lundi 31 décembre 2007

Indignation d'historiens


Virginia Woolfe représentée en Clio, muse de l'Histoire, au National Gallery of Art de Londres

Pour mesurer le gouffre de l'ignorance culturelle des habitants de notre belle province, je vous invite à lire un article paru dans le Soleil et sur le site web de La Presse; "Les Québécois mélangent Champlain et Cartier".

Après avoir pris connaissance des statistiques révoltantes concernant la méconnaissance historique de notre population, il a fallu que je partage cela avec mon amoureux, qui je le savais, s'indignerait autant que moi. À deux, nous avons constaté qu'un TROP GRAND pourcentage de Québécois vivaient dans l'hébétitude totale quand on leur parlait des dates fondatrices de notre Histoire.

Je reviens de la France, où, sans avoir un savoir parfait et absolu, les gens semblent avoir assimilé davantage d'informations sur leur passé que nous ne l'avons fait. Quelques années charnières, 1515 (Marignan), 1789 (la Révolution Française), 1799-1815 (Napoléon), les deux grandes guerres, et évidemment, j'en passe car je ne connais pas le cursus français et je ne sais pas à quel point ils mettent l'emphase sur les règnes des rois, les années des 5 républiques, etc.

Chez nous non plus, on en a pas des tonnes à retenir. Disons que 1492 (Colomb), 1534 (Cartier), 1759 (la défaite des plaines d'Abraham) pourraient, sans suffire, aider à tout le moins les pauvres Québécois à se rappeler d'où ils viennent et ce qu'ils font sur ce continent plutôt que sur l'autre. On pourrait y ajouter la révolte des Patriotes (hey, une chance qu'il y a un film pour nous dire que c'est en 1837-1838!), la Confédération qui crée officiellement le Canada en 1867, puis on fait le voeu pieux que tous pourront dire que la 1ere guerre mondiale est de 1914-1918, le crash boursier en 1929, et la deuxième guerre mondiale de 1939-1945.

Bon est-ce que c'est une montée de lait d'historienne que je fais là? Je reconnais que moi-même j'avais des petits doutes sur la Confédération, de même que sur l'année de la fondation de Montréal par Maisonneuve en 1642 (je confondais avec la fondation de Trois-Rivières en 1634). Je vous invite à consulter la petite (haha!) page de Wikipédia sur le Canada, ça rafraîchit la mémoire.

Ce contre quoi je m'insurge, c'est que pour le 400e de Québec, 4% des gens pensaient qu'on commémorait la Révolution Française... faisons un calcul, 1608 plutôt que 1789, ça fait presque 200 ans de différence, NON?? 4% des gens, s'ils ont consulté 1000 personnes, ça fait 40. Eille, QUARANTE TWITS PROFONDS. D'où est-ce qu'ils sortent eux???

Et attention... 25%%%%, donc DEUX CENT CINQUANTE PERSONNES pensent que c'est l'arrivée de Jacques Cartier qu'on commémore cette année. Tabouère! Ça fait beaucoup qui ont pas retenus leurs dates!

Et presque 20% des Québécois, un CINQUIÈME de la population de la province, pensent que c'est la défaite des plaines d'Abraham qui a marqué la fondation de la ville de Québec...eille, elle était déjà là la ville, si les Anglais l'ont prise. On s'est pas battu pour un bout de plaine vide!

On dit que ce sont majoritairement les jeunes de 18 à 24 ans, les anglophones et les allophones qui ont eu le plus de difficulté à répondre aux questions concernant le 400e. Pour les anglophones, ce n'est pas trop une excuse, ils vivent ici aussi...mais, en faisant simplement une supposition (car je l'avoue, je n'en sais rien!), peut-être que leur éducation à eux, dans les écoles anglophones, a été davantage axée sur l'histoire du Canada dans son entier, alors que pour nous l'histoire du reste du Canada demeure un grand mystère (et même pour moi, après deux cours universitaires.... durant lesquels je somnolais pendant que mon prof nous parlait du développement du réseau ferroviaire à travers le Canada, en nous pitchant des chiffres sur les kilomètres de rails dans différentes villes à différentes époques...rrrrrroonffffffllleeeeeee).

Pour les allophones... s'ils sont allophones, donc peut-être pas nés ici... 1608 ne veut probablement rien dire pour eux. Ne me demandez pas les dates charnières de l'histoire d'Angleterre, à part le tranchage de tête du roi Charles Ier en 1648 (les premiers régicides, bouhouhou!), je ne pourrais dire.

Mais pour les jeunes... dammit!!!! Je veux bien croire que les cours d'Histoire au secondaire sont plates, je suis la première à le dire, je m'emmerdais profondément dans mes cours d'Histoire de secondaire 4, celui où la prof n'arrêtait pas de nous dire "les fourrures, mes amis, les fourrures!" Mais il faudrait faire quelque chose! Ya moyen de rendre l'histoire intéressante!

J'ai rencontré des profs plates, des profs endormants, des profs qui ne s'intéressaient pas aux mêmes choses que moi, des profs aussi qui avaient peur de donner des dates à leurs étudiants, pour ne pas les "traumatiser" (et ça, c'était au cégep, pas au secondaire!!).

J'ai rencontré aussi de futurs professeurs d'histoire à l'université. Ceux qui font un baccalauréat en enseignement de l'histoire au secondaire ont selon moi une bonne formation en pédagogie, mais une formation inadéquate et incomplète sur l'Histoire. On forme des pédagogues (et là je n'embarquerai pas sur la piètre qualité de leur français écrit, parce que je serai encore à chialer dans 2h), et non des historiens. Évidemment, tous les profs d'histoire du secondaire n'ont pas à savoir comment faire une analyse approfondie d'un sujet bien pointu, ni même de savoir comment construire une argumentation articulée à voix haute pour la partager avec ses confrères et consoeurs.

Ce que ça fait? Au secondaire, on se retrouve souvent avec des gens qui trippent enseignement et contact avec les jeunes esprits en plein épanouissement, mais qui ne sont pas assez "savants" dans la matière qu'ils enseignent (bacc en enseignement de l'histoire; 2 ans de pédagogie, un an d'histoire, un an de géographie...pfff). À l'université, au contraire, la majorité sont des détenteurs de doctorats et de post-doctorats en histoire, et sont donc des chercheurs, rats de bibliothèques associaux, qui sont obligés d'enseigner pour voir leurs recherches subventionnées.

Entre les deux, on a les profs du cégep, parfois libres penseurs qui en avaient marre du carcan de la petite communauté historienne universitaire et qui ont décidé de développer leur savoir en-dehors de l'université. On a ceux qui ne peuvent endurer les ados dans l'âge ingrat, et qui ont donc décidé de pousser un peu leurs études pour enseigner aux plus vieux. On a ceux qui ont pas eu les couilles de faire un doctorat (4 ans de plus, over my dead body!!!). On a ceux qui auraient voulu avoir une carrière en politique, dans les musées, dans les institutions culturelles, et qui n'ont pas trouvé parce que le Québec n'est pas très fort sur la promotion de sa culture (hey, je vous rappelle les pourcentages ci-dessus, j'espère que ça ne vous surprend pas!).

Il y a aussi ceux, et si je ne suis pas sûre d'en être, je sais que mon copain en est, qui ont eu envie de pousser la démarche historique le plus loin possible, et qui veulent maintenant partager leur passion avec les autres. Donner le goût aux jeunes de s'interroger sur leur passé, sur ceux qui étaient là avant eux, leur donner les outils pour comprendre notre monde actuel, comprendre les problématiques et les conflits internationaux par l'Histoire, ça, je trouve que c'est une belle mission. Pour ça, il faut être un minimum pédagogue, et je ne suis pas encore sûre de l'être. "Je me tâte", comme diraient les Français. Mais ceux qui ont ce don sont, je crois, le petit espoir qu'il nous reste de voir la jeune génération s'intéresser à son passé, créer des citoyens responsables et sachant ce qui se passe à l'extérieur de notre petit quotidien, des 50km carrés qui forment l'essentiel de notre vie. Les sensibiliser à l'Autre, qu'il soit passé, présent ou futur.

Voilà ce que l'historienne au fond de moi souhaite ardemment.

Alors, c'est pas beau, l'Histoire?

dimanche 30 décembre 2007

Notre Noël à Londres (aka: le film "Joyeux Noël" (1914))

Notre sapin de Noël, fruit de la sueur de mon chum (l'épicerie est loin!), trônant dans la cuisine


S'il y a bien une journée où on veut la paix, l'harmonie, la joie et le bonheur sur tous les visages, c'est bien à Noël.

S'il y a bien une journée où on veut avoir le coeur léger, la tête remplie de pensées positives et heureuses, c'est bien celle de Noël.

Et même, quand on se sent bien d'attaque, on espère ressentir cette harmonie pendant, ô allez on ose, DEUX GROSSES JOURNÉES, le 24 ET le 25 décembre (ah! que je fais des folies en disant cela! J'ose, j'ose!)

Disons plutôt, quand on est bien utopique et la tête bien comme il faut dans les nuages, et même quelques kilomètres au-dessus, et au-dessus de celles des autres aussi. Car, en effet, c'est bien rare que cette envie d'harmonie et d'amour fraternel et inconditionnel pour la race humaine toute entière soit partagée par tous ceux qui nous entourent.

Je suis une rêveuse, je sais. Je rêve tous les ans que soudain, tout le monde fasse la paix. Une paix internationale, entre pays, entre religions, entre peuples, mais aussi une paix locale, entre amis et entre membres d'une même famille. Ça aussi, c'est bien utopique, et malheureusement, en vieillissant, une partie de mon âme d'enfant rêveuse a dû faire son deuil de cette harmonie universelle, et je me contente d'essayer de faire la paix, MOI, avec tous ceux que j'aime. Que les autres s'arrangent. Ça me fait tout de même beaucoup de peine, mais de toute façon, peu importe ce que je fais, je reste impuissante face aux querelles des autres.

Tout de même, j'essaie de mettre le "paquet" côté amour et chaleur de mon côté, en espérant que ça inspirera les autres.

Cette année, loin de ma famille et des copains, on a essayé de se recréer un petit Noël entre colocs. On ne peut pas dire entre amis, bien qu'on essaie de se rapprocher d'eux; ce sont des colocs par obligation, mais ça ne nous empêchera pas de tenter de vivre une soirée agréable.

Le 24 au soir, petit souper en tête à tête avec mon chéri, on se réchauffe notre délicieuse lasagne faite la veille, on ouvre une bouteille de rouge (au diable les antibiotiques, c'est la veillée de Noël!), on allume 2 chandelles, on éteint les lumières de la cuisine et on se laisse bercer par les lumières multicolores du sapin et par la musique du Noël de Charlie Brown. On souhaite très fort d'avoir la paix pendant une petite heure, et on l'a. Signe que cette soirée est bénie. (*hahah!*). Puis après maintes hésitations (de ma part toujours, Guillaume passe son temps à attendre que je prenne une seule petite décision par moi-même...j'ai tellement peur de le forcer à faire quelque chose dont il n'a pas envie!), on se décide à aller à la messe de minuit à l'église du quartier.

On invite notre Brésilienne, qui est la jeune mère de 25 ans au sang bouillonnant (comprendre: qui jette des tasses à l'occasion), et sa petite fille à se joindre à nous. Le père est au travail pour toute la nuit, c'est pour cela qu'on organise notre souper de Noël de groupe pour le lendemain soir seulement.

Elle est toute enthousiaste, elle vient d'une famille et d'un milieu protestant extrêmement pratiquant où les filles ne doivent jamais se couper les cheveux, doivent porter des vêtements longs, se confesser toutes les semaines, etc... Bref même si elle s'est un peu rebellé face à tous ces carcans, sa foi est encore là et elle aimerait bien la faire partager à sa fille - un peu diluée, tout de même, pour ne pas que sa fille vive l'ostracisation dont elle a été victime dans son petit village ultra-religieux où la jeune mère est une sorcière dévergondée qui est partie faire de la prostitution en Angleterre.

Mais le père n'est pas d'accord. Tout aussi brainwashé que sa copine, le Polonais a cauchemardé toute sa jeunesse démons et exorcismes, et maintenant, il est athée, avec un petit penchant vers le bouddhisme. Mais surtout, surtout, pour lui, le plus important est que sa fille grandisse sans religion pour ne pas qu'elle subisse les mêmes traumatismes que lui.

Alors, même si la jeune mère et sa fille sont toutes les 2 seules à la maison en cette nuit de réveillon, et qu'on les invite à se joindre à nous... elles ne peuvent pas nous accompagner, parce que le père ne veut pas que sa fille ait d'éducation religieuse. J'ai trouvé bien triste qu'il prive sa copine et sa fille de leur seule occasion de partager l'ambiance de Noël avec des gens de l'extérieur.

Nous par contre, ça nous a fait un grand bien. Je me suis mise sur mon 31; j'ai mis ma robe noire qui a des contours et des rubans rouges, des bas collants noirs en dentelles (motifs de roses), mes bottes à talons hauts noires, (et mon manteau blanc puffy de plumes qui m'arrive à la taille, quelle honte, avec mon chum tout beau dans son long manteau noir chic... là, j'aurais aimé avoir accès à mon manteau long qui est resté à la maison!). Ok, j'étais un tantinet trop fancy pour la petite église de quartier où nous sommes allés. Mais je m'en foutais, je réclame mon droit à être over-chic à Noël, bon! Tout de même, pour un minimum de décence (des bretelles presque spaghettis dans une église, scandale!! bégaiements du prêtre, regards de courroux des vieilles dames pieuses de l'assistance!!), j'avais rajouté une petite veste noire par-dessus le tout, même si elle ne matchait pas totalement. Il faut ce qu'il faut, dans la maison du Seigneur! *hahaha*

C'était une toute petite église protestante, mais le mur du fond (que je n'ose appeler la nef, car ça n'avait aucune profondeur (oki, et aussi parce que je ne suis jamais totalement sûre de ce que la "nef" représente...shame on me!) était sculpté en pierre de façon vraiment très jolie. C'est sûrement des sculptures qui datent du 16e siècle environ (je jette un siècle à tout hasard!), qui donneraient du cachet à n'importe quelle église. On avait un petit pamphlet où toute la messe de minuit était écrite, d'un bout à l'autre, pour qu'on puisse suivre.

J'ai compris pourquoi ils font s'asseoir et se lever aussi souvent les assistants des messes; pour ne pas qu'ils s'endorment!!! Hey, faut pas être surpris, l'Église est une institution doublement millénaires, elle a ses petits trucs dans sa manche!!! Développés sur des siècles et des siècles et des milliers et des millions de cobayes! ;o) On a chanté, on a marmonné ce qu'on ne comprenait pas, on a tenté de suivre le sens pas toujours mélodique des paroles chantées du prêtre, et on a savouré les choeurs des 3 femmes derrière nous, qui avaient de très jolies voix. On a aussi juré qu'on faisait partie de la foi apostolique (hum?) parce que c'était inséré quelque part dans des paroles de chanson, on a failli faire DOP! tous les deux, on a murmuré que c'était pas vrai et on a continué comme si de rien était...*hahaha* Ah les ptit snoros, qui essaient de nous faire jurer plein d'affaires!

Puis nous avons allumé quelques lampions. Nous n'avions pas de monnaie, alors pour 1 pound à 15 pennies le lampion, on pouvait se gâter un peu. Pourquoi nous n'avions plus de monnaie? Parce qu'ils ont passé un panier dans lequel ils nous demandaient humblement de déposer ce qu'on voulait. Distraitement et dans l'idée de faire une bonne action, on a vidé nos poches et nos fonds de porte-feuilles...pour se rendre compte que ce n'était pas la quête; c'était l'argent nécessaire à rénover l'église! Ben maudit! On pense donner aux pauvres, et on se retrouve à combler les petits caprices du prêtre qui voudrait de nouvelles décorations!! La quête, c'est venu ensuite, quand on n'avait plus un sous en poche!

Et nous sommes sortis, non sans avoir d'abord serrer la main du prêtre qui nous attendait à la porte (que c'est délicat!). J'oubliais, en allant communier, Guillaume a goûté au petit vin de messe (le sang du Christ) qui venait de Grèce...paraît qu'il était vraiment bon, mais moi, tremper mes lèvres dans le même verre que 50 autres personnes.... bof, je vais m'ouvrir une bouteille chez-nous merci!).

En marchant paisiblement, main dans la main, vers la maison, nous avons été dépassé par une voiture qui menait 3 personnes âgées vers leur demeure....à peine un pâté de maisons plus loin. En sortant de la voiture, ils nous ont vu qui s'approchaient, et ils nous ont salué, nous resouhaitant personnellement joyeux Noël... on a apprécié l'attention, c'était très gentil de leur part... ça fait chaud au coeur.

On est rentrés, j'ai laissé le droit à Guillaume d'ouvrir son bas de Noël (question de le faire tenir jusqu'au lendemain matin pour son cadeau, *hahaha*), et nous nous sommes couchés...

Ça, c'était la partie paisible et heureuse de notre Noël.

Le lendemain, la guerre commençait.

À peine réveillés, on entend le père chicaner sa fille parce qu'elle babille en déjeunant. C'est tellement fréquent que je me demande ce qui m'énerve le plus; la petite qui teste sa voix, ou les parents qui hurlent à chaque minute "QUIET, DIA, QUIET!". Le matin de Noël, je suis catégorique, c'est le QUIET qui m'horripile. Si elle peut pas babiller à son aise ce matin-là...

Puis, les parents montent dans leur chambre. Et pouf, c'est parti. Elle hurle. Il réplique. Ça s'engueule à qui mieux mieux pendant un bon 20min. Je l'entend, elle, lui dire qu'au moins à Noël il pourrait faire un petit effort, mettre du sien. Puis ça monte et ça descend les marches, c'est reparti! Ils sont maintenant dans la cuisine, eeeeeh oui, vous ne serez pas surpris, on entend des éclats de verre (ou de tasse, je crois bien!!), puis la porte qui claque.

Et mon chéri, à moi, qui avait tout planifié pour cuisiner un bon souper ce soir-là! Et moi, qui avait encore mal au coeur de ma chest infection mystérieuse, qui était allée combattre mon dégoût pour la boucherie hallal du coin la veille (évidemment, au ASDA, équivalent de Wal-Mart, il n'y avait plus le moindre petit poulet dans les étagères!) pour nous trouver 2 poulets. L'odeur était tellement repoussante que j'ai failli par deux fois sortir en courant pour prendre un bol d'air frais, parce que je ne pouvais pas devant eux me cacher le nez avec mon foulard. Les poulets avaient une sale gueule, mais bon, ma (si petite!) mission était de ramener 2 poulets, je devais être digne de la confiance de chéri.

Mais là, avec la guerre dans l'appart, il a lieu ce souper, ou pas, merde? Combien on sera, on peut savoir? Le gars dit qu'il va s'en aller, qu'il y sera pas... Guillaume qui lui demande ce qu'il fera s'il n'est pas là, il dit qu'il ira prendre une marche....eh ben mon grand, yé que midi, t'es mieux de te planifier un petit tour de Londres parce que la journée va être longue. Puis c'est elle qui, pendant qu'il est parti "faire sa marche", se met à déballer rageusement touuuus les cadeaux qu'elle avait amoureusement placés sous le sapin la veille au soir. Elle les enlève, arrache le papier d'emballage, remet les cadeaux dans les sacs, monte ceux de sa fille dans la chambre, s'excuse (mais franchement, faut pas s'excuser, fais juste ça ailleurs, par pitié, plutôt que de nous BAIGNER dans votre conflit!). On lui demande si elle sera là, elle sait pas... Bon, il nous reste la soeur du Polonais, (tous les autres Polonais sont partis dans leur famille en Pologne, nous n'étions supposés d'être que nous deux, le couple et leur fille, et la soeur du père), ça ferait 3. Ah hahah.

Puis il revient, et ils décident de s'expliquer DANS L'ESCALIER AU PALIER SOUS LE NÔTRE. Ils sont tout en haut au 4e étage, mais ils ne veulent pas faire ça devant leur fille, alors ils font ça ASSIS DANS LES MARCHES à 3 mètres de notre porte de chambre. %(!*%$!#(*$# Faut les ENJAMBER pour passer de la cuisine à notre chambre.

J'appelle mes parents pour leur souhaiter joyeux Noël? Je dois m'ENFERMER DANS LA TOILETTE à côté de la cuisine pour leur parler, parce qu'ils s'astinent TROP FORT dans les escaliers. Petite envie de les étriper. Et pendant ce temps, mon chum qui essaie tout de même de faire un bon souper sans savoir combien ils seront à en profiter.

On a l'impression de vivre dans une maison de fous. On a hâte que la mère s'en retourne au Brésil *temporairement* le temps de vendre sa maison et de revenir se marier avec lui... parce qu'on espère très fort que pour le bien de leur fille, elles ne reviennent pas. C'est bien triste, mais franchement, c'est pas une vie.

Mais finalement, à l'heure du souper, je dirais...30min avant, l'accalmie arrive enfin. Il semble qu'ils aient décidé d'enterrer la hache de guerre (et les tasses!) pour la soirée. La petite est habillée en princesse, les parents s'asseoient à table avec un sourire semi-crispé, la soeur de Mateusz s'installe à côté de la petite, et hop, le souper est servi!

Souper délicieux d'ailleurs, 2 poulets (qui, une fois bien astiqués et préparés par mon chéri, avec les conseils de ma mère, avaient une bien meilleure allure et surtout un très bon goût!), des patates pillées, des petits pois, des carottes simili-frites (recette brésilienne?), un bon gâteau au chocolat et aux cerises... On s'est régalés. Mais ce qui a le plus amélioré l'ambiance; c'est la tonne d'alcool qu'on y a mis ensuite.

Ah, alcool salvateur, quand tu t'y mets! Le froid du début du repas a fait place, une fois que la petite a été envoyée s'amuser ailleurs (semble que tant qu'elle est là les parents ne s'entendent sur rien de toute façon), tout le monde est devenus un peu plus joyeux et a enfin eu en tête d'autres sujets de conversation que la tempête de l'après-midi. Vin mousseux, vin rouge, porto... On a bu, on a mimé, on a eu des post-its collés dans le front, et finalement, un(e!) après l'autre, nous sommes allés nous effrondrer dans nos lits...

Et enfin, merci à chacun d'avoir fait le petit effort qu'il fallait, et merci aussi à l'alcool joyeux et déshinibant, on a passé une belle soirée.

Le lendemain, gueule de bois en arrière-goût, nous faisions nos bagages pour Strasbourg la merveilleuse...

Prochain post, c'est assez pour ce soir, vous pensez pas? ;o)

samedi 22 décembre 2007

Blues de Noël

Nativité, de Charles le Brun (peintre de Louis XIV)

Depuis une semaine ou deux, j'ai les blues.
Je magasine pour le cadeau de mon chum, et j'ai les blues.

Je me dis que je devrais être entrain de magasiner pour ma famille, mais non, ils sont trop loin (bon d'accord, ma mère m'a envoyé un colis qui m'a fait chaud au coeur avec des cadeaux que je n'ai pas encore développé...mais j'imagine le prix qu'elle a dû payer pour l'envoi postal!).

On essaie de planifier ce qu'on fera au 24 au soir, un resto, un repas à l'appartement avec le couple dysfonctionnel, on ne sait pas encore...Mais à ce moment-là je pense au repas familial du 24, les chandelles, le bon repas, le bon vin (ou du champagne même!), les discussions animées, les moments où on rit gentiment des travers de ceux qu'on aime... Et la marche dans les bois au clair de lune, je me dis que cette année, si la pluie n'a pas tout abîmé la belle neige que vous avez reçu, ce sera une belle marche parce que ce sera la pleine lune ce soir-là...

Le 25 au matin, l'échange de cadeau avec la musique classique, les croissants, mon père en pyjama qui se fout du cadeau que je lui ai acheté mais qui réclame ses becs (après tout, ce qui ne s'achète pas est parfois de plus grande valeur), ma mère qui s'amuse à nous filmer dans des situations compromettantes (genre moi en pyjama les couettes dans les airs entrain de danser une gigue avec mes nouvelles pantoufles en rennes avec gros grelots....les pantoufles que plus personne n'était capable d'endurer après 2 jours...sauf moi, mouahahahah). Mon petit frère qui m'offre un cadeau de dernière minute, parfois acheté la veille, parfois même avec moi qui l'attend dans la voiture en attendant qu'il aille acheter le cadeau que je lui ai dit de m'offrir... Hey....c'est l'intention qui compte, non? ;o)

Je m'ennuie des copains aussi, des appels toute la journée du 25 pour se souhaiter un Joyeux Noël, j'aurais appelé ma soeur, les copines, j'aurais peut-être parlé à ma grand-mère qui est en Floride cette année et à mon oncle et mes cousins...

Je m'ennuie de la neige aussi, et d'autant plus que je sais à quel point vous avez été choyés (!) de ce côté-là ces derniers jours...

Au moins j'ai mon copain ici, ça rend la chose moins triste...on ne pourra pas boire du champagne à profusion comme on l'avait planifié, puisque je suis sur les antibiotiques... Mais on pourra manger un bon repas tout de même, puisque mon estomac se remet... On hésite entre une bonne lasagne (tellement pas Noël, mais tant pis ;o)) ou un repas classique de Noël, du poulet (les dindes sont 40 pounds ici, 80$!!!) des patates pilées et de la sauce brune... On avait pensé aller dans un resto, mais probablement qu'on restera à la maison; on a une assez grosse dépense en vue.

Pour passer les blues, et suite à l'excellente idée ô combien bienvenue de belle-maman, nous partons pour Strasbourg le 26 décembre, et ce jusqu'au 30. Pourquoi ça nous aiderait à passer les blues? Évidemment, le fait de voyager et de voir du pays, ça recrinque toujours un peu le moral... Mais en plus, c'est en France (pour moi ça ajoute beaucoup de points bonus à la destination!) et l'invité d'honneur au marché de Noël cette année...c'est le QUÉBEC! Alors on verra tous les objets d'art qu'on déteste voir à l'étranger comme des oeuvres nous représentant; canards de bois et sculptures inuits, entre autres. Mais on s'en fout, on sera heureux si on peut jaser avec quelques Québécois..et quand on s'ennuie de chez-nous, toutes les références font sourire, de toute façon. Et Strasbourg n'a pas que cet avantage... ils ont des dizaines d'activités de prévues pour le temps des fêtes, (et même une quinzaine du cinéma québécois), et c'est aussi une superbe ville très ancienne, tout juste à la frontière entre la France et l'Allemagne. (Guillaume me dit que c'était allemand jusqu'à la première guerre mondiale... mais l'Alsace-Lorraine a toujours été disputée entre la France et l'Allemagne, ça, je savais ;o)).

Alors voilà, je tiens à vous inciter à profiter du temps que vous passerez avec votre famille et vos amis à Noël cette année; c'est quand on est loin qu'on réalise la valeur inestimable que ça a, et à quel point on est heureux quand on est bien entourés.

Arf....ce que ça me manquera...

mercredi 19 décembre 2007

Tania agonisante au pays de Beth II


Eh oui, je suis encore malade.

Bien malade, à part de ça.

De maux d'estomac et de nausées lundi, de crampes d'estomac mardi, puis en soirée d'insupportables douleurs au niveau de la poitrine, le long de la colonne vertébrale et au cou, j'en ai eu assez. Je me suis réveillée tordue de douleur à 3h du matin, et Guillaume m'a amené à l'hôpital. (La douleur et le souvenir diffus du documentaire sur Vladimir Poutine qu'on écoutait avant de s'endormir m'a donné un mauvais badtrip et de drôles de cauchemars, je vous jure).

Ça nous prend presque 1h trouver un taxi. La plupart ne réponde pas en plein milieu de la nuit, on sait pas où chercher, c'est là que ça devient dur d'être en pays étranger.

J'essaie d'aider Guillaume, mais je lui nuis plus qu'autre chose. J'ai les nerfs à fleur de peau à cause de la douleur, et quand j'essaie de parler ça fait mal (dès que je respire ça fait mal), alors je m'exprime plutôt en chuchotements de fille entrain de mourir... Ce qui n'aide pas à notre communication mutuelle, et non plus à la patience de Guillaume qui aimerait bien qu'on trouve un taxi et qu'on parte une fois pour toute.

On en est à notre 5e essai quand un gars me répond, j'ai de la misère à parler et le gars n'a pas l'air de m'entendre, je le passe à Guillaume, ils ne se comprennent pas plus, finalement je lui dis que ça a l'air bizarre et de raccrocher. Il en appelle un autre, surprise, encore le même gars, mais cette fois-là la ligne est meilleure et le gars dit qu'on aura un taxi dans 5min. Alleluya!

J'attends à l'intérieur pendant que Guillaume attend le taxi dehors. J'entends une voiture, mais il ne vient pas me chercher... Je vais voir; un gars nous attend dans ce qui ressemble à une Sunfire, sans signe de taxi sur le dessus. J'aime pas ça. Lui non plus. Il a un SatNav (GPS), wow la grosse assurance que c'est bien un taxi sécuritaire. Je lui demande avant de partir combien ça nous coûtera nous rendre à l'hôpital le plus près (que nous avions identifié préalablement), il nous dit 12 pounds, c'est 5 de plus qu'un site web qu'on avait vu, mais ce site en question était fait pour les gens qui réservent leur taxi plus de 6h d'avance. Tant pis, 12 pounds, allez on y va.

On se rend jusqu'à l'hôpital en question.. QUI EST FERMÉ. Depuis quand ils ferment les hôpitaux, la nuit??? Pays de fous. Je suis dégoûtée, le gars conduit prudemment mais prend les cotes... ben...comme on prend les cotes avec un char sport. J'ai mal au coeur, ça va mal. On lui demande quel est l'autre hôpital le plus proche, et combien ça coûtera. Il nous dit 8 pounds de plus. Sacrament. 20 pounds la ride. 40$. Go, on a pas le choix.

On arrive là la salle d'attente est vide. 2 personnes qui ne semblent pas mal en point attendent. On m'inscrit, on me dit de m'asseoir. J'attends à peu près 2min assise quand un gars m'appelle pour le premier checkpoint. (le tri, genre). Il me demande mes symptômes, mais de toute façon, il a déjà sa petite cup en plastique avec 2 codéines dedans. Prends ça, tiens. Ils ont une belle méthode, geler leurs patients avant qu'ils voient le médecin. J'aime ça. Le problème, c'est qu'après quand on te demande où t'as mal...ben t'as pu trop mal. T'as l'air moins crédible. Et on te renvoie avec une petite tape sur l'épaule.

Il me dit de retourner attendre dans la salle d'attente, mais en m'y dirigeant ya déjà une docteure qui m'arrête et m'amène dans une pièce avec un lit (ouiii). J'ai JAMAIS VU un médecin aussi reposant que ça. La petite voix super douce, le ton calme, comme si elle vivait sur le prozac ou qqchose du genre. À moitié endormie/endormante, souriante... Elle s'excuse parce qu'elle a les mains froides, me tâte le ventre et le cou un peu... Me dit en souriant que plein de patients viennent ces temps-ci avec les mêmes douleurs à la poitrine parce qu'ils toussent trop et deviennent "raqués". Na naon madame, j'ai pas mal aux muscles, j'ai mal en-dedans, et j'ai mal au coeur, vous expliquez ça comment?

Bon je m'astine un peu, j'y tiens, je veux pas être renvoyée à la maison et réaliser là-bas que la codéine ne fait plus effet et que j'ai encore aussi mal.

Alors elle me passe une radiographie. Puis elle revient en disant qu'elle doit me faire une prise de sang.

Là, c'est la panique. Je m'astine. Dans l'autre sens. Est-ce que c'est vraiment nécessaire?? NON MAIS, VRAIMENT NÉCESSAIRE? Pourquoiiiiiii? Pourquuuuuuuuoooi??? Elle me dit qu'elle a l'habitude. Tant mieux pour toi, mais moi pas.

Guillaume s'offre à sortir. Je veux surtout pas. Je me couche sur le lit et je commence déjà à pleurer. Maudit que je suis mauviette. Et voilà, j'hyperventile maintenant, parce qu'elle vient de mettre le garot. Comme d'habitude, elle voit pas ma veine. Elle me dit qu'elle va le faire dans la main à la place. AH NON! En plus quelque chose d'inhabituel!!!!! Même si je déteste qu'on me pique à un endroit aussi vulnérable que le creux du bras, la main ne me paraît pas une option intéressante. Elle pique, paraît que j'ai sursauté et que l'aiguille est ressortie, ça a saigné et elle a dû rerentrer la seringue (merci chéri pour ces détails qui m'aideront beaucoup à traverser la prochaine prise de sang *hahaha*).

Elle dit que ce ne sera pas long...j'hyperventile toujours en pleurant... c'est long...c'est long... Elle me dit de prendre de grandes et lentes respirations...hahaha. Très drôle. Ça prend une éternité, mon sang ne coule pas assez vite... Finalement après plus d'une minute (éternellement longue) elle retire la seringue à demi-pleine.

Fini? Non... J'ouvre les yeux, je ne vois plus rien. Ça tourne beaucoup trop. Je vais être malade. On me passe un contenant en carton. Juste au cas. J'essaie de me resaisir, Guillaume et la docteure se mettent à parler ensemble. eeeeeeeh voilà. Suis malade. Ça fait 2 jours que j'attends ça, et enfin, finalement, ça arrive. Je voulais pas, mais finalement ça fait du bien.

La grande gêne, c'est d'avoir défait toutes les croyances de mon chum; oui, une fille a un système digestif, et pire, il est parfois déficient. Tout ça devant ses yeux. Arg. Il est pas mal tough, moi je serais probablement sortie en courant.

Puis une infirmière vient me passer un électrocardiogramme, ou quelque chose du genre. Plein de collants partout, des fils, elle imprime le tout, et m'enlève l'attirail.

Font pas de demi-mesure les Anglais on dirait bien... Tout ça parce que j'ai dit que quand je me levais et que je marchais un peu, mon coeur battait plus vite (évidemment, plus que d'être couchée) et ça faisait mal.

Puis on attend... on attend encore... puis l'infirmière revient et dit qu'il n'y avait pas assez de sang pour tester un problème très grave, une maladie qui fait que je pourrais avoir du sang dans les poumons. Alors elle venait me faire une deuxième prise de sang!!!!

NON! Non non non nonononononononon. Là je fais mon gros bébé, mais il n'en est pas question. Assez de traumatisme pour ce soir. Aussi déraisonnable que cela puisse paraître, je refuse. Je dis que depuis que j'ai été malade (scusez les détails), je me sens déjà pas mal mieux, et la codéine aidant, je dis que je veux rentrer chez moi maintenant, que je ne me sens pas assez mal pour avoir une maladie aussi grave (haha, l'argument qui tue), et donc je refuse.

Guillaume rit de mon aplomb, mais il a vu à quel point je paniquais dans ces occasions-là, et il comprend. On a attendu une autre demi-heure, il était rendu 6h30 et ma docteure était partie, une autre est venue me donner une prescription en m'annonçant que j'avais une "Chest infection". Très nébuleux. Mes poumons étaient bien beaux pourtant il paraît, sur la radiographie. Alors c'est quoi, une "chest infection"? Sur mes antibiotiques, ça inclut bronchite et pneumonie, mais ça, on l'aurait vu sur les x-ray.

J'ai demandé de la codéine aussi....elle a pas voulu m'en donner d'autres :( (zut!).

J'espère que ça passera, mais pour l'instant, j'ai encore un beau mal de coeur (probablement le verre de lait que j'ai pris avec mes 2 antibiotiques et mon ibuprophène...humm le bon cocktail de médicaments pour déjeuner!), et j'ai mal encore à la poitrine et dans le dos. Ma mère et moi avons pensé que c'était une irritation de l'oesophage, ce qui en fait aurait été plausible vu que je faisais peut-être une intoxication alimentaire... ça donne aussi des maux qui ressemblent à des pincements de coeur en plus de faire mal à la poitrine et au dos. Étrange. Mais non, les médecins n'ont pas retenu cette possibilité.

Alors j'en suis là, encore allitée et en bougeant le moins possible pour ne pas réveiller mon estomac fragile, pour un autre congé forcé. Nous sommes rentrés à 7h30 du matin, exténués, et les effets de la codéine disparaissant rapidement, je me suis dépêchée de m'endormir. Étrangement, le taxi que nous avons pris au retour ne nous a coûté que 7 pounds... toujours aucun signe de taxi, et le gars n'avait qu'un atlas pour trouver notre appart... hummm.

On avait peur d'une facture très salée pour avoir eu droit à autant de soins et de tests.
Finalement:
Prix total des taxis: 27 pounds
Prix de la batterie de tests et des antibiotiques: 6,85 pounds.
(remboursables par mon assurance santé/voyage).

Pas pire, le système de santé anglais. Pas pire pentoute. ;o)

mardi 18 décembre 2007

Londres...l'Eldorado? (ou: "l'obligation d'être une fourmi")


Je vous ai déjà décrit en long et en large mes déboires visant à me trouver un emploi à Londres.

Ça n'a vraiment pas été de tout repos, et plusieurs fois j'ai eu envie d'envoyer promener les gens qui dédaignaient ma candidature; "We're sorry, but you haven't been successful this time". I AM SUCCESSFUL, DAMMIT!

Puis j'ai trouvé un travail, et j'étais folle de joie à l'idée de pouvoir enfin faire quelque chose de mes journées, gagner de l'argent qui me permettrait de payer ma part du loyer, de m'acheter des vêtements sans avoir l'impression de le faire sur le bras de mon chum, et économiser pour voyager en Europe. Enfin, on aurait du "lousse"!

Mon salaire était plus bas que mes attentes (j'allais dire expectations, quel anglicisme!), mais il nous permettait enfin de vivre convenablement. Après autant d'années d'études, j'entrais enfin sur le marché du travail pour m'épanouir et prouver au monde entier tous mes talents et mes capacités.

Eh bien, comme plusieurs venus à Londres la tête remplie de rêves de richesse et d'épanouissement personnel, je suis un tout ptit peu déçue. Mes deux colocs polonais d'au-dessus travaillent au salaire minimum à faire des ménages, l'une au stade, son mari dans une école. Elle est biologiste, il a des études en philosophie (bon ça n'aide pas comme sujet, surtout qu'il n'a pas terminé, mais tout de même!). En Pologne, ils s'étaient acheté un pub, dans un quartier étudiant, mais la chance n'a pas été de leur côté; ils devaient attendre d'avoir le droit d'ouvrir leur pub, pendant ce temps ils sont venus "essayer de faire un coup d'argent en Angleterre" (quelques mois seulement...hey, une livre sterling vaut 7 fois leur monnaie polonaise!). Mais quand le pub a eu l'autorisation d'ouvrir, ils étaient encore ici, et ont laissé la gérance à un bon ami...qui a tout dépensé. Ils ont envoyé leurs économies de Londres à l'ami, qui a dépensé jusqu'à la dernière pièce. Ils ont dû vendre le pub, qui aurait sûrement marché s'ils avaient eux-mêmes été gérants, et leurs économies d'une année se sont envolées... ils pensent donc rester un an de plus à travailler pour un salaire de misère, dans un appart à 500 livres sterling la chambre, avant d'avoir assez d'argent pour retourner en Pologne et peut-être se repartir en affaires...

Mes autres colocs, dont une qui a un diplôme en ressources humaines, l'autre qui travaille de nuit dans un hôtel à faire les caprices de la clientèle, et un ami de la première qui a un bacc en finances ou je ne sais quoi, font tous le même salaire que moi. Et moi qui passe mon temps à me plaindre que j'ai un salaire poche! Mais qu'est-ce qui se passe ici?? Au Qc, on sait qu'une job de réceptionniste peut permettre d'avoir un salaire de base de 25 000$. En tant que téléphoniste chez Desjardins, je gagnais plus que ça... Ici, être réceptionniste, ça commence à environ 7 livres sterling de l'heure. Parfois un peu moins. Ce qui veut dire que le salaire de base peut descendre aussi bas que 10 000/année. Là-dessus, même si la nourriture est souvent moins chère qu'au Canada (si on compare seulement le prix sans la monnaie.... genre une pizza congelée medium à 1 livre, du vin à 3 livres ou du filet de saumon pour 2 personnes à moins de 3 livres... Mais les loyers sont exhorbitants! Comment quelqu'un qui fait 10000 par année peut se permettre une chambre, je n'en ai aucune idée.

Je crois que c'est l'offre. Il y a trop de chercheurs d'emplois ici. Même les jobs minables peuvent se permettre de faire la fine gueule et trier les employés sur le volet, parce qu'il y a tellement de gens qui viennent d'Europe de l'Est qui sont prêts à accepter n'importe quoi... un peu comme les Mexicains qui travaillent dans nos champs dans des conditions minables. Alors pour les bonnes jobs.... pfff. Juste pour vous dire, ici, 30 000 livres, paraît que c'est un foutu bon salaire. Même le gars qui travaillait à l'ambassade du Canada m'a averti que de trouver une job à ce salaire-là, fallait se battre et avoir des qualifications hors-pair... ein??? Il disait que même lui, à l'ambassade, rêvait encore d'un salaire et d'un poste intéresssants... Arg!!!

C'est comme s'il n'y avait pas de demi-mesure.... je vois des postes affichés à 12 000, puis 14 000, 20 000 souvent, quelques 25-28 000... puis...ça passe aux 50 000 en montant. Les emplois qui offrent entre 30 et 40 000 ne semblent pas exister...

Bon d'accord, la livre sterling vaut plus que toutes les autres monnaies environnantes. Si on va en Europe pour voyager, notre livre sterling vaut 1,5 euros environ. Les économies que je ramènerai au Canada vaudront pour le double... Mais en attendant, j'ai commencé à calculer un budget, et c'est franchement pas la joie. Londres est réputée comme la capitale des gros sous et des requins de la finances.... Eh bien, il semble qu'il faut avoir étudié en finances, et même bien plus que ça pour se démarquer...

Guillaume est franchement chanceux de faire le salaire qu'il fait, pour le peu d'heures qu'il travaille... au pro-rata, il fait un méga salaire ;o) Mais... il ne se sent pas toujours utile, et ça, ça peut être démotivant à la longue...

Moi, je travaille pour des workaholics complètement folles. Hier je ne me sentais pas bien, les nausées, les crampes dans l'estomac, des faiblesses... Et puis j'avais mon meeting du samedi (oui, elles avaient planifié un meeting un samedi soir, 18h!! ÇA VA PAS??) qui était reporté à ce jour-là...donc en plus de ne pas me sentir bien, ma journée de travail allait s'étirer au moins jusqu'à 7h, mais plus probablement 7h30, pas à la maison avant 8h30... aaarg.. Je tiens comme je peux, et puis à un moment j'en peux plus, je réalise que je n'ai pas envie de prendre mon break de dîner parce que je n'ai pas faim, alors je vais voir l'assistante de ma boss (ma boss étant entre l'hôtel et l'hôpital, puisqu'elle est entre 2 opérations pour son cancer... mais elle continue de nous appeler 5 fois par jour et d'organiser des meetings dans sa chambre d'hôtel!!) et je lui dis que je n'en peux plus, chaque fois que je tousse (j'ai la grippe en plus) j'ai l'impression que je vais vomir...Alors je lui offre un compromis très intéressant pour elle, je skip mon heure de dîner et je reste jusqu'à 4h...j'ai pas dit "je m'en vais je ne me sens pas bien", j'ai dit "je vais faire toute ma journée de travail, mais puisque je n'ai pas faim je partirai une heure plus tôt".

Elle me regarde d'un air scandalisé, comme si le tonnerre allait me tomber dessus: "Je ne pense pas que la boss va vouloir, faut que tu sois au meeting". Je lui dis que je n'en suis pas capable et que je veux rentrer chez moi...elle approuve à contre-coeur.

À peine 15min plus tard, une autre de nos collègues, que je n'ai vu que 2 fois parce qu'elle vient nous donner un coup de main sporadiquement, vient me voir et me dit: "On vient de parler à la boss, elle est vraiment, vraiment fâchée, il FAUT que tu sois au meeting, elle retourne se faire opérer et elle a besoin que son administratrice sache quoi faire et soit au meeting pour le savoir". Au bord de l'agonie, j'accepte, puisqu'il semble que de toute façon, je n'aie pas le choix.

Je pars me chercher une soupe sèche dans laquelle on met de l'eau chaude, en me disant que c'est la seule chose que je risque d'être capable de garder. Finalement, je n'ai pu qu'en manger la moitié, tellement le coeur me levait. Le reste de mon break, je l'ai passé couchée la tête renversée sur ma chaise, en attendant que l'heure passe.

Puis à 4h30, après avoir parlé à ma maman (évidement, les mamans prennent toujours votre côté, c'est ça qu'il y a de bien, toujours là pour prendre votre défense ;o)) qui m'a convaincu de foutre le camp et de les envoyer promener (elle a dit ça plus poliment, évidemment...elle a de la classe ma mère ;o)), je retourne dans le bureau voir l'assistante, et je lui dis: "ça suffit, je sais pas s'il faut que je vomisse devant elle pour qu'elle me laisse partir, mais vous direz à ma boss que je n'en peux plus, je retourne chez moi, je ne vais pas au meeting." Avec un petit air pincé, elle me dit "alors faudra l'appeler toi-même pour lui dire".

Je retourne en maugréant dans mon bureau, en me disant que franchement, je suis probablement la seule saine d'esprit qui travaille à cet endroit... J'appelle ma boss, et étonnemment, elle a l'air compréhensive, elle me demande ce que j'ai (je lui répond que j'arrive plus à avaler ma propre salive tellement j'ai mal au coeur, je pense que c'est assez évocateur), elle me dit qu'elle espère que j'irai mieux, de prendre soin de moi... Tout d'un coup, je me mets à douter, je me demande si l'assistante et l'autre ont pas monté une histoire selon laquelle ma boss serait fâchée, pour que j'aille à la réunion quand même.... Bah tant pis, on s'en fout, tant que je peux partir.

Le trajet du métro, qui me prend au moins une heure et quart au retour, m'a paru une éternité. Par chance, j'avais un siège assis, mais malheureusement, il y avait une chaufrette qui marchait à toute puissance en-dessous. C'est bien, normalement...Mais pas quand vous avez la nausée, que vous comptez avec désespoir chaque station de métro, et que le train bouge de manière cahotique et dégoûtante...

3 stations avant la mienne, je tente d'ouvrir la petite fenêtre à côté de moi, parce que mon malaise empire... Je n'y arrive pas, et les 2 filles à côté de moi ne bougent pas....Finalement, je me décide à ouvrir la bouche (en fait, c'était ce qui me retenait depuis un bout de leur demander, j'étais sure que de desserrer les machoires allait être fatidique), et je demande à la femme à côté de moi de m'aider parce que je ne me sens pas bien. Je vois la peur dans ses yeux; elle craint que je lui dégobille dessus, et me dit que je devrais peut-être sortir du train dans ce cas-là...Mais il ne reste plus que 2 stations, j'y suis presque, et je sais que mon train se rend jusqu'à ma station; les trains suivants, si je sors de celui-là, pourraient s'en aller dans une autre direction et sauter ma station, comme ça arrive une fois sur trois.

Moins de 3 minutes plus tard, ça y est, ça tourne, j'ai une bouffée de chaleur et je vois à peine en face de moi. Je me lève précipitamment, sûre que c'en était fait, j'allais être malade devant tout le monde en plein milieu d'un wagon de métro (l'horreur... on a tous peur que ça nous arrive ou qu'on voit quelqu'un être malade....ark). Je me rends au plus proche de la porte, mais malhereureusement pour moi, nous sommes entre 2 stations, et la distance entre les 2 est une des plus grandes de mon trajet; environ 7 minutes. Je m'asseois par terre devant la porte, mon sac de plastique dans les mains, essayant de respirer le plus calmement possible, et de recouvrer la vue avant de tomber définitivement dans les pommes...

Finalement, arrivée à la station suivante, je me sens suffisamment remise pour attendre ma station, la prochaine. Me lever n'a pas été facile, marcher encore moins. Je marchais comme une zombie qui se demandait si son estomac lui jouerait un tour à tout moment.... dégoûtant.

Sortie de la station, un vent glacial m'attendait... et pas d'autobus (qui fait au moins la moitié du trajet à pied... 7min de moins à marcher, ça fait plaisir dans ces circonstances-là...). J'ai finalement pris un taxi, aussi appelé "mon sauveur", qui m'a mené à la maison en moins de 2 minutes pour un petit 5 pounds...

Puis je me suis effondrée dans mon lit, au chaud (mais pas trop) et aux soins de mon copain...qui par gentillesse m'offrait plein de choses à manger puisque je n'avais pas mangé quelque chose de consistant depuis 7h30 le matin. Je lui ai dit d'arrêter de me parler de patates pilées et de petit pois (en essayant très fort d'oublier que bientôt ça sentirait peut-être le bon filet de porc dans la chambre... et que mon estomac n'aurait pas été d'accord).

J'ai été prise de giga-frissons toute la soirée, ayant chaud mais trop froid pour sortir du lit... Et ce matin, j'ai laissé un message à l'assistante pour lui dire que je prenais une journée off. Je n'ai plus mal au coeur, mais j'ai encore des crampes d'estomac que d'ailleurs je ne comprends pas trop.

Et demain, je vais leur annoncer que quand je dis que je ne peux pas terminer la journée parce que je ne me sens pas bien (ce qui arrive très, TRÈS rarement), que je suis sérieuse, et que je ne reste pas une seule minute de plus dans le bureau. Si elles sont envie de se tuer à la tâche, ce n'est pas mon cas. Je n'ai jamais travaillé dans un endroit qui m'empêche de rentrer à la maison alors que je me sens aussi mal (et avec 1h30 de plus avant d'être rendue dans mon lit!!). Des endroits où je me suis dit : allez, tiens encore un peu, c'est presque fini, allez! Oui, ça oui, parce que tant qu'à être au bureau, aussi bien terminer sa journée. Mais quand j'en avais assez... c'est la première fois qu'on me dit qu'on s'en fout et que je dois endurer... Gang de malades. Faut tous jouer les superhéros parce que ma boss en est une. Je veux l'aider et faire de mon mieux, et je l'admire parce qu'elle travaille tellement fort... mais je la plains aussi, parce qu'elle n'a pas de vie. Et l'assistante non plus. Les deux travaillent jusqu'à 11h le soir, parfois même ma boss reste jusqu'à 3h du matin, et évidemment, elle est là à 6h le lendemain...

Je commence à en avoir marre de me sentir coupable et paresseuse parce que je ne veux pas faire d'overtime sans être payée (eh oui, l'overtime est accumulé pour avoir des journées de congé, mais étonnamment, ya personne qui les compte, mes heures d'overtime! Aussitôt faites, aussitôt oubliées!).

Je ne sais pas si je devrais chercher pour autre chose... *soupir* J'ai pas envie, mais... Arf.

dimanche 9 décembre 2007

Le Tate Museum

"Dynamic equilibrium of a perfect life"

Vous pensez que ça représente quel genre d'oeuvre d'art, ça?

Je vais vous le dire, parce que moi j'aurais jamais deviné (j'ai une imagination très limitée, vous comprenez...); un tableau blanc, avec 5 lignes noires, et un rectangle rouge.

L'art contemporain, ça m'énerve. Ça m'horripile. Pour moi, dans la danse, la musique mais encore plus l'art visuel, l'art contemporain, ce sont des artistes désespérés de ne pouvoir surpasser les maîtres du passé. Pour ne pas se faire comparer aux artistes - incomparables - du passé, ils tentent par tous les moyens de s'en éloigner le plus possible.

Et comme si ce n'était pas assez, ils ont leur petit vocabulaire à eux, leurs petites expressions, leurs petits hochements de tête entendus lorsqu'ils lisent la vignette d'un tableau, alors que dans le fond, ça se résume pas mal trop souvent à ça, justement: "dynamic equilibrium of life". WTF???

De toute façon, qu'est-ce qu'il y a de dynamique, de vivant et donc en mouvement, dans une toile où l'on peut observer avec délectation 5 lignes noires, agencées avec amour et style de manière verticale et horizontale, le tout agrémenté, pour le summum de notre plaisir, par un (j'en salive) RECTANGLE ROUGE.

Scusez-la. J'ai une sale grippe et j'ai fait 2 heures de transport pour voir ça. Et le pire, c'est que je ne peux pas blâmer le Tate Museum: je SAVAIS ce qu'il y aurait là. Je SAVAIS que je n'aimerais pas ça. Mais le Tate étant le Tate, sommité de l'art contemporaine de par le monde, lors de notre séjour à Londres, il fallait y aller, et même, il fallait essayer d'apprécier un minimum.

J'ai tout de même la chance d'avoir un chum qui, comme moi, s'insurge contre cette prétention d'art. Nous avons donc pu tous les deux déverser notre fiel et notre dégoût à voix haute - de toute façon, c'est en français, et même pour les Français, c'est pas toujours compréhensible, un "osti qu'cé lette" - et nous avons tous les deux agréé avec soulagement lorsqu'est apparue l'idée de "foutre le camp d'icitte".

Vous pensez que je suis fermée d'esprit face aux beautés de l'art contemporain? Face à son message profond et songé? Ok... je vous mets une photo.. vous la regardez bien attentivement, et après, je vais vous dire ce qu'ils disent que ça signifie... (la qualité de l'image n'est pas très bonne, mais sachez que j'ai pris illégalement cette photo, en toute vitesse, et que je me suis faite chicaner après, juste pour partager avec vous mon horreur face au survoltage de neurones dont les artistes contemporains sont atteints).

Ok c'est vrai, on voit pas bien... mais je vous décris tout de même la scène; le gros truc (c'est gigantesque, j'ai pas pris la poutre au-dessus qui tient le tout) en bronze représente l'éclair, si j'ai bien compris. Le chariot (je ne sais plus si c'est celui en avant-plan ou celui derrière recouvert de papier d'aluminium *hum*), eh bien c'est une chèvre. Et ce qui ressemble, franchement, de proche, et sincèrement, à des CROTTES DE CHIEN EN BRONZE, sont en fait, DES ÊTRES VIVANTS À DEMI-FORMÉS.

DAAAAAAAAAAAAAAH!!!! Et vous savez quoi? Dans la description, ils disent que c'est son oeuvre maîtresse, qu'il a fait dans les dernières années de sa vie, et qui regroupe tous les thèmes qu'il a tenté, anxieusement, d'exploiter toute sa vie. Bref, c'est la crème, ÇA. La cerise sur le sundae, l'accomplissement d'une vie d'artiste contemporain. Moi je trouve ça pathétique à en pleurer. Bon pas tant, parce que le gars, tout de même, a ses oeuvres au Tate. Je suppose que le problème, alors, c'est moi. (Je dis ça juste pour ne pas froisser l'artiste, en fait).

Il y avait quelques Picasso aussi, et des Pollock. Ce qui m'a fait réfléchir sur le fait que même si on encense Picasso à tours de bras, franchement, c'est pas toujours joli joli ce qu'il a fait. Esthétiquement, moi j'aime pas trop regarder. C'est vrai que j'ai vu plus de portraits de Picasso qui en valaient la peine à Montréal dans l'exposition sur le sexe. Mais tout de même, mis avec ses contemporains et ses petits amis bizarres, il retrouve sa place, et mélangé avec tous les autres, ça me donne mal au coeur.

Bon, TOUT n'était pas horrible là-bas, quoique pas loin. J'ai tout de même réussi à trouver UNE peinture que j'aimais beaucoup, une femme nue - réaliste cette fois, pas difforme comme toutes les autres - en simili-extase, verte (tout le tableau était vert), avec dessinée par-dessus une tête de bouc, des feuilles géantes, un masque, etc... (voilà j'ai trouvé la photo, mais étrangement, elle est pas verte du tout sur la photo..mais elle l'était vraiment en vrai..bref). Otaïti qu'elle s'appelle.

Bref, c'était à peu près la seule peinture que mes yeux trouvaient reposante, alors je suis restée assise devant elle un bout de temps - le temps d'arrêter d'avoir mal au coeur. Puis nous avons traversé une pièce noire avec des lignes en craie blanche partout, mes yeux ont un peu paniqué, mais pour une fois c'était une expérience qui en valait la peine (surtout en marchant vers un coin de mur... wooooooohh pas besoin de drogue avec une pièce pareille chez vous). Puis un petit film sur des fourmis qui ramassent les confettis brillants à la fin du Carnaval de Rio...et même se battent entre elles pour eux. Je me demande si elles étaient tant attirées par ces confettis strictement pour leur beauté - couleurs vives et brillance - ou s'ils avaient vaporisé, par exemple, de l'eau sucrée dessus... Parce que c'était plutôt intrigant de les voir aussi folles à ramasser tous ces confettis. Mais évidemment, en sortant de la salle, le panneau explicatif (long d'une cinquantaine de lignes) ne donnaient aucune information sur le comportement fourmilier...tout était dans la déééémaaaaaaarche de l'aarttiissssssste. M'énerve.

En conclusion, nous sommes venus, nous avons vu, et nous n'y reviendrons plus. Dommage que nous n'ayons pas pu voir l'immense araignée de Louise Bourgeois, mais il aurait fallu payer 10 pounds chaque pour y jeter un oeil. On s'est plutôt réjouis de n'avoir pas payé un rond (les musées étant souvent gratuits à Londres, du moins les expositions permanentes) pour avoir vu des horreurs pareilles pendant 3h de temps. On pourra tout de même dire qu'on ne juge pas à travers notre chapeau; nous avons eu 3h pour renforcer notre opinion: On HAGUIIIII ÇA.

dimanche 2 décembre 2007

Petit questionnaire de chez Tangerine (ma maman!)

J'ai été taggée par ma mère pour remplir un petit questionnaire, le voilà!

1- Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la quatrième ligne.
Deux livres à la même distance (c'est un minimum :oP)
- "The dwindling of the pure-bloods is, says Professor Burbage, a most desirable circumstance...she would have us all mate with Muggles...or, no doubt, werewolves..." - Harry Potter (le dernier magnifique opus de JK Rowling... quelle tristesse que la saga soit terminée!)
-"though he felt the chilling influence of its death-cold eyes, and marked the very texture of the folded kerchief bound about its head and chin, which wrapper he had not observed before, he was still incredulous, and fought against his sense." - A Christmas Carol, par Charles Dickens...oui, malgré la phrase macabre, c'est un conte de Noël...j'attends toujours de sentir l'ambiance de Noël... *hum*.

2- Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télé?
-Suis entrain de regarder les Simpsons... sinon, hier, c'était "Live of Let Die", un vieux James Bond, de circonstance selon notre position géographique sur le globe :D

3- En dehors du bruit de l’ordi, qu’entendez-vous?
La télévision, et mon chum qui rit des folies des Simpsons, et Dia qui crie "Moy, Moy!!!" (Maman, Maman!! en portugais).

4- Quand vous êtes sortis la dernière fois qu’avez-vous fait?
- Hier nous sommes allés prendre une marche dans la forêt derrière chez-nous, puis nous sommes allés au ciné voir American Gangster avec Denzel Washington et Russell Crowe... bon film!

5- Que portez-vous présentement?
-Hum...je sors de la douche, j'ai donc omis les pantalons, je n'entrerai pas dans les détails, merci!

6- Quand avez-vous ri pour la dernière fois?
-Les Simpsons sont assez efficaces là-dedans.. sinon, quelques minutes auparavant, c'était les pitreries de Guillaume, que je ne peux malheureusement pas raconter ici (ma mère lit tout de même mon blog...)

7- Qu’y a-t-il sur les murs de la pièce où vous êtes?
-E-RIEN. C'est beige, dull dull dull. On pense à acheter des posters... mais sans trop dépenser...
-
8- Qu’avez-vous vu d’étrange aujourd’hui?
-La petite fille qui vit avec nous (2 ans et demi) a chicané mon chum parce que j'avais un bobo sur la main. Elle lui a dit de me souffler sur la main, pas de me taper. (on en conclut assez vite de la manière dont ses parents la punisse...*soupir*)

9- Quel est le dernier film que vous avez vu?
-American Gangster, comme je l'ai dit plus haut.

10- Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quel est la première chose que vous achèteriez?
- Versailles..*hahaha* Bon ok... euh disons... un billet d'avion et une réservation dans un hôtel 5 étoiles pour tous les pays suivants: Autriche, Espagne, Maroc, Égypte, Grèce, France, Italie, Nassau, les Îles Vierges, etc, etc, etc...

11- Dites-nous quelque chose que nous ne savons pas encore de vous.
-Humm... ah oui tiens, je n'ai pas de système digestif! Non non, je n'en ai pas! (c'est mon chum qui me l'a dit...il est en déni total sur l'existence d'un quelconque système digestif dans un corps féminin....malheureusement pour lui, la petite Dia est entrain de briser toutes ses illusions). Bon c'était plutôt quelque chose que vous ne saviez pas de mon chum plutôt que moi.. ok, je l'avoue, je n'ai pas aimé "Autant en emporte le vent". C'est un grand classique, un film cheesy à souhait que toutes les filles sont supposées aimer..mais j'ai lu le livre avant, et j'ai été scandalisée des modifications qu'ils ont fait au scénario, alors j'ai pas aimé! (ouf, le secret que je gardais depuis si longtemps!)

12- Aimez-vous danser?
-Oui....avec les girls et un petit verre pour être dans le mood... Ça me manque pas mal!!

13- Quel serait le prénom de votre enfant si c’était une fille?
-Euh... Claudia, Catherine, Soraya... faudrait que j'y réfléchisse plus que ça!

14- Quel serait le prénom de votre enfant si c’était un garçon?
-Humm...Alexandre, Rafaël, Antoine...etc!

15- Avez-vous déjà pensé vivre à l’étranger?
-*hahaha* C'est ce que je fais depuis la dernière année, la France puis l'Angleterre! Je suppose que mes parents aimeraient bien que ça s'arrête à un moment donné....moi....je suis pas sûre, on verra ;o)

16- Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis?
-Prends toi un nuage et un verre de champagne, tout le monde est déjà là à faire la rumba!

Je ne taggerai personne en retour... puisque je ne connais pas assez mes lecteurs encore.. ;o) Manifestez-vous!