutôt facile maintenant de suivre une conversation, de répondre au téléphone, de comprendre "l'essentiel" de ce que le controleur dit au micro dans le métro...(bah et encore là...!) mais du stand-up couvert par des bruits de rires, plus difficile.

Deuxième morceau; les lasers s'y mettent. Suivant les harmonies du morceau de musique classique, des lasers verts nous aveuglent et parcourent la salle amusée. Nous, on l'est pas trop. C'est quoi l'utilité, dites-moi?? C'est pas très joli, des rayons de laser qui se promènent d'un côté à l'autre de la salle.

Mais le summum, c'est quand un voisin, indéterminé malgré nos investigations, se met à libérer des gaz très envahissants. Le genre qui sent un mélange de dépotoir, d'oeuf pourri et d'animal mort.

MERDE, QUI ENVAHIT NOTRE AIR COMME ÇA??? YA PAS DÉJÀ ASSEZ DU CAVE DE DROITE QUI M'EMPECHE D'ENTENDRE, FAUT QUE J'ARRETE DE RESPIRER AUSSI?!?!!?

Guillaume et moi prenons nos foulards, et nous couvrons le nez, tentant désespément de profiter d'un spectacle que tous, et même le chef d'orchestre qui nous paraît ridicule face à notre très classy et très sérieux Kent Nagano, veulent nous gâcher. On se croirait au cirque.

Les pièces de musique sont beaucoup trop courtes, ou trop rapidement exécutées. On espère se faire bercer par nos morceaux préférés pendant un bon 7-8 minutes au moins, surtout quand on sait que l'oeuvre complète peut durer une heure ou deux. Mais non, parfois après 4 ou 5 minutes le tout stoppe, et il faut applaudir... Zut.

Le comble de l'incroyable pour nous a été atteint lorsqu'ils ont entamé une pièce patriotique, probablement Rule Britannia, quoique nous n'en sommes pas sûrs. Ils avaient donné de petits drapeaux Union Jack à tous les spectateurs...(il n'en restait peut-être plus quand nous sommes arrivés). Et quand ce morceau a été entamé... Les milliers de spectateurs dans la salle se sont mis à agiter leurs petits drapeaux de papier. Couvrant quasiment le bruit de l'orchestre, nous entendions des FLICKFLICKEFLICKFLICKEFLICKKEFLICKE.....de plusieurs dizaines de décibels.

On se croyait dans une fanfare plutôt qu'un orchestre philharmonique, je vous jure.

À l'entracte, on se faufile dans la masse qui attend devant le bar, et nous commandons un verre de vin chacun. Je prends du rosé, il fait chaud dans la salle, c'en est très inconfortable. Ça va me rafraîchir. Finalement, je conclus que le Subway et le rosé ça ne fait pas un bon mélange dans mon estomac, et je laisse Guillaume terminer mon verre (ce qui est plutot inhabituel, vous en conviendrez).

On retourne dans la salle, fusillant du regard la plupart des voisins des alentours, les trouvant absolument tous indignes de se retrouver dans un concert de musique classique digne de ce nom (ok, j'exagère un peu là).

La lumière se tamise de nouveau... la tête me tourne un peu, avec mon demi-verre de vin(!). Je décide que j'ai eu plus que mon lot de laser et d'effets d'éclairage psychadélique. Je ferme les yeux, et je me concentre sur la musique.

Est-ce mon état légèrement éméché, ou l'orchestre qui a finalement décidé que le public était mûr pour des pièces plus consistantes, qui se rapproche davantage de la vraie musique classique? La musique était meilleure, les pièces, plus longues, et la foule, plus respectueuse.

Mon voisin de droite avait fini son sac de bonbons, et le voisin aux ballonnements toxiques était probablement allé s'éventer un peu dans les couloirs pendant l'entracte. On a eu un 20 min de grâce avant qu'il recommence.

Pendant ce temps...j'ai soudain réalisé ma chance d'être là, maintenant, dans cette salle de concert à Londres, à écouter une centaine de musiciens de talent et une quantité étonnante de choristes s'époumonnant pour notre bon plaisir. Hey, j'étais à Londres, mes oreilles bercées par de la douce musique, à faire la fine gueule?

J'ai bien profité de la deuxième partie du spectacle. J'ai fait la paix avec l'angle "grand public", et j'ai apprécié le concert pour ce qu'il était; un excellent divertissement. La qualité des pièces a sûrement aidé.

Les feux d'artifice et les coups fumants de mouquets qui pétaradaient dans mes oreilles et jusque dans ma cage thoraxique ont probablement fait le reste, pendant la finale, L'ouverture de 1812 de Tchaikovsky.

Finalement, j'ai beaucoup aimé le spectacle. Je ne suis peut-être pas si snob que ça finalement....

Mais je me découvre un peu puriste...

Voilà un vidéo qui vous donnera une idée de ce que j'ai vu....c'est au même endroit, et la plupart des pièces me semblent familières...Ça vous montrera un peu l'impression de "surdose de couleurs" que j'ai eu à un moment donné.. ;o) À écouter plus attentivement; la pièce où les choristes s'époumonnent sur un extrait qu'on entend souvent dans les films pendant les batailles médiévales (!)

samedi 15 mars 2008

Globe-trotters


Je ne suis pas, dans l'âme, une globe-trotter dans le sens commun de "back-paker", le genre qui erre d'un endroit à un autre avec son gros sac à dos sur les épaules, son sac de couchage accorché en bas du sac et qui lui tape les fesses à chaque pas, campant au gré de l'accueil des bords d'autoroute, et ne réclamant une douche que lorsque l'occasion se présente.

Ah non, comme dirait les Français, je suis pas mal plus "chochotte" que ça. On dirait "moumoune" au Québec, ou même peut-être un peu...capricieuse.

Je choisis "douillette". Moins insultant pour moi-même.

J'ai quelques essentiels dont je refuse catégoriquement de me priver, que ça nous cause certains problèmes ou que ça coûte un peu plus cher (ex: une douche)

Mais je ne suis pas vraiment "fancy" non plus. Je n'ai pas besoin d'hôtel "minimum 3 étoiles", d'un grand bain ou de loger dans un endroit central afin d'économiser au maximum mes petits pieds (sont pas petits de toute façon, aussi bien les utiliser!)

En fait, c'est probablement mon côté un peu/pas mal "économe" qui me sauve d'être complètement..."spoiled". (hey ouais, désolée, j'ai décidé de choisir les termes les plus exacts parmi mon répertoire français/québécois/anglais...comptez-vous chanceux que je ne sois pas plus à l'aise avec l'espagnol).

Alors je fais des choix en conséquence de mes moyens et de mes plans. En Irlande l'an dernier, j'ai dormi dans un dortoir à 8, où on se les gelait toute la nuit. C'était moins cher, et tant mieux, parce que c'était la fin de mon périple France/voyage d'études, et les réserves étaient plutôt à sec. À Amsterdam, on dormait à 16, et je grimaçais de dégoût en posant mes pieds dans les douches (j'avais oublié mes gougounes) mixtes et sales. Mais c'était une option économique!

À Rome, nous avons passé 4 heures à trimbaler nos sacs et à faire un hôtel puis un autre, puis un autre encore, pour se négocier une chambre à notre goût esthétiquement, mais surtout, monétairement. Premier voyage d'amoureux, petit couple tout frais d'un mois à peine, on voulait une jolie chambre, mais pas question, au mois de novembre, de payer plus que 70 euros pour une chambre, ah ça non c'est ridicule. On a perdu un après-midi, mais on ne l'a pas regretté...on avait 5 autres jours pour marcher 15h/jour en explorant la ville.

À Vienne, nous nous étions réservé un peu de luxe, puisque nous comptions réserver un appartement. Encore dans l'optique de sauver de l'argent en cuisinant nous-mêmes; sauver sur les restos, c'est une bonne économie. Finalement le plan est tombé à l'eau, et on a dû magasiner des hôtels, ce qui n'a pas été de tout repos...nous avions certains critères, et malgré ce que certains peuvent en penser, je crois que nous avons été raisonnables dans nos exigences...et on s'est contenté d'un hôtel bruyant pour ne pas payer plus de 50 euros la nuit.

Nous en sommes à planifier notre voyage pour le mois de juin.... On sait à peu près combien nous aurons en économies, au total. On essaie de planifier le montant avec lequel il faudrait revenir à la maison, mais d'un autre côté, nous ne voulons pas abréger le voyage pour ramener un maximum d'argent; ce serait trop dommage, et l'opportunité ne se représentera probablement pas de sitôt!

Alors... on cherche les options économiques. Faut pouvoir survivre un bon mois. J'ai un bon ami à Paris qui a offert de nous héberger, de ne pas nous gêner, de venir quand on veut...et je le crois... mais je ne sais pas encore s'il voudra nous garder les 5-6 jours qu'on espère vivre là-bas, probablement le plus long arrêt de notre voyage. Et le connaissant...je me demande sur quoi on va dormir ;o) Mais on ne fera pas les difficiles, loger dans le 13e arrondissement gratuitement, c'est une aubaine à ne pas rater ;o) Bon ya son copain, descendant de Fouquet, qui a sûrement une chambre vide dans le 5e avec vue, de la fenêtre de sa toilette, sur le dôme du Panthéon....mais je demanderai pas ;o) Je préfère être dans le 13e avec Bertrand qui lui est un vrai de vrai globe-trotter...une inspiration pour moi.... Je vous en parlerai prochainement, de Bertrand. Peut-être qu'ainsi, mon copain comprendra enfin l'admiration que j'ai pour lui... ou peut-être sera-t-il jaloux, comme il s'amuse à le prétendre depuis qu'on sort ensemble? *hahaha* Na j'en doute, ça c'est un jeu qu'il jouait déjà en fait avant qu'on sorte ensemble, il surnomme Bertrand depuis ce temps "mon ami imaginaire", car malgré le fait que j'aie vu Bertrand plusieurs fois lors de notre dernier séjour en France, Guillaume ne l'a jamais rencontré...j'ai bien hâte de lui présenter Bertrand, je crois qu'ils auraient bien des raisons de s'entendre... Deux historiens, deux férus de politique, d'argumentation, et des autres cultures... Les deux gars de ma génération que j'aime le plus...oui...à bien y penser, c'est ça.

Pour continuer sur les options économiques, j'ai une amie en Grèce, celle sur la photo du post d'avant, Katerina, une amie chère à mes yeux car la seule que je considère comme telle, dans ce voyage que j'ai fait en France l'an dernier pendant 4 mois. J'ai tendance, lorsque je ne suis pas avec mes chères meilleures amies du Québec, à apprécier davantage la compagnie des gars. Moins compliqués, moins bitch, moins méchants, plus drôles. Alors elle, j'y tiens, à cette chère voisine de chambre de la Maison des Étudiants Canadiens. Elle m'a invité à la visiter, à Athènes... et même si elle n'a jamais eu de sympathie pour Guillaume (!!! je vais essayer de remédier à ça) elle l'a invité aussi... maintenant, va falloir que je fasse aller mes 10 petits doigts et que je lui écrive au plus vite pour m'assurer qu'elle se sauvera pas dans une île quelconque au moment où j'espère la voir.... une guide perso qui parle grec en plein Athènes, vous imaginez la chance?!?!

Pour les logements, on sait plus. Individuellement, évidemment, les auberges de jeunesse sont la meilleure option. Mais ces auberges chargent "par personne" et non par nuit comme dans les hôtels. À 20-25 euros la nuit par personne, c'est une aubaine. Mais à 2, ça fait 50 euros. Et pour 50 euros, souvent, ya moyen d'avoir un peu plus de confort qu'un dortoir avec toilette au bout du couloir, et douche avec bouton-pression qu'il faut tenir constamment pour avoir de l'eau (quand elle est chaude!). Mais plus de 50 euros, et nous voilà probablement foutus, hors-budget. Pour chaque ville qu'on visitera, il faudra donc scrupuleusement étudier les choix s'offrant à nous. Autre défaut des auberges; la plupart du temps, elles sont situées "hors-centre", et parfois, vraiment, vraiment hors-centre. Genre la ville à côté. Ou en plein champs. On nous vante l'aspect buccolique et relaxant des environs de l'auberge; on n'en a rien à foutre, on veut voir la ville nous, pas les oiseaux qui font pit-pit!!!!! (scusez-la)

On a aussi l'option risquée mais qui pourrait être intéressante; du couch-surfing. Des habitants de la ville qui offrent un sofa, un matelas, un lit, aux voyageurs, et ce, gratuitement. En bonne fraternité entre "globe-trotters", si vous voyez le genre. Mais on n'est jamais sûr de ce qu'on trouvera au bout; un endroit dégoûtant, un vieux "macro" qui cherchera à m'épier par le trou de la serrure de la salle de bain, un voleur qui nous prendra notre argent pendant notre sommeil, ou simplement des gens jaloux de leur espace et qui imposent un couvre-feu du genre "revenez pas avant 22h"? (ça s'est vu!). Ce sont des risques, à nous de savoir si on est prêts à les prendre pour économiser 2-3 nuits d'hébergement dans chaque grosse ville.

Alors voilà...et là, je ne vous parle pas de notre itinéraire de fous encore, et de la préparation technique que ça prendra, budget, transport, hébergement, nourriture, économies, sorties culturelles, envies de rien manquer d'important dans chaque ville.... lectures interminables historico-culturello-gastro-entertainico-...euh ouais vous avez compris.

L'itinéraire, dès qu'il sera un peu plus arrêté, je vous en ferai part...vous comprendrez sûrement mieux pourquoi ce voyage m'obsède totalement ;o)

vendredi 14 mars 2008

On rit de moi jusqu'en Pologne...

Eh oui...on rit de moi. Ça, je m'y suis un peu habituée, tout de même.

Vu mon statut de gaffeuse hors-pair, du genre à me casser la marboulette dans les escaliers, ou du genre à donner un coup de pied dans le vide et à me retrouver plus vite que mon ombre le cul par terre et le coccyx endolori...parlant de coccyx endolori (!) j'ai déjà failli me tuer en descendant une pente en patins à roulettes, sans avoir le contrôle de mes freins (ya des freins sur ces machins-là??!?! faudrait me montrer...) et la seule chose qui m'a sauvé c'est d'avoir manoeuvré à une vitesse folle un virage pour suivre le trottoir plutôt que de continuer en ligne droite et du fait même, atterrir en plein carrefour ultra-passant.... Bon ce que je vous ai pas dit encore, c'est qu'ensuite, après avoir effectué désespérément le virage, je me suis miraculeusement faufilé entre 2 vélos (vous imaginez si j'avais pris un vélo en pleine gueule?!), puis un piéton...puis...perte de contrôle; je suis d'abord tombée sur le derrière et la hanche (à une vitesse folle, je rappelle), pour ensuite rouler sur moi-même..... pour ensuite..ne plus bouger du tout.

Je testais mentalement les 2000 parties de mon anatomie (savon 2000 de Lever...pour les 2000 parties de mon anatomie!)... et pendant que je reprenais mes esprits.... est arrivée une ambulance. Ils avaient reçu un call: "Jeune fille, début vingtaine, gisante, respirant encore". HA HA, C'EST MOI, PRÉSENTE!!!! Hey, c'est rassurant le signalement que les gens font de moi, et c'est rassurant de savoir que les standardistes aux urgences posent les bonnes questions..... la mienne aurait dû demander aussi; est-elle assez twit pour aller faire du rollerblade en se sachant dangereuse? Ou est-elle saine d'esprit? (dans ce cas seulement nous la sauverons)

Bref...ce n'est pas de ma maladresse que je voulais vous parler aujourd'hui (eh pourtant, vous l'avez cru, ein!).

Non, là, je voulais juste vous parler de ma "twitesse". (pour les Français; "twit" est un mot pas très gentil, mais encore pas trop méchant, pour dire "tata", ou autrement dit, bon allez, je vais le dire...ça peut aussi vouloir dire stupide, ou maladroit, ou pas très futé, ou malapris...ou...bon c'est très polyvalent, nous au Québec, on a des mots très polyvalents, bon.)

Alors... Ce soir on est descend à la cuisine, party de Polonais...on tente de s'inclure un peu, et c'est pas très facile, avec 5 Polonais discutant ferme. Là-dessus, comptez-en deux qui parlent très peu et avec difficulté l'anglais, et vous comprenez très vite qu'on est mis de côté à essayer de comprendre le polonais (à part "dobre" qui veut dire "bon/bien", et "lolo" qui veut dire "dodo"....euh...c'est pas mal tout). Puis une de mes colocs me raconte qu'elle a passé le w-e en Pologne chez ses amis, et qu'elle leur a raconté une péripétie "Made by Tania"... et que ça a fait leur soirée, ils ne pouvaient PAS Y CROIRE. Ils n'en REVENAIENT PAS, tsé. À s'en TAPER LES CUISSES....*hum*

Eh bien...le problème, avec moi, c'est que je ne peux pas boire l'estomac vide. Comme bien des gens d'ailleurs, je tiens le préciser, car je ne veux pas être seule dans mon camp ce soir. Alors.... cette coloc a souvent la mauvaise idée (selon moi) de nous inviter à prendre un verre (ça c'est la bonne idée) en tout début de soirée, ce qui veut dire, pour 18h (ÇA, c'est la mauvaise idée).

Alors, on se retrouve dans un pub brésilien, qui offre des mojitos en "happy hour" de 17h à 19h. Résultat; voulant être "économiques", on arrive à 18h, et on en commande.... genre... bon on commence raisonnablement...avec un, puis un autre, puis on se dit, merde, le "happy hour" est presque fini, commandons-en 2 autres avant 19h, viiiiiite!!

Calculez; ça fait 4 moooojiiiiitoooooss en unnnnnne heeeure. Bus rapidement; ben oui, c'est bon froid, ces petits "drinks"-là. Ça a beau être plein de glace et de jus, il y a plus que sa dose d'alcool là-dedans.

Alors...on boit nos 4 moooojjiiiitoooooss d'une traite, puis, à peine "canté" notre alcool, on part à la recherche d'un resto (pourquoi on a pas fait l'inverse, ein, les copains??!! allez...attendez-moi un tit peu.... j'ai ma tuque sur les yeux, je vois rien).

LA la la la lère... Un resto mexicain. Humm....après les moooojiiiitoooos, pourquoi pas des faaaajjjjjjiiiiiiitaaaaas? Bon c'est pas l'idée du siècle, aller se brûler l'estomac avec du chili après de l'alcool dans un ventre vide..mais chut, n'argumentons pas, allons manger.

Le resto est plein à craquer, on nous envoie au bar prendre un apéro. Ah non!!!! Sérieusement, moi j'en ai assez eu, ein! Ah et puis...une ptite bière, ein, ça fera pas de tort.... j'ai soif justement.

Allez, on se fait montrer notre table, allons-y...

Bière mexicaine devant moi, j'entame mon buuuuriiitooooos (oui, changement de plan...quoi ça vous étonne, dans l'état où j'étais?). Finalement, mon estomac n'est pas aussi content que je le pensais... Allez, sois gentil, je te nourris, réjouis-toi!

Naon. Il veut pas... alors, pour pas faire de "dégât" à table, je vais prendre un peu l'air...aux toilettes (vous voulez pas me voir faire ça sur le trottoir, allez?).

Là, je prends la peine de recouvrir le siège de couches de papier de toilette (même bien sonnée, je prends le temps), puis je m'asseois pesamment, avec l'impression chaque fois renouvellée par l'alcool que je tombe toujours de plus haut que je ne le pensais. Bon, je ne vous donnerai pas plus de détails que ça.

Et quoi, vous pensiez que j'allais être malade? Mais non, on a un bon foie chez nous (j'exclus ma mère de cette généralisation...*hahaha*), alors je vous le confirme, je n'ai JAMAIS ÉTÉ MALADE... non mesdames et messieurs, comme si j'avais quelque raison que ce soit d'en être fière, je n'ai jamais rejeté l'alcool ingurgité. Il faut dire, je suis "économique" comme on dit, il ne m'en faut pas beaucoup pour avoir le "vin joyeux" (ou "autre" joyeux).

Alors... ce que j'ai fait, qui a tant fait rire les Polonais, ET CE QUI FAIT QUE JE SUIS LA RISÉE DU MONDE ENTIER, c'est que...



Me suis endormie.



Bien confortablement couchée la tête sur mes genoux... avec la bienheureuse sensation que ça arrêtait de tourner, enfin.... me suis endormie. C'est ma coloc qui est venue voir si tout allait bien...elle m'a réveillée en criant mon nom dans les toilettes publiques. "Ein quoi? Où suis-je?"


Vous avouerais-je que ce n'est pas la première fois que ça m'arrive?


Quelle fieffée buveuse je fais.



Tenez, pour me faire bien honte, je vous mets une photo qui a AUSSI été la risée de mes amies...voir mes dents noires d'accro au bon vin rouge français. (voilà mon amie Katerina, cette adorable Grecque que j'espère bien visiter cet été....faudrait que je lui en parle au plus vite, si je veux m'assurer qu'elle se planifie pas des vacances pour fin juin!)

mardi 4 mars 2008

Where have all the Britons gone?

Vous vous rappelez la chanson "Where have all the Cowboys gone?" de Paula Cole?




Moi ce que je me demande ici, c'est plutot; Ou sont tous les Britanniques??

On vit avec 5 Polonais, et nous avions aussi 2 Roumains, une Hongroise et une Brésilienne à notre arrivée comme colocataires.

Je travaille avec 2 Allemandes, ma boss vient de Trinidad & Tobaggo, et celle qui se rapproche le plus d'une Anglaise est d'origine Bangoli (du mois c'est le terme en anglais...disons que sa famille est originaire du Bangladesh).

Guillaume travaille principalement avec une Autrichienne (l'autre assistante de langue), et des Français (évidemment, ce sont des profs de français...quoiqu'il y a quelques Anglais je crois).

Lorsque nous sortons avec une de nos colocs (qui est Polonaise bien sur), ses principaux amis sont Français (je me suis d'ailleurs un peu rapprochée d'Amandine, mais c'est une amitié "de voyage"... eh oui, il n'y a pas que des amours de voyage, il y a aussi des amitiés, certaines qui se révèlent fortes et faisant fi des distances, et d'autres qui sont convenient, qui durent le temps d'un voyage et qui disparaitront ensuite, le temps de combler une petite solitude... dommage!), il y a aussi un Allemand qui sort avec une Suédoise (ou est-elle Finlandaise? ou Danoise?), et des Italiens...

Vendredi prochain, pour célébrer l'anniversaire de Nasima, celle qui est originaire du Bangladesh, nous sommes invités à souper avec ses amies principalement indiennes ou dans ces environs... Je célébrerai donc mon anniversaire en partie avec des gens de l'Asie, et peut-etre le lendemain avec des gens de l'Europe de l'Est!

Je ne me plains pas, loin de là. Ces contacts, meme furtifs, avec des gens de partout dans le monde, sont une richesse inestimable, et j'espère emmagasiner suffisamment de "parcelles" de ces différentes cultures pour les faire grandir et prospérer en moi, et faire de moi une personne plus ouverte et plus "savante", en quelque sorte, de ce qui se passe à l'extérieur du petit monde que je connais et qui est le mien.

Toutefois, comme à Paris nous n'avons cotoyés que des Québécois (évidemment, en vivant dans la Maison des Étudiants Canadiens!), et non des Français (si peu, mais ceux-là, j'y tiens!!! Tout comme à ma copine Grecque, quelle chance j'ai eu de l'avoir comme voisine!)... Et bien tout comme en France nous n'avions que très peu d'amis Français, en Angleterre, nous avons très (très) peu d'amis Britanniques.

Il y a premièrement le problème de la langue; évidemment, dans mes contacts, certains parlent très bien anglais, d'autres moins bien... il faut s'adapter à chacun, ceux qui sont moins bons sont plus cléments avec nos propres erreurs, et meme je dirais que je me force un peu moins avec eux pour trouver le mot juste, car dès qu'ils m'ont compris je peux passer à autre chose, ce que je ne fais pas avec des Anglais (alors là, mon honneur en dépend, il me faut le mot exact!). Mais pour enrichir son vocabulaire, et meme apprendre certaines expressions bien typiques, il faut cotoyer des gens de la place. Et pour ça, je n'ai qu'un consultant qui vient une fois de temps en temps travailler ici (chaque fois je me retrouve devant au moins 5 expressions colorées, genre "You won't teach your grandma to suck eggs" (ce qui pourrait se traduire pour nous par "on ne montrera pas à un vieux singe comment faire des grimaces"... quoique LOIN DE MOI l'idée de comparer une grand-mère à un vieux singe *hahahahaha*). (Il n'a pu m'expliquer pourquoi une grand-mère voudrait sucer des oeufs...mais ça, c'est une autre histoire...Bref l'expression veut dire que la personne sait déjà tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet, on ne pourra rien lui enseigner de nouveau...)

Je pourrais aussi ajouter que je viens dans un quartier à majorité indien, parsemé de boucheries halal, et que je travaille en face d'une des plus grosses mosquées de Londres, mon travail étant bercé (quand je suis de bonne humeur) par les prières répétées 5 fois par jour à travers ce que je soupçonne etre un giga-giga-système de son, et croisant, chaque jour, une dizaine de "fantomes noirs", ces femmes qui portent la robe si longue, des gants si longs et un voile si couvrant qu'on ne voit que les yeux... et ça, c'est quand on voit leurs yeux... mais ça, c'est un autre sujet...

Donc voilà, je suis en Angleterre depuis début octobre, donc 5 mois, et je me désole de n'avoir pas plus de contacts "indigènes"... Et je me casse la tete pour trouver comment changer cela... mais pour ceux qui me conseilleraient les pubs, je tiens à mentionner que l'age moyen est d'environ 40 ans, population largement masculine et légèrement émèchée ;o) Mauvais "target group". Bon ça y est, j'ai encore de la difficulté à trouver le terme français... ça aura au moins eu ça de bon, que parfois je me mets à penser en anglais... mais je déteste perdre mon français...

Dur dur parfois l'adaptation...alors que dire de la difficulté de S'INTÉGRER!!!