mercredi 14 mai 2008

L'horreur est humaine


Samedi matin. Un grand jeune homme de 16 ans, doux et pacifique, se fait attaquer sournoisement dans une boulangerie. Après avoir tenté d'intervenir dans une altercation entre un inconnu et son frère aîné pour éviter que cela ne dégénère, ce jeune garçon, dont c'était l'anniversaire la veille, et qui aurait gradué 4 jours plus tard, a été frappé à la tête avec un plat de verre, avant d'avoir la gorge tranchée par un éclat que son assaillant a saisi pour le frapper. L'agresseur était en cavale jusqu'à aujourd'hui, on pense maintenant détenir le suspect.

He was the thirteenth young person to be killed in London this year, compared with a total of 26 last year.

Lundi après-midi, aux environs de 16h30. Oxford Street, l'une des artères les plus commerciales et fashion de Londres (notre équivalent de Ste-Catherine, en plus longue...). Les trottoirs pleins à craquer d'acheteurs et de touristes. Un jeune homme de 22 ans sort du McDonald's, et se fait poignarder en plein jour, en pleine foule. 4 jeunes se mettent à courir, le meurtrier laisse son arme une cinquantaine de mètres plus loin.

Alors que j'en étais à mon retour du travail à me dire que je n'en pouvais plus de la violence, écoeurée des détails crus et hallucinants qui sont publiés depuis 2 semaines sur le monstre autrichien, écoeurée de voir autant de jeunes s'entretuer, écoeurée de la violence qui est partout dans cette grande ville surpeuplée de racaille de toutes races mais surtout d'âge encore "tendre", j'ai saisi le journal du soir pour me retrouver encore plus dégoûtée.

La victime de l'attaque d'Oxford Street était en libération conditionnelle en attendant son jugement, accusé avec 9 autres jeunes hommes de sa bande d'avoir violé une jeune fille de 16 ans et de l'avoir ensuite recouverte d'acide pour effacer toute trace d'ADN. Elle était tellement brûlée qu'on a craint un moment pour sa vie. Justice? J'ai envie de dire que oui... même si cette violence m'écoeure.
Je suis malade de cette violence sadique, gratuite, inconcevable, inacceptable. Loin de moi l'idée de faire de ce blog un récit morbide des crimes de l'humanité, ou de faire paraître Londres comme une ville dangereuse et non-recommandable.

Des crimes de ce genre se produisent partout.

L'humain est bien la race la plus horrible qui soit, même si elle est aussi capable du mieux. Nous sommes déjà menacés et décimés par tant de catastrophes naturelles, il y a des centaines de milliers de gens qui sont morts d'inondations et de tremblements de terre dans le monde seulement dans la dernière semaine... et qu'est-ce que ces déséquilibrés font? Ils s'entretuent, se blessent et se font volontairement souffrir. Et qu'est-ce que les médias font? Ils nous montrent des images de plus en plus crues, de plus en plus près de la mort, de la douleur, des cadavres et du sang... Est-ce que j'avais réellement besoin de voir un bras sortir des décombres des tremblements de terre en Chine, un bras inanimé, désespéré, broyé?

Toutes mes excuses à ceux qui croient que je suis moi-même morbide. Est-ce que vous m'en voulez de vous parler de ça autant que j'en veux aux journaux? Je ne crois pas être morbide, je dirais que je suis plutôt tristement impressionnable, et que ces horreurs que je lis dans les journaux tous les matins assombrissent mon humeur habituellement joviale et me font douter de la bonté humaine... Empathie démesurée?

Il serait à mon avantage de lire autre chose, le matin... d'ailleurs, je me demande pourquoi je ne préfère pas aux journaux le gentil petit roman que je lis ces derniers temps, To Kill a Mockingbird.

Parce que le titre a beau être ce qu'il est, le contenu pour l'instant est bien plus reposant pour mon petit coeur trop sensible.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi je suis trop sensible pour supporter tout ce qui se passe comme violence chaque jour... du coup je vis un peu dans ma bulle, avec mes enfants, les sur-protégeant... mais un jour faudra bien les laisser partir... je le sais... mais ça me fait peur de voir ce dont l'humain est capable...

Tania a dit…

Moi aussi j'ai vécu dans une bulle, la campagne c'est bien pour ça, ya pas des meurtres à tous les coins de rue. Et même s'il y a des crimes violents au Québec, je constate tout de même qu'ils sont beaucoup moins fréquents qu'à Londres (une ville vs. toute une province!). Et j'ai hâte de retrouver mes journaux qui parlent de politique nationale québécoise ennuyante où il ne se passe rien...*hahaha* Là où je peux m'imaginer que les gens sont majoritairement gentils et pacifiques, et où on ne prend pas un plaisir macabre à me montrer des cadavres et du sang. "Pu capable".
Bisous!

Anonyme a dit…

Plusieurs personnes choisissent , après avoir vu trop d'horreur dans les journaux de ne plus les lire. Ce n'est pas de jouer à l'aveugle que de vouloir préserver sa santé mentale. Parce qu'après tout, qu'y peut-on à ce fléau qu'est la violence?
Maman xxx
p.s. c'est vrai qu'ici il s'en passe beaucoup moins. Heureusement.

Tania a dit…

@ Maman: Oui, je suis tout près de ça moi aussi, ne plus lire les journaux...ou du moins, pas du style que je lis tous les jours ici!! Je comprends pourquoi je ne lis pas le Journal de Montréal... pour pas entendre parler de meurtres et de "chiens écrasés" tous les jours ;o) Ben il est 100 fois moins pire que le Lite donné gratuitement ici avant d'entrer dans le métro!!!
C'est vrai qu'on est totalement impuissants de toute façon face à toute cette violence... t'as raison, il est temps que je prenne soin de ma santé mentale ;o) Et que je lise le relevé des activités hebdomadaires palpitantes de Jean Charest et Mario Dumont (wouhou!!)
Gros bisous maman ;o) -xxxxxxxx-!