lundi 31 décembre 2007

Indignation d'historiens


Virginia Woolfe représentée en Clio, muse de l'Histoire, au National Gallery of Art de Londres

Pour mesurer le gouffre de l'ignorance culturelle des habitants de notre belle province, je vous invite à lire un article paru dans le Soleil et sur le site web de La Presse; "Les Québécois mélangent Champlain et Cartier".

Après avoir pris connaissance des statistiques révoltantes concernant la méconnaissance historique de notre population, il a fallu que je partage cela avec mon amoureux, qui je le savais, s'indignerait autant que moi. À deux, nous avons constaté qu'un TROP GRAND pourcentage de Québécois vivaient dans l'hébétitude totale quand on leur parlait des dates fondatrices de notre Histoire.

Je reviens de la France, où, sans avoir un savoir parfait et absolu, les gens semblent avoir assimilé davantage d'informations sur leur passé que nous ne l'avons fait. Quelques années charnières, 1515 (Marignan), 1789 (la Révolution Française), 1799-1815 (Napoléon), les deux grandes guerres, et évidemment, j'en passe car je ne connais pas le cursus français et je ne sais pas à quel point ils mettent l'emphase sur les règnes des rois, les années des 5 républiques, etc.

Chez nous non plus, on en a pas des tonnes à retenir. Disons que 1492 (Colomb), 1534 (Cartier), 1759 (la défaite des plaines d'Abraham) pourraient, sans suffire, aider à tout le moins les pauvres Québécois à se rappeler d'où ils viennent et ce qu'ils font sur ce continent plutôt que sur l'autre. On pourrait y ajouter la révolte des Patriotes (hey, une chance qu'il y a un film pour nous dire que c'est en 1837-1838!), la Confédération qui crée officiellement le Canada en 1867, puis on fait le voeu pieux que tous pourront dire que la 1ere guerre mondiale est de 1914-1918, le crash boursier en 1929, et la deuxième guerre mondiale de 1939-1945.

Bon est-ce que c'est une montée de lait d'historienne que je fais là? Je reconnais que moi-même j'avais des petits doutes sur la Confédération, de même que sur l'année de la fondation de Montréal par Maisonneuve en 1642 (je confondais avec la fondation de Trois-Rivières en 1634). Je vous invite à consulter la petite (haha!) page de Wikipédia sur le Canada, ça rafraîchit la mémoire.

Ce contre quoi je m'insurge, c'est que pour le 400e de Québec, 4% des gens pensaient qu'on commémorait la Révolution Française... faisons un calcul, 1608 plutôt que 1789, ça fait presque 200 ans de différence, NON?? 4% des gens, s'ils ont consulté 1000 personnes, ça fait 40. Eille, QUARANTE TWITS PROFONDS. D'où est-ce qu'ils sortent eux???

Et attention... 25%%%%, donc DEUX CENT CINQUANTE PERSONNES pensent que c'est l'arrivée de Jacques Cartier qu'on commémore cette année. Tabouère! Ça fait beaucoup qui ont pas retenus leurs dates!

Et presque 20% des Québécois, un CINQUIÈME de la population de la province, pensent que c'est la défaite des plaines d'Abraham qui a marqué la fondation de la ville de Québec...eille, elle était déjà là la ville, si les Anglais l'ont prise. On s'est pas battu pour un bout de plaine vide!

On dit que ce sont majoritairement les jeunes de 18 à 24 ans, les anglophones et les allophones qui ont eu le plus de difficulté à répondre aux questions concernant le 400e. Pour les anglophones, ce n'est pas trop une excuse, ils vivent ici aussi...mais, en faisant simplement une supposition (car je l'avoue, je n'en sais rien!), peut-être que leur éducation à eux, dans les écoles anglophones, a été davantage axée sur l'histoire du Canada dans son entier, alors que pour nous l'histoire du reste du Canada demeure un grand mystère (et même pour moi, après deux cours universitaires.... durant lesquels je somnolais pendant que mon prof nous parlait du développement du réseau ferroviaire à travers le Canada, en nous pitchant des chiffres sur les kilomètres de rails dans différentes villes à différentes époques...rrrrrroonffffffllleeeeeee).

Pour les allophones... s'ils sont allophones, donc peut-être pas nés ici... 1608 ne veut probablement rien dire pour eux. Ne me demandez pas les dates charnières de l'histoire d'Angleterre, à part le tranchage de tête du roi Charles Ier en 1648 (les premiers régicides, bouhouhou!), je ne pourrais dire.

Mais pour les jeunes... dammit!!!! Je veux bien croire que les cours d'Histoire au secondaire sont plates, je suis la première à le dire, je m'emmerdais profondément dans mes cours d'Histoire de secondaire 4, celui où la prof n'arrêtait pas de nous dire "les fourrures, mes amis, les fourrures!" Mais il faudrait faire quelque chose! Ya moyen de rendre l'histoire intéressante!

J'ai rencontré des profs plates, des profs endormants, des profs qui ne s'intéressaient pas aux mêmes choses que moi, des profs aussi qui avaient peur de donner des dates à leurs étudiants, pour ne pas les "traumatiser" (et ça, c'était au cégep, pas au secondaire!!).

J'ai rencontré aussi de futurs professeurs d'histoire à l'université. Ceux qui font un baccalauréat en enseignement de l'histoire au secondaire ont selon moi une bonne formation en pédagogie, mais une formation inadéquate et incomplète sur l'Histoire. On forme des pédagogues (et là je n'embarquerai pas sur la piètre qualité de leur français écrit, parce que je serai encore à chialer dans 2h), et non des historiens. Évidemment, tous les profs d'histoire du secondaire n'ont pas à savoir comment faire une analyse approfondie d'un sujet bien pointu, ni même de savoir comment construire une argumentation articulée à voix haute pour la partager avec ses confrères et consoeurs.

Ce que ça fait? Au secondaire, on se retrouve souvent avec des gens qui trippent enseignement et contact avec les jeunes esprits en plein épanouissement, mais qui ne sont pas assez "savants" dans la matière qu'ils enseignent (bacc en enseignement de l'histoire; 2 ans de pédagogie, un an d'histoire, un an de géographie...pfff). À l'université, au contraire, la majorité sont des détenteurs de doctorats et de post-doctorats en histoire, et sont donc des chercheurs, rats de bibliothèques associaux, qui sont obligés d'enseigner pour voir leurs recherches subventionnées.

Entre les deux, on a les profs du cégep, parfois libres penseurs qui en avaient marre du carcan de la petite communauté historienne universitaire et qui ont décidé de développer leur savoir en-dehors de l'université. On a ceux qui ne peuvent endurer les ados dans l'âge ingrat, et qui ont donc décidé de pousser un peu leurs études pour enseigner aux plus vieux. On a ceux qui ont pas eu les couilles de faire un doctorat (4 ans de plus, over my dead body!!!). On a ceux qui auraient voulu avoir une carrière en politique, dans les musées, dans les institutions culturelles, et qui n'ont pas trouvé parce que le Québec n'est pas très fort sur la promotion de sa culture (hey, je vous rappelle les pourcentages ci-dessus, j'espère que ça ne vous surprend pas!).

Il y a aussi ceux, et si je ne suis pas sûre d'en être, je sais que mon copain en est, qui ont eu envie de pousser la démarche historique le plus loin possible, et qui veulent maintenant partager leur passion avec les autres. Donner le goût aux jeunes de s'interroger sur leur passé, sur ceux qui étaient là avant eux, leur donner les outils pour comprendre notre monde actuel, comprendre les problématiques et les conflits internationaux par l'Histoire, ça, je trouve que c'est une belle mission. Pour ça, il faut être un minimum pédagogue, et je ne suis pas encore sûre de l'être. "Je me tâte", comme diraient les Français. Mais ceux qui ont ce don sont, je crois, le petit espoir qu'il nous reste de voir la jeune génération s'intéresser à son passé, créer des citoyens responsables et sachant ce qui se passe à l'extérieur de notre petit quotidien, des 50km carrés qui forment l'essentiel de notre vie. Les sensibiliser à l'Autre, qu'il soit passé, présent ou futur.

Voilà ce que l'historienne au fond de moi souhaite ardemment.

Alors, c'est pas beau, l'Histoire?

dimanche 30 décembre 2007

Notre Noël à Londres (aka: le film "Joyeux Noël" (1914))

Notre sapin de Noël, fruit de la sueur de mon chum (l'épicerie est loin!), trônant dans la cuisine


S'il y a bien une journée où on veut la paix, l'harmonie, la joie et le bonheur sur tous les visages, c'est bien à Noël.

S'il y a bien une journée où on veut avoir le coeur léger, la tête remplie de pensées positives et heureuses, c'est bien celle de Noël.

Et même, quand on se sent bien d'attaque, on espère ressentir cette harmonie pendant, ô allez on ose, DEUX GROSSES JOURNÉES, le 24 ET le 25 décembre (ah! que je fais des folies en disant cela! J'ose, j'ose!)

Disons plutôt, quand on est bien utopique et la tête bien comme il faut dans les nuages, et même quelques kilomètres au-dessus, et au-dessus de celles des autres aussi. Car, en effet, c'est bien rare que cette envie d'harmonie et d'amour fraternel et inconditionnel pour la race humaine toute entière soit partagée par tous ceux qui nous entourent.

Je suis une rêveuse, je sais. Je rêve tous les ans que soudain, tout le monde fasse la paix. Une paix internationale, entre pays, entre religions, entre peuples, mais aussi une paix locale, entre amis et entre membres d'une même famille. Ça aussi, c'est bien utopique, et malheureusement, en vieillissant, une partie de mon âme d'enfant rêveuse a dû faire son deuil de cette harmonie universelle, et je me contente d'essayer de faire la paix, MOI, avec tous ceux que j'aime. Que les autres s'arrangent. Ça me fait tout de même beaucoup de peine, mais de toute façon, peu importe ce que je fais, je reste impuissante face aux querelles des autres.

Tout de même, j'essaie de mettre le "paquet" côté amour et chaleur de mon côté, en espérant que ça inspirera les autres.

Cette année, loin de ma famille et des copains, on a essayé de se recréer un petit Noël entre colocs. On ne peut pas dire entre amis, bien qu'on essaie de se rapprocher d'eux; ce sont des colocs par obligation, mais ça ne nous empêchera pas de tenter de vivre une soirée agréable.

Le 24 au soir, petit souper en tête à tête avec mon chéri, on se réchauffe notre délicieuse lasagne faite la veille, on ouvre une bouteille de rouge (au diable les antibiotiques, c'est la veillée de Noël!), on allume 2 chandelles, on éteint les lumières de la cuisine et on se laisse bercer par les lumières multicolores du sapin et par la musique du Noël de Charlie Brown. On souhaite très fort d'avoir la paix pendant une petite heure, et on l'a. Signe que cette soirée est bénie. (*hahah!*). Puis après maintes hésitations (de ma part toujours, Guillaume passe son temps à attendre que je prenne une seule petite décision par moi-même...j'ai tellement peur de le forcer à faire quelque chose dont il n'a pas envie!), on se décide à aller à la messe de minuit à l'église du quartier.

On invite notre Brésilienne, qui est la jeune mère de 25 ans au sang bouillonnant (comprendre: qui jette des tasses à l'occasion), et sa petite fille à se joindre à nous. Le père est au travail pour toute la nuit, c'est pour cela qu'on organise notre souper de Noël de groupe pour le lendemain soir seulement.

Elle est toute enthousiaste, elle vient d'une famille et d'un milieu protestant extrêmement pratiquant où les filles ne doivent jamais se couper les cheveux, doivent porter des vêtements longs, se confesser toutes les semaines, etc... Bref même si elle s'est un peu rebellé face à tous ces carcans, sa foi est encore là et elle aimerait bien la faire partager à sa fille - un peu diluée, tout de même, pour ne pas que sa fille vive l'ostracisation dont elle a été victime dans son petit village ultra-religieux où la jeune mère est une sorcière dévergondée qui est partie faire de la prostitution en Angleterre.

Mais le père n'est pas d'accord. Tout aussi brainwashé que sa copine, le Polonais a cauchemardé toute sa jeunesse démons et exorcismes, et maintenant, il est athée, avec un petit penchant vers le bouddhisme. Mais surtout, surtout, pour lui, le plus important est que sa fille grandisse sans religion pour ne pas qu'elle subisse les mêmes traumatismes que lui.

Alors, même si la jeune mère et sa fille sont toutes les 2 seules à la maison en cette nuit de réveillon, et qu'on les invite à se joindre à nous... elles ne peuvent pas nous accompagner, parce que le père ne veut pas que sa fille ait d'éducation religieuse. J'ai trouvé bien triste qu'il prive sa copine et sa fille de leur seule occasion de partager l'ambiance de Noël avec des gens de l'extérieur.

Nous par contre, ça nous a fait un grand bien. Je me suis mise sur mon 31; j'ai mis ma robe noire qui a des contours et des rubans rouges, des bas collants noirs en dentelles (motifs de roses), mes bottes à talons hauts noires, (et mon manteau blanc puffy de plumes qui m'arrive à la taille, quelle honte, avec mon chum tout beau dans son long manteau noir chic... là, j'aurais aimé avoir accès à mon manteau long qui est resté à la maison!). Ok, j'étais un tantinet trop fancy pour la petite église de quartier où nous sommes allés. Mais je m'en foutais, je réclame mon droit à être over-chic à Noël, bon! Tout de même, pour un minimum de décence (des bretelles presque spaghettis dans une église, scandale!! bégaiements du prêtre, regards de courroux des vieilles dames pieuses de l'assistance!!), j'avais rajouté une petite veste noire par-dessus le tout, même si elle ne matchait pas totalement. Il faut ce qu'il faut, dans la maison du Seigneur! *hahaha*

C'était une toute petite église protestante, mais le mur du fond (que je n'ose appeler la nef, car ça n'avait aucune profondeur (oki, et aussi parce que je ne suis jamais totalement sûre de ce que la "nef" représente...shame on me!) était sculpté en pierre de façon vraiment très jolie. C'est sûrement des sculptures qui datent du 16e siècle environ (je jette un siècle à tout hasard!), qui donneraient du cachet à n'importe quelle église. On avait un petit pamphlet où toute la messe de minuit était écrite, d'un bout à l'autre, pour qu'on puisse suivre.

J'ai compris pourquoi ils font s'asseoir et se lever aussi souvent les assistants des messes; pour ne pas qu'ils s'endorment!!! Hey, faut pas être surpris, l'Église est une institution doublement millénaires, elle a ses petits trucs dans sa manche!!! Développés sur des siècles et des siècles et des milliers et des millions de cobayes! ;o) On a chanté, on a marmonné ce qu'on ne comprenait pas, on a tenté de suivre le sens pas toujours mélodique des paroles chantées du prêtre, et on a savouré les choeurs des 3 femmes derrière nous, qui avaient de très jolies voix. On a aussi juré qu'on faisait partie de la foi apostolique (hum?) parce que c'était inséré quelque part dans des paroles de chanson, on a failli faire DOP! tous les deux, on a murmuré que c'était pas vrai et on a continué comme si de rien était...*hahaha* Ah les ptit snoros, qui essaient de nous faire jurer plein d'affaires!

Puis nous avons allumé quelques lampions. Nous n'avions pas de monnaie, alors pour 1 pound à 15 pennies le lampion, on pouvait se gâter un peu. Pourquoi nous n'avions plus de monnaie? Parce qu'ils ont passé un panier dans lequel ils nous demandaient humblement de déposer ce qu'on voulait. Distraitement et dans l'idée de faire une bonne action, on a vidé nos poches et nos fonds de porte-feuilles...pour se rendre compte que ce n'était pas la quête; c'était l'argent nécessaire à rénover l'église! Ben maudit! On pense donner aux pauvres, et on se retrouve à combler les petits caprices du prêtre qui voudrait de nouvelles décorations!! La quête, c'est venu ensuite, quand on n'avait plus un sous en poche!

Et nous sommes sortis, non sans avoir d'abord serrer la main du prêtre qui nous attendait à la porte (que c'est délicat!). J'oubliais, en allant communier, Guillaume a goûté au petit vin de messe (le sang du Christ) qui venait de Grèce...paraît qu'il était vraiment bon, mais moi, tremper mes lèvres dans le même verre que 50 autres personnes.... bof, je vais m'ouvrir une bouteille chez-nous merci!).

En marchant paisiblement, main dans la main, vers la maison, nous avons été dépassé par une voiture qui menait 3 personnes âgées vers leur demeure....à peine un pâté de maisons plus loin. En sortant de la voiture, ils nous ont vu qui s'approchaient, et ils nous ont salué, nous resouhaitant personnellement joyeux Noël... on a apprécié l'attention, c'était très gentil de leur part... ça fait chaud au coeur.

On est rentrés, j'ai laissé le droit à Guillaume d'ouvrir son bas de Noël (question de le faire tenir jusqu'au lendemain matin pour son cadeau, *hahaha*), et nous nous sommes couchés...

Ça, c'était la partie paisible et heureuse de notre Noël.

Le lendemain, la guerre commençait.

À peine réveillés, on entend le père chicaner sa fille parce qu'elle babille en déjeunant. C'est tellement fréquent que je me demande ce qui m'énerve le plus; la petite qui teste sa voix, ou les parents qui hurlent à chaque minute "QUIET, DIA, QUIET!". Le matin de Noël, je suis catégorique, c'est le QUIET qui m'horripile. Si elle peut pas babiller à son aise ce matin-là...

Puis, les parents montent dans leur chambre. Et pouf, c'est parti. Elle hurle. Il réplique. Ça s'engueule à qui mieux mieux pendant un bon 20min. Je l'entend, elle, lui dire qu'au moins à Noël il pourrait faire un petit effort, mettre du sien. Puis ça monte et ça descend les marches, c'est reparti! Ils sont maintenant dans la cuisine, eeeeeh oui, vous ne serez pas surpris, on entend des éclats de verre (ou de tasse, je crois bien!!), puis la porte qui claque.

Et mon chéri, à moi, qui avait tout planifié pour cuisiner un bon souper ce soir-là! Et moi, qui avait encore mal au coeur de ma chest infection mystérieuse, qui était allée combattre mon dégoût pour la boucherie hallal du coin la veille (évidemment, au ASDA, équivalent de Wal-Mart, il n'y avait plus le moindre petit poulet dans les étagères!) pour nous trouver 2 poulets. L'odeur était tellement repoussante que j'ai failli par deux fois sortir en courant pour prendre un bol d'air frais, parce que je ne pouvais pas devant eux me cacher le nez avec mon foulard. Les poulets avaient une sale gueule, mais bon, ma (si petite!) mission était de ramener 2 poulets, je devais être digne de la confiance de chéri.

Mais là, avec la guerre dans l'appart, il a lieu ce souper, ou pas, merde? Combien on sera, on peut savoir? Le gars dit qu'il va s'en aller, qu'il y sera pas... Guillaume qui lui demande ce qu'il fera s'il n'est pas là, il dit qu'il ira prendre une marche....eh ben mon grand, yé que midi, t'es mieux de te planifier un petit tour de Londres parce que la journée va être longue. Puis c'est elle qui, pendant qu'il est parti "faire sa marche", se met à déballer rageusement touuuus les cadeaux qu'elle avait amoureusement placés sous le sapin la veille au soir. Elle les enlève, arrache le papier d'emballage, remet les cadeaux dans les sacs, monte ceux de sa fille dans la chambre, s'excuse (mais franchement, faut pas s'excuser, fais juste ça ailleurs, par pitié, plutôt que de nous BAIGNER dans votre conflit!). On lui demande si elle sera là, elle sait pas... Bon, il nous reste la soeur du Polonais, (tous les autres Polonais sont partis dans leur famille en Pologne, nous n'étions supposés d'être que nous deux, le couple et leur fille, et la soeur du père), ça ferait 3. Ah hahah.

Puis il revient, et ils décident de s'expliquer DANS L'ESCALIER AU PALIER SOUS LE NÔTRE. Ils sont tout en haut au 4e étage, mais ils ne veulent pas faire ça devant leur fille, alors ils font ça ASSIS DANS LES MARCHES à 3 mètres de notre porte de chambre. %(!*%$!#(*$# Faut les ENJAMBER pour passer de la cuisine à notre chambre.

J'appelle mes parents pour leur souhaiter joyeux Noël? Je dois m'ENFERMER DANS LA TOILETTE à côté de la cuisine pour leur parler, parce qu'ils s'astinent TROP FORT dans les escaliers. Petite envie de les étriper. Et pendant ce temps, mon chum qui essaie tout de même de faire un bon souper sans savoir combien ils seront à en profiter.

On a l'impression de vivre dans une maison de fous. On a hâte que la mère s'en retourne au Brésil *temporairement* le temps de vendre sa maison et de revenir se marier avec lui... parce qu'on espère très fort que pour le bien de leur fille, elles ne reviennent pas. C'est bien triste, mais franchement, c'est pas une vie.

Mais finalement, à l'heure du souper, je dirais...30min avant, l'accalmie arrive enfin. Il semble qu'ils aient décidé d'enterrer la hache de guerre (et les tasses!) pour la soirée. La petite est habillée en princesse, les parents s'asseoient à table avec un sourire semi-crispé, la soeur de Mateusz s'installe à côté de la petite, et hop, le souper est servi!

Souper délicieux d'ailleurs, 2 poulets (qui, une fois bien astiqués et préparés par mon chéri, avec les conseils de ma mère, avaient une bien meilleure allure et surtout un très bon goût!), des patates pillées, des petits pois, des carottes simili-frites (recette brésilienne?), un bon gâteau au chocolat et aux cerises... On s'est régalés. Mais ce qui a le plus amélioré l'ambiance; c'est la tonne d'alcool qu'on y a mis ensuite.

Ah, alcool salvateur, quand tu t'y mets! Le froid du début du repas a fait place, une fois que la petite a été envoyée s'amuser ailleurs (semble que tant qu'elle est là les parents ne s'entendent sur rien de toute façon), tout le monde est devenus un peu plus joyeux et a enfin eu en tête d'autres sujets de conversation que la tempête de l'après-midi. Vin mousseux, vin rouge, porto... On a bu, on a mimé, on a eu des post-its collés dans le front, et finalement, un(e!) après l'autre, nous sommes allés nous effrondrer dans nos lits...

Et enfin, merci à chacun d'avoir fait le petit effort qu'il fallait, et merci aussi à l'alcool joyeux et déshinibant, on a passé une belle soirée.

Le lendemain, gueule de bois en arrière-goût, nous faisions nos bagages pour Strasbourg la merveilleuse...

Prochain post, c'est assez pour ce soir, vous pensez pas? ;o)

samedi 22 décembre 2007

Blues de Noël

Nativité, de Charles le Brun (peintre de Louis XIV)

Depuis une semaine ou deux, j'ai les blues.
Je magasine pour le cadeau de mon chum, et j'ai les blues.

Je me dis que je devrais être entrain de magasiner pour ma famille, mais non, ils sont trop loin (bon d'accord, ma mère m'a envoyé un colis qui m'a fait chaud au coeur avec des cadeaux que je n'ai pas encore développé...mais j'imagine le prix qu'elle a dû payer pour l'envoi postal!).

On essaie de planifier ce qu'on fera au 24 au soir, un resto, un repas à l'appartement avec le couple dysfonctionnel, on ne sait pas encore...Mais à ce moment-là je pense au repas familial du 24, les chandelles, le bon repas, le bon vin (ou du champagne même!), les discussions animées, les moments où on rit gentiment des travers de ceux qu'on aime... Et la marche dans les bois au clair de lune, je me dis que cette année, si la pluie n'a pas tout abîmé la belle neige que vous avez reçu, ce sera une belle marche parce que ce sera la pleine lune ce soir-là...

Le 25 au matin, l'échange de cadeau avec la musique classique, les croissants, mon père en pyjama qui se fout du cadeau que je lui ai acheté mais qui réclame ses becs (après tout, ce qui ne s'achète pas est parfois de plus grande valeur), ma mère qui s'amuse à nous filmer dans des situations compromettantes (genre moi en pyjama les couettes dans les airs entrain de danser une gigue avec mes nouvelles pantoufles en rennes avec gros grelots....les pantoufles que plus personne n'était capable d'endurer après 2 jours...sauf moi, mouahahahah). Mon petit frère qui m'offre un cadeau de dernière minute, parfois acheté la veille, parfois même avec moi qui l'attend dans la voiture en attendant qu'il aille acheter le cadeau que je lui ai dit de m'offrir... Hey....c'est l'intention qui compte, non? ;o)

Je m'ennuie des copains aussi, des appels toute la journée du 25 pour se souhaiter un Joyeux Noël, j'aurais appelé ma soeur, les copines, j'aurais peut-être parlé à ma grand-mère qui est en Floride cette année et à mon oncle et mes cousins...

Je m'ennuie de la neige aussi, et d'autant plus que je sais à quel point vous avez été choyés (!) de ce côté-là ces derniers jours...

Au moins j'ai mon copain ici, ça rend la chose moins triste...on ne pourra pas boire du champagne à profusion comme on l'avait planifié, puisque je suis sur les antibiotiques... Mais on pourra manger un bon repas tout de même, puisque mon estomac se remet... On hésite entre une bonne lasagne (tellement pas Noël, mais tant pis ;o)) ou un repas classique de Noël, du poulet (les dindes sont 40 pounds ici, 80$!!!) des patates pilées et de la sauce brune... On avait pensé aller dans un resto, mais probablement qu'on restera à la maison; on a une assez grosse dépense en vue.

Pour passer les blues, et suite à l'excellente idée ô combien bienvenue de belle-maman, nous partons pour Strasbourg le 26 décembre, et ce jusqu'au 30. Pourquoi ça nous aiderait à passer les blues? Évidemment, le fait de voyager et de voir du pays, ça recrinque toujours un peu le moral... Mais en plus, c'est en France (pour moi ça ajoute beaucoup de points bonus à la destination!) et l'invité d'honneur au marché de Noël cette année...c'est le QUÉBEC! Alors on verra tous les objets d'art qu'on déteste voir à l'étranger comme des oeuvres nous représentant; canards de bois et sculptures inuits, entre autres. Mais on s'en fout, on sera heureux si on peut jaser avec quelques Québécois..et quand on s'ennuie de chez-nous, toutes les références font sourire, de toute façon. Et Strasbourg n'a pas que cet avantage... ils ont des dizaines d'activités de prévues pour le temps des fêtes, (et même une quinzaine du cinéma québécois), et c'est aussi une superbe ville très ancienne, tout juste à la frontière entre la France et l'Allemagne. (Guillaume me dit que c'était allemand jusqu'à la première guerre mondiale... mais l'Alsace-Lorraine a toujours été disputée entre la France et l'Allemagne, ça, je savais ;o)).

Alors voilà, je tiens à vous inciter à profiter du temps que vous passerez avec votre famille et vos amis à Noël cette année; c'est quand on est loin qu'on réalise la valeur inestimable que ça a, et à quel point on est heureux quand on est bien entourés.

Arf....ce que ça me manquera...

mercredi 19 décembre 2007

Tania agonisante au pays de Beth II


Eh oui, je suis encore malade.

Bien malade, à part de ça.

De maux d'estomac et de nausées lundi, de crampes d'estomac mardi, puis en soirée d'insupportables douleurs au niveau de la poitrine, le long de la colonne vertébrale et au cou, j'en ai eu assez. Je me suis réveillée tordue de douleur à 3h du matin, et Guillaume m'a amené à l'hôpital. (La douleur et le souvenir diffus du documentaire sur Vladimir Poutine qu'on écoutait avant de s'endormir m'a donné un mauvais badtrip et de drôles de cauchemars, je vous jure).

Ça nous prend presque 1h trouver un taxi. La plupart ne réponde pas en plein milieu de la nuit, on sait pas où chercher, c'est là que ça devient dur d'être en pays étranger.

J'essaie d'aider Guillaume, mais je lui nuis plus qu'autre chose. J'ai les nerfs à fleur de peau à cause de la douleur, et quand j'essaie de parler ça fait mal (dès que je respire ça fait mal), alors je m'exprime plutôt en chuchotements de fille entrain de mourir... Ce qui n'aide pas à notre communication mutuelle, et non plus à la patience de Guillaume qui aimerait bien qu'on trouve un taxi et qu'on parte une fois pour toute.

On en est à notre 5e essai quand un gars me répond, j'ai de la misère à parler et le gars n'a pas l'air de m'entendre, je le passe à Guillaume, ils ne se comprennent pas plus, finalement je lui dis que ça a l'air bizarre et de raccrocher. Il en appelle un autre, surprise, encore le même gars, mais cette fois-là la ligne est meilleure et le gars dit qu'on aura un taxi dans 5min. Alleluya!

J'attends à l'intérieur pendant que Guillaume attend le taxi dehors. J'entends une voiture, mais il ne vient pas me chercher... Je vais voir; un gars nous attend dans ce qui ressemble à une Sunfire, sans signe de taxi sur le dessus. J'aime pas ça. Lui non plus. Il a un SatNav (GPS), wow la grosse assurance que c'est bien un taxi sécuritaire. Je lui demande avant de partir combien ça nous coûtera nous rendre à l'hôpital le plus près (que nous avions identifié préalablement), il nous dit 12 pounds, c'est 5 de plus qu'un site web qu'on avait vu, mais ce site en question était fait pour les gens qui réservent leur taxi plus de 6h d'avance. Tant pis, 12 pounds, allez on y va.

On se rend jusqu'à l'hôpital en question.. QUI EST FERMÉ. Depuis quand ils ferment les hôpitaux, la nuit??? Pays de fous. Je suis dégoûtée, le gars conduit prudemment mais prend les cotes... ben...comme on prend les cotes avec un char sport. J'ai mal au coeur, ça va mal. On lui demande quel est l'autre hôpital le plus proche, et combien ça coûtera. Il nous dit 8 pounds de plus. Sacrament. 20 pounds la ride. 40$. Go, on a pas le choix.

On arrive là la salle d'attente est vide. 2 personnes qui ne semblent pas mal en point attendent. On m'inscrit, on me dit de m'asseoir. J'attends à peu près 2min assise quand un gars m'appelle pour le premier checkpoint. (le tri, genre). Il me demande mes symptômes, mais de toute façon, il a déjà sa petite cup en plastique avec 2 codéines dedans. Prends ça, tiens. Ils ont une belle méthode, geler leurs patients avant qu'ils voient le médecin. J'aime ça. Le problème, c'est qu'après quand on te demande où t'as mal...ben t'as pu trop mal. T'as l'air moins crédible. Et on te renvoie avec une petite tape sur l'épaule.

Il me dit de retourner attendre dans la salle d'attente, mais en m'y dirigeant ya déjà une docteure qui m'arrête et m'amène dans une pièce avec un lit (ouiii). J'ai JAMAIS VU un médecin aussi reposant que ça. La petite voix super douce, le ton calme, comme si elle vivait sur le prozac ou qqchose du genre. À moitié endormie/endormante, souriante... Elle s'excuse parce qu'elle a les mains froides, me tâte le ventre et le cou un peu... Me dit en souriant que plein de patients viennent ces temps-ci avec les mêmes douleurs à la poitrine parce qu'ils toussent trop et deviennent "raqués". Na naon madame, j'ai pas mal aux muscles, j'ai mal en-dedans, et j'ai mal au coeur, vous expliquez ça comment?

Bon je m'astine un peu, j'y tiens, je veux pas être renvoyée à la maison et réaliser là-bas que la codéine ne fait plus effet et que j'ai encore aussi mal.

Alors elle me passe une radiographie. Puis elle revient en disant qu'elle doit me faire une prise de sang.

Là, c'est la panique. Je m'astine. Dans l'autre sens. Est-ce que c'est vraiment nécessaire?? NON MAIS, VRAIMENT NÉCESSAIRE? Pourquoiiiiiii? Pourquuuuuuuuoooi??? Elle me dit qu'elle a l'habitude. Tant mieux pour toi, mais moi pas.

Guillaume s'offre à sortir. Je veux surtout pas. Je me couche sur le lit et je commence déjà à pleurer. Maudit que je suis mauviette. Et voilà, j'hyperventile maintenant, parce qu'elle vient de mettre le garot. Comme d'habitude, elle voit pas ma veine. Elle me dit qu'elle va le faire dans la main à la place. AH NON! En plus quelque chose d'inhabituel!!!!! Même si je déteste qu'on me pique à un endroit aussi vulnérable que le creux du bras, la main ne me paraît pas une option intéressante. Elle pique, paraît que j'ai sursauté et que l'aiguille est ressortie, ça a saigné et elle a dû rerentrer la seringue (merci chéri pour ces détails qui m'aideront beaucoup à traverser la prochaine prise de sang *hahaha*).

Elle dit que ce ne sera pas long...j'hyperventile toujours en pleurant... c'est long...c'est long... Elle me dit de prendre de grandes et lentes respirations...hahaha. Très drôle. Ça prend une éternité, mon sang ne coule pas assez vite... Finalement après plus d'une minute (éternellement longue) elle retire la seringue à demi-pleine.

Fini? Non... J'ouvre les yeux, je ne vois plus rien. Ça tourne beaucoup trop. Je vais être malade. On me passe un contenant en carton. Juste au cas. J'essaie de me resaisir, Guillaume et la docteure se mettent à parler ensemble. eeeeeeeh voilà. Suis malade. Ça fait 2 jours que j'attends ça, et enfin, finalement, ça arrive. Je voulais pas, mais finalement ça fait du bien.

La grande gêne, c'est d'avoir défait toutes les croyances de mon chum; oui, une fille a un système digestif, et pire, il est parfois déficient. Tout ça devant ses yeux. Arg. Il est pas mal tough, moi je serais probablement sortie en courant.

Puis une infirmière vient me passer un électrocardiogramme, ou quelque chose du genre. Plein de collants partout, des fils, elle imprime le tout, et m'enlève l'attirail.

Font pas de demi-mesure les Anglais on dirait bien... Tout ça parce que j'ai dit que quand je me levais et que je marchais un peu, mon coeur battait plus vite (évidemment, plus que d'être couchée) et ça faisait mal.

Puis on attend... on attend encore... puis l'infirmière revient et dit qu'il n'y avait pas assez de sang pour tester un problème très grave, une maladie qui fait que je pourrais avoir du sang dans les poumons. Alors elle venait me faire une deuxième prise de sang!!!!

NON! Non non non nonononononononon. Là je fais mon gros bébé, mais il n'en est pas question. Assez de traumatisme pour ce soir. Aussi déraisonnable que cela puisse paraître, je refuse. Je dis que depuis que j'ai été malade (scusez les détails), je me sens déjà pas mal mieux, et la codéine aidant, je dis que je veux rentrer chez moi maintenant, que je ne me sens pas assez mal pour avoir une maladie aussi grave (haha, l'argument qui tue), et donc je refuse.

Guillaume rit de mon aplomb, mais il a vu à quel point je paniquais dans ces occasions-là, et il comprend. On a attendu une autre demi-heure, il était rendu 6h30 et ma docteure était partie, une autre est venue me donner une prescription en m'annonçant que j'avais une "Chest infection". Très nébuleux. Mes poumons étaient bien beaux pourtant il paraît, sur la radiographie. Alors c'est quoi, une "chest infection"? Sur mes antibiotiques, ça inclut bronchite et pneumonie, mais ça, on l'aurait vu sur les x-ray.

J'ai demandé de la codéine aussi....elle a pas voulu m'en donner d'autres :( (zut!).

J'espère que ça passera, mais pour l'instant, j'ai encore un beau mal de coeur (probablement le verre de lait que j'ai pris avec mes 2 antibiotiques et mon ibuprophène...humm le bon cocktail de médicaments pour déjeuner!), et j'ai mal encore à la poitrine et dans le dos. Ma mère et moi avons pensé que c'était une irritation de l'oesophage, ce qui en fait aurait été plausible vu que je faisais peut-être une intoxication alimentaire... ça donne aussi des maux qui ressemblent à des pincements de coeur en plus de faire mal à la poitrine et au dos. Étrange. Mais non, les médecins n'ont pas retenu cette possibilité.

Alors j'en suis là, encore allitée et en bougeant le moins possible pour ne pas réveiller mon estomac fragile, pour un autre congé forcé. Nous sommes rentrés à 7h30 du matin, exténués, et les effets de la codéine disparaissant rapidement, je me suis dépêchée de m'endormir. Étrangement, le taxi que nous avons pris au retour ne nous a coûté que 7 pounds... toujours aucun signe de taxi, et le gars n'avait qu'un atlas pour trouver notre appart... hummm.

On avait peur d'une facture très salée pour avoir eu droit à autant de soins et de tests.
Finalement:
Prix total des taxis: 27 pounds
Prix de la batterie de tests et des antibiotiques: 6,85 pounds.
(remboursables par mon assurance santé/voyage).

Pas pire, le système de santé anglais. Pas pire pentoute. ;o)

mardi 18 décembre 2007

Londres...l'Eldorado? (ou: "l'obligation d'être une fourmi")


Je vous ai déjà décrit en long et en large mes déboires visant à me trouver un emploi à Londres.

Ça n'a vraiment pas été de tout repos, et plusieurs fois j'ai eu envie d'envoyer promener les gens qui dédaignaient ma candidature; "We're sorry, but you haven't been successful this time". I AM SUCCESSFUL, DAMMIT!

Puis j'ai trouvé un travail, et j'étais folle de joie à l'idée de pouvoir enfin faire quelque chose de mes journées, gagner de l'argent qui me permettrait de payer ma part du loyer, de m'acheter des vêtements sans avoir l'impression de le faire sur le bras de mon chum, et économiser pour voyager en Europe. Enfin, on aurait du "lousse"!

Mon salaire était plus bas que mes attentes (j'allais dire expectations, quel anglicisme!), mais il nous permettait enfin de vivre convenablement. Après autant d'années d'études, j'entrais enfin sur le marché du travail pour m'épanouir et prouver au monde entier tous mes talents et mes capacités.

Eh bien, comme plusieurs venus à Londres la tête remplie de rêves de richesse et d'épanouissement personnel, je suis un tout ptit peu déçue. Mes deux colocs polonais d'au-dessus travaillent au salaire minimum à faire des ménages, l'une au stade, son mari dans une école. Elle est biologiste, il a des études en philosophie (bon ça n'aide pas comme sujet, surtout qu'il n'a pas terminé, mais tout de même!). En Pologne, ils s'étaient acheté un pub, dans un quartier étudiant, mais la chance n'a pas été de leur côté; ils devaient attendre d'avoir le droit d'ouvrir leur pub, pendant ce temps ils sont venus "essayer de faire un coup d'argent en Angleterre" (quelques mois seulement...hey, une livre sterling vaut 7 fois leur monnaie polonaise!). Mais quand le pub a eu l'autorisation d'ouvrir, ils étaient encore ici, et ont laissé la gérance à un bon ami...qui a tout dépensé. Ils ont envoyé leurs économies de Londres à l'ami, qui a dépensé jusqu'à la dernière pièce. Ils ont dû vendre le pub, qui aurait sûrement marché s'ils avaient eux-mêmes été gérants, et leurs économies d'une année se sont envolées... ils pensent donc rester un an de plus à travailler pour un salaire de misère, dans un appart à 500 livres sterling la chambre, avant d'avoir assez d'argent pour retourner en Pologne et peut-être se repartir en affaires...

Mes autres colocs, dont une qui a un diplôme en ressources humaines, l'autre qui travaille de nuit dans un hôtel à faire les caprices de la clientèle, et un ami de la première qui a un bacc en finances ou je ne sais quoi, font tous le même salaire que moi. Et moi qui passe mon temps à me plaindre que j'ai un salaire poche! Mais qu'est-ce qui se passe ici?? Au Qc, on sait qu'une job de réceptionniste peut permettre d'avoir un salaire de base de 25 000$. En tant que téléphoniste chez Desjardins, je gagnais plus que ça... Ici, être réceptionniste, ça commence à environ 7 livres sterling de l'heure. Parfois un peu moins. Ce qui veut dire que le salaire de base peut descendre aussi bas que 10 000/année. Là-dessus, même si la nourriture est souvent moins chère qu'au Canada (si on compare seulement le prix sans la monnaie.... genre une pizza congelée medium à 1 livre, du vin à 3 livres ou du filet de saumon pour 2 personnes à moins de 3 livres... Mais les loyers sont exhorbitants! Comment quelqu'un qui fait 10000 par année peut se permettre une chambre, je n'en ai aucune idée.

Je crois que c'est l'offre. Il y a trop de chercheurs d'emplois ici. Même les jobs minables peuvent se permettre de faire la fine gueule et trier les employés sur le volet, parce qu'il y a tellement de gens qui viennent d'Europe de l'Est qui sont prêts à accepter n'importe quoi... un peu comme les Mexicains qui travaillent dans nos champs dans des conditions minables. Alors pour les bonnes jobs.... pfff. Juste pour vous dire, ici, 30 000 livres, paraît que c'est un foutu bon salaire. Même le gars qui travaillait à l'ambassade du Canada m'a averti que de trouver une job à ce salaire-là, fallait se battre et avoir des qualifications hors-pair... ein??? Il disait que même lui, à l'ambassade, rêvait encore d'un salaire et d'un poste intéresssants... Arg!!!

C'est comme s'il n'y avait pas de demi-mesure.... je vois des postes affichés à 12 000, puis 14 000, 20 000 souvent, quelques 25-28 000... puis...ça passe aux 50 000 en montant. Les emplois qui offrent entre 30 et 40 000 ne semblent pas exister...

Bon d'accord, la livre sterling vaut plus que toutes les autres monnaies environnantes. Si on va en Europe pour voyager, notre livre sterling vaut 1,5 euros environ. Les économies que je ramènerai au Canada vaudront pour le double... Mais en attendant, j'ai commencé à calculer un budget, et c'est franchement pas la joie. Londres est réputée comme la capitale des gros sous et des requins de la finances.... Eh bien, il semble qu'il faut avoir étudié en finances, et même bien plus que ça pour se démarquer...

Guillaume est franchement chanceux de faire le salaire qu'il fait, pour le peu d'heures qu'il travaille... au pro-rata, il fait un méga salaire ;o) Mais... il ne se sent pas toujours utile, et ça, ça peut être démotivant à la longue...

Moi, je travaille pour des workaholics complètement folles. Hier je ne me sentais pas bien, les nausées, les crampes dans l'estomac, des faiblesses... Et puis j'avais mon meeting du samedi (oui, elles avaient planifié un meeting un samedi soir, 18h!! ÇA VA PAS??) qui était reporté à ce jour-là...donc en plus de ne pas me sentir bien, ma journée de travail allait s'étirer au moins jusqu'à 7h, mais plus probablement 7h30, pas à la maison avant 8h30... aaarg.. Je tiens comme je peux, et puis à un moment j'en peux plus, je réalise que je n'ai pas envie de prendre mon break de dîner parce que je n'ai pas faim, alors je vais voir l'assistante de ma boss (ma boss étant entre l'hôtel et l'hôpital, puisqu'elle est entre 2 opérations pour son cancer... mais elle continue de nous appeler 5 fois par jour et d'organiser des meetings dans sa chambre d'hôtel!!) et je lui dis que je n'en peux plus, chaque fois que je tousse (j'ai la grippe en plus) j'ai l'impression que je vais vomir...Alors je lui offre un compromis très intéressant pour elle, je skip mon heure de dîner et je reste jusqu'à 4h...j'ai pas dit "je m'en vais je ne me sens pas bien", j'ai dit "je vais faire toute ma journée de travail, mais puisque je n'ai pas faim je partirai une heure plus tôt".

Elle me regarde d'un air scandalisé, comme si le tonnerre allait me tomber dessus: "Je ne pense pas que la boss va vouloir, faut que tu sois au meeting". Je lui dis que je n'en suis pas capable et que je veux rentrer chez moi...elle approuve à contre-coeur.

À peine 15min plus tard, une autre de nos collègues, que je n'ai vu que 2 fois parce qu'elle vient nous donner un coup de main sporadiquement, vient me voir et me dit: "On vient de parler à la boss, elle est vraiment, vraiment fâchée, il FAUT que tu sois au meeting, elle retourne se faire opérer et elle a besoin que son administratrice sache quoi faire et soit au meeting pour le savoir". Au bord de l'agonie, j'accepte, puisqu'il semble que de toute façon, je n'aie pas le choix.

Je pars me chercher une soupe sèche dans laquelle on met de l'eau chaude, en me disant que c'est la seule chose que je risque d'être capable de garder. Finalement, je n'ai pu qu'en manger la moitié, tellement le coeur me levait. Le reste de mon break, je l'ai passé couchée la tête renversée sur ma chaise, en attendant que l'heure passe.

Puis à 4h30, après avoir parlé à ma maman (évidement, les mamans prennent toujours votre côté, c'est ça qu'il y a de bien, toujours là pour prendre votre défense ;o)) qui m'a convaincu de foutre le camp et de les envoyer promener (elle a dit ça plus poliment, évidemment...elle a de la classe ma mère ;o)), je retourne dans le bureau voir l'assistante, et je lui dis: "ça suffit, je sais pas s'il faut que je vomisse devant elle pour qu'elle me laisse partir, mais vous direz à ma boss que je n'en peux plus, je retourne chez moi, je ne vais pas au meeting." Avec un petit air pincé, elle me dit "alors faudra l'appeler toi-même pour lui dire".

Je retourne en maugréant dans mon bureau, en me disant que franchement, je suis probablement la seule saine d'esprit qui travaille à cet endroit... J'appelle ma boss, et étonnemment, elle a l'air compréhensive, elle me demande ce que j'ai (je lui répond que j'arrive plus à avaler ma propre salive tellement j'ai mal au coeur, je pense que c'est assez évocateur), elle me dit qu'elle espère que j'irai mieux, de prendre soin de moi... Tout d'un coup, je me mets à douter, je me demande si l'assistante et l'autre ont pas monté une histoire selon laquelle ma boss serait fâchée, pour que j'aille à la réunion quand même.... Bah tant pis, on s'en fout, tant que je peux partir.

Le trajet du métro, qui me prend au moins une heure et quart au retour, m'a paru une éternité. Par chance, j'avais un siège assis, mais malheureusement, il y avait une chaufrette qui marchait à toute puissance en-dessous. C'est bien, normalement...Mais pas quand vous avez la nausée, que vous comptez avec désespoir chaque station de métro, et que le train bouge de manière cahotique et dégoûtante...

3 stations avant la mienne, je tente d'ouvrir la petite fenêtre à côté de moi, parce que mon malaise empire... Je n'y arrive pas, et les 2 filles à côté de moi ne bougent pas....Finalement, je me décide à ouvrir la bouche (en fait, c'était ce qui me retenait depuis un bout de leur demander, j'étais sure que de desserrer les machoires allait être fatidique), et je demande à la femme à côté de moi de m'aider parce que je ne me sens pas bien. Je vois la peur dans ses yeux; elle craint que je lui dégobille dessus, et me dit que je devrais peut-être sortir du train dans ce cas-là...Mais il ne reste plus que 2 stations, j'y suis presque, et je sais que mon train se rend jusqu'à ma station; les trains suivants, si je sors de celui-là, pourraient s'en aller dans une autre direction et sauter ma station, comme ça arrive une fois sur trois.

Moins de 3 minutes plus tard, ça y est, ça tourne, j'ai une bouffée de chaleur et je vois à peine en face de moi. Je me lève précipitamment, sûre que c'en était fait, j'allais être malade devant tout le monde en plein milieu d'un wagon de métro (l'horreur... on a tous peur que ça nous arrive ou qu'on voit quelqu'un être malade....ark). Je me rends au plus proche de la porte, mais malhereureusement pour moi, nous sommes entre 2 stations, et la distance entre les 2 est une des plus grandes de mon trajet; environ 7 minutes. Je m'asseois par terre devant la porte, mon sac de plastique dans les mains, essayant de respirer le plus calmement possible, et de recouvrer la vue avant de tomber définitivement dans les pommes...

Finalement, arrivée à la station suivante, je me sens suffisamment remise pour attendre ma station, la prochaine. Me lever n'a pas été facile, marcher encore moins. Je marchais comme une zombie qui se demandait si son estomac lui jouerait un tour à tout moment.... dégoûtant.

Sortie de la station, un vent glacial m'attendait... et pas d'autobus (qui fait au moins la moitié du trajet à pied... 7min de moins à marcher, ça fait plaisir dans ces circonstances-là...). J'ai finalement pris un taxi, aussi appelé "mon sauveur", qui m'a mené à la maison en moins de 2 minutes pour un petit 5 pounds...

Puis je me suis effondrée dans mon lit, au chaud (mais pas trop) et aux soins de mon copain...qui par gentillesse m'offrait plein de choses à manger puisque je n'avais pas mangé quelque chose de consistant depuis 7h30 le matin. Je lui ai dit d'arrêter de me parler de patates pilées et de petit pois (en essayant très fort d'oublier que bientôt ça sentirait peut-être le bon filet de porc dans la chambre... et que mon estomac n'aurait pas été d'accord).

J'ai été prise de giga-frissons toute la soirée, ayant chaud mais trop froid pour sortir du lit... Et ce matin, j'ai laissé un message à l'assistante pour lui dire que je prenais une journée off. Je n'ai plus mal au coeur, mais j'ai encore des crampes d'estomac que d'ailleurs je ne comprends pas trop.

Et demain, je vais leur annoncer que quand je dis que je ne peux pas terminer la journée parce que je ne me sens pas bien (ce qui arrive très, TRÈS rarement), que je suis sérieuse, et que je ne reste pas une seule minute de plus dans le bureau. Si elles sont envie de se tuer à la tâche, ce n'est pas mon cas. Je n'ai jamais travaillé dans un endroit qui m'empêche de rentrer à la maison alors que je me sens aussi mal (et avec 1h30 de plus avant d'être rendue dans mon lit!!). Des endroits où je me suis dit : allez, tiens encore un peu, c'est presque fini, allez! Oui, ça oui, parce que tant qu'à être au bureau, aussi bien terminer sa journée. Mais quand j'en avais assez... c'est la première fois qu'on me dit qu'on s'en fout et que je dois endurer... Gang de malades. Faut tous jouer les superhéros parce que ma boss en est une. Je veux l'aider et faire de mon mieux, et je l'admire parce qu'elle travaille tellement fort... mais je la plains aussi, parce qu'elle n'a pas de vie. Et l'assistante non plus. Les deux travaillent jusqu'à 11h le soir, parfois même ma boss reste jusqu'à 3h du matin, et évidemment, elle est là à 6h le lendemain...

Je commence à en avoir marre de me sentir coupable et paresseuse parce que je ne veux pas faire d'overtime sans être payée (eh oui, l'overtime est accumulé pour avoir des journées de congé, mais étonnamment, ya personne qui les compte, mes heures d'overtime! Aussitôt faites, aussitôt oubliées!).

Je ne sais pas si je devrais chercher pour autre chose... *soupir* J'ai pas envie, mais... Arf.

dimanche 9 décembre 2007

Le Tate Museum

"Dynamic equilibrium of a perfect life"

Vous pensez que ça représente quel genre d'oeuvre d'art, ça?

Je vais vous le dire, parce que moi j'aurais jamais deviné (j'ai une imagination très limitée, vous comprenez...); un tableau blanc, avec 5 lignes noires, et un rectangle rouge.

L'art contemporain, ça m'énerve. Ça m'horripile. Pour moi, dans la danse, la musique mais encore plus l'art visuel, l'art contemporain, ce sont des artistes désespérés de ne pouvoir surpasser les maîtres du passé. Pour ne pas se faire comparer aux artistes - incomparables - du passé, ils tentent par tous les moyens de s'en éloigner le plus possible.

Et comme si ce n'était pas assez, ils ont leur petit vocabulaire à eux, leurs petites expressions, leurs petits hochements de tête entendus lorsqu'ils lisent la vignette d'un tableau, alors que dans le fond, ça se résume pas mal trop souvent à ça, justement: "dynamic equilibrium of life". WTF???

De toute façon, qu'est-ce qu'il y a de dynamique, de vivant et donc en mouvement, dans une toile où l'on peut observer avec délectation 5 lignes noires, agencées avec amour et style de manière verticale et horizontale, le tout agrémenté, pour le summum de notre plaisir, par un (j'en salive) RECTANGLE ROUGE.

Scusez-la. J'ai une sale grippe et j'ai fait 2 heures de transport pour voir ça. Et le pire, c'est que je ne peux pas blâmer le Tate Museum: je SAVAIS ce qu'il y aurait là. Je SAVAIS que je n'aimerais pas ça. Mais le Tate étant le Tate, sommité de l'art contemporaine de par le monde, lors de notre séjour à Londres, il fallait y aller, et même, il fallait essayer d'apprécier un minimum.

J'ai tout de même la chance d'avoir un chum qui, comme moi, s'insurge contre cette prétention d'art. Nous avons donc pu tous les deux déverser notre fiel et notre dégoût à voix haute - de toute façon, c'est en français, et même pour les Français, c'est pas toujours compréhensible, un "osti qu'cé lette" - et nous avons tous les deux agréé avec soulagement lorsqu'est apparue l'idée de "foutre le camp d'icitte".

Vous pensez que je suis fermée d'esprit face aux beautés de l'art contemporain? Face à son message profond et songé? Ok... je vous mets une photo.. vous la regardez bien attentivement, et après, je vais vous dire ce qu'ils disent que ça signifie... (la qualité de l'image n'est pas très bonne, mais sachez que j'ai pris illégalement cette photo, en toute vitesse, et que je me suis faite chicaner après, juste pour partager avec vous mon horreur face au survoltage de neurones dont les artistes contemporains sont atteints).

Ok c'est vrai, on voit pas bien... mais je vous décris tout de même la scène; le gros truc (c'est gigantesque, j'ai pas pris la poutre au-dessus qui tient le tout) en bronze représente l'éclair, si j'ai bien compris. Le chariot (je ne sais plus si c'est celui en avant-plan ou celui derrière recouvert de papier d'aluminium *hum*), eh bien c'est une chèvre. Et ce qui ressemble, franchement, de proche, et sincèrement, à des CROTTES DE CHIEN EN BRONZE, sont en fait, DES ÊTRES VIVANTS À DEMI-FORMÉS.

DAAAAAAAAAAAAAAH!!!! Et vous savez quoi? Dans la description, ils disent que c'est son oeuvre maîtresse, qu'il a fait dans les dernières années de sa vie, et qui regroupe tous les thèmes qu'il a tenté, anxieusement, d'exploiter toute sa vie. Bref, c'est la crème, ÇA. La cerise sur le sundae, l'accomplissement d'une vie d'artiste contemporain. Moi je trouve ça pathétique à en pleurer. Bon pas tant, parce que le gars, tout de même, a ses oeuvres au Tate. Je suppose que le problème, alors, c'est moi. (Je dis ça juste pour ne pas froisser l'artiste, en fait).

Il y avait quelques Picasso aussi, et des Pollock. Ce qui m'a fait réfléchir sur le fait que même si on encense Picasso à tours de bras, franchement, c'est pas toujours joli joli ce qu'il a fait. Esthétiquement, moi j'aime pas trop regarder. C'est vrai que j'ai vu plus de portraits de Picasso qui en valaient la peine à Montréal dans l'exposition sur le sexe. Mais tout de même, mis avec ses contemporains et ses petits amis bizarres, il retrouve sa place, et mélangé avec tous les autres, ça me donne mal au coeur.

Bon, TOUT n'était pas horrible là-bas, quoique pas loin. J'ai tout de même réussi à trouver UNE peinture que j'aimais beaucoup, une femme nue - réaliste cette fois, pas difforme comme toutes les autres - en simili-extase, verte (tout le tableau était vert), avec dessinée par-dessus une tête de bouc, des feuilles géantes, un masque, etc... (voilà j'ai trouvé la photo, mais étrangement, elle est pas verte du tout sur la photo..mais elle l'était vraiment en vrai..bref). Otaïti qu'elle s'appelle.

Bref, c'était à peu près la seule peinture que mes yeux trouvaient reposante, alors je suis restée assise devant elle un bout de temps - le temps d'arrêter d'avoir mal au coeur. Puis nous avons traversé une pièce noire avec des lignes en craie blanche partout, mes yeux ont un peu paniqué, mais pour une fois c'était une expérience qui en valait la peine (surtout en marchant vers un coin de mur... wooooooohh pas besoin de drogue avec une pièce pareille chez vous). Puis un petit film sur des fourmis qui ramassent les confettis brillants à la fin du Carnaval de Rio...et même se battent entre elles pour eux. Je me demande si elles étaient tant attirées par ces confettis strictement pour leur beauté - couleurs vives et brillance - ou s'ils avaient vaporisé, par exemple, de l'eau sucrée dessus... Parce que c'était plutôt intrigant de les voir aussi folles à ramasser tous ces confettis. Mais évidemment, en sortant de la salle, le panneau explicatif (long d'une cinquantaine de lignes) ne donnaient aucune information sur le comportement fourmilier...tout était dans la déééémaaaaaaarche de l'aarttiissssssste. M'énerve.

En conclusion, nous sommes venus, nous avons vu, et nous n'y reviendrons plus. Dommage que nous n'ayons pas pu voir l'immense araignée de Louise Bourgeois, mais il aurait fallu payer 10 pounds chaque pour y jeter un oeil. On s'est plutôt réjouis de n'avoir pas payé un rond (les musées étant souvent gratuits à Londres, du moins les expositions permanentes) pour avoir vu des horreurs pareilles pendant 3h de temps. On pourra tout de même dire qu'on ne juge pas à travers notre chapeau; nous avons eu 3h pour renforcer notre opinion: On HAGUIIIII ÇA.

dimanche 2 décembre 2007

Petit questionnaire de chez Tangerine (ma maman!)

J'ai été taggée par ma mère pour remplir un petit questionnaire, le voilà!

1- Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la quatrième ligne.
Deux livres à la même distance (c'est un minimum :oP)
- "The dwindling of the pure-bloods is, says Professor Burbage, a most desirable circumstance...she would have us all mate with Muggles...or, no doubt, werewolves..." - Harry Potter (le dernier magnifique opus de JK Rowling... quelle tristesse que la saga soit terminée!)
-"though he felt the chilling influence of its death-cold eyes, and marked the very texture of the folded kerchief bound about its head and chin, which wrapper he had not observed before, he was still incredulous, and fought against his sense." - A Christmas Carol, par Charles Dickens...oui, malgré la phrase macabre, c'est un conte de Noël...j'attends toujours de sentir l'ambiance de Noël... *hum*.

2- Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télé?
-Suis entrain de regarder les Simpsons... sinon, hier, c'était "Live of Let Die", un vieux James Bond, de circonstance selon notre position géographique sur le globe :D

3- En dehors du bruit de l’ordi, qu’entendez-vous?
La télévision, et mon chum qui rit des folies des Simpsons, et Dia qui crie "Moy, Moy!!!" (Maman, Maman!! en portugais).

4- Quand vous êtes sortis la dernière fois qu’avez-vous fait?
- Hier nous sommes allés prendre une marche dans la forêt derrière chez-nous, puis nous sommes allés au ciné voir American Gangster avec Denzel Washington et Russell Crowe... bon film!

5- Que portez-vous présentement?
-Hum...je sors de la douche, j'ai donc omis les pantalons, je n'entrerai pas dans les détails, merci!

6- Quand avez-vous ri pour la dernière fois?
-Les Simpsons sont assez efficaces là-dedans.. sinon, quelques minutes auparavant, c'était les pitreries de Guillaume, que je ne peux malheureusement pas raconter ici (ma mère lit tout de même mon blog...)

7- Qu’y a-t-il sur les murs de la pièce où vous êtes?
-E-RIEN. C'est beige, dull dull dull. On pense à acheter des posters... mais sans trop dépenser...
-
8- Qu’avez-vous vu d’étrange aujourd’hui?
-La petite fille qui vit avec nous (2 ans et demi) a chicané mon chum parce que j'avais un bobo sur la main. Elle lui a dit de me souffler sur la main, pas de me taper. (on en conclut assez vite de la manière dont ses parents la punisse...*soupir*)

9- Quel est le dernier film que vous avez vu?
-American Gangster, comme je l'ai dit plus haut.

10- Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quel est la première chose que vous achèteriez?
- Versailles..*hahaha* Bon ok... euh disons... un billet d'avion et une réservation dans un hôtel 5 étoiles pour tous les pays suivants: Autriche, Espagne, Maroc, Égypte, Grèce, France, Italie, Nassau, les Îles Vierges, etc, etc, etc...

11- Dites-nous quelque chose que nous ne savons pas encore de vous.
-Humm... ah oui tiens, je n'ai pas de système digestif! Non non, je n'en ai pas! (c'est mon chum qui me l'a dit...il est en déni total sur l'existence d'un quelconque système digestif dans un corps féminin....malheureusement pour lui, la petite Dia est entrain de briser toutes ses illusions). Bon c'était plutôt quelque chose que vous ne saviez pas de mon chum plutôt que moi.. ok, je l'avoue, je n'ai pas aimé "Autant en emporte le vent". C'est un grand classique, un film cheesy à souhait que toutes les filles sont supposées aimer..mais j'ai lu le livre avant, et j'ai été scandalisée des modifications qu'ils ont fait au scénario, alors j'ai pas aimé! (ouf, le secret que je gardais depuis si longtemps!)

12- Aimez-vous danser?
-Oui....avec les girls et un petit verre pour être dans le mood... Ça me manque pas mal!!

13- Quel serait le prénom de votre enfant si c’était une fille?
-Euh... Claudia, Catherine, Soraya... faudrait que j'y réfléchisse plus que ça!

14- Quel serait le prénom de votre enfant si c’était un garçon?
-Humm...Alexandre, Rafaël, Antoine...etc!

15- Avez-vous déjà pensé vivre à l’étranger?
-*hahaha* C'est ce que je fais depuis la dernière année, la France puis l'Angleterre! Je suppose que mes parents aimeraient bien que ça s'arrête à un moment donné....moi....je suis pas sûre, on verra ;o)

16- Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis?
-Prends toi un nuage et un verre de champagne, tout le monde est déjà là à faire la rumba!

Je ne taggerai personne en retour... puisque je ne connais pas assez mes lecteurs encore.. ;o) Manifestez-vous!

lundi 26 novembre 2007

La violence en Angleterre...

Évidemment, il y a des gestes violents partout dans le monde, et nous n'en sommes pas épargnés. L'important, selon moi, est de ne pas être "immunisé" contre toute cette violence. Toutefois sur cet aspect, je pense qu'il est déjà trop tard. Je ne crois pas que les gens des siècles passées étaient moins ou plus "habitués" à la violence; des meurtres crapuleux dans les ruelles, batailles à coups de haches ou d'épées, crimes de guerres multiples... Mais peut-être étaient-ils, de par leurs communautés davantage "tricotées serrées", sensibles aux malheurs de leurs voisins.

Je mélange un peu deux propos ici, ce n'est pas tout à fait clair, mais j'y viens...

Depuis que je suis arrivée à Londres, je constate en lisant les journaux qu'il y a beaucoup d'assassinats gratuits, sauvages, dégoûtants, à travers le pays. Le genre qu'on voit rarement au Québec, même s'il y en a tout de même. Un père assassiné à coups de pieds par une bande de jeunes devant sa fille de 18 ans pour leur avoir fait la morale. Un homme battu à mort dans un autobus à coups de poings par un psychopathe drogué parce que l'homme en question lui avait dit d'arrêter de jeter des croustilles sur tout le monde, dont sa copine. Un jeune homme qui voulait "prouver sa maladie mentale" en tuant - encore à coups de pieds, ça semble populaire ici, et c'est pas des farces - une femme de 15 ans son aînée le soir de la St-Valentin, après qu'elle l'ait ramené chez elle...C'était un acte qu'il voulait réaliser, qu'il a dit en cour... tuer quelqu'un. Brrrr. 24 ans le gars, sorti d'une bonne école privée au Devon, là où j'étais initialement supposée aller travailler (pas que je dise ici que je suis chanceuse d'être à Londres plutôt qu'au Devon, Londres est assurément plus violente). Depuis un mois aussi, ils ne parlent que d'une pauvre étudiante britannique de 20 ans assassinée dans son appart en Italie, à demi-déshabillée et la gorge tranchée, probablement tuée pour avoir refusé de participer une orgie, peut-être même par sa propre coloc américaine. Disons que c'est pas mal le cas qui a pris le dessus pendant que s'estompe (très) tranquillement l'affaire Maddie (qui fait tout de même la une au moins une fois semaine).

Il y a aussi de pauvres jeunes tués trop tôt, un petit garçon de 11-12 ans tué d'une balle dans la tête dans un parc, et tout plein de jeunes pas plus vieux que 15-17 ans qui se font tirés à peu près toutes les semaines, souvent en banlieue nord de la ville (pas très rassurant, je suis au nord ouest).

Je suppose que le nombre de crimes est proportionnel à la population; en Angleterre (et non en Grande-Bretagne), ils sont 50 millions, dont 8 millions à Londres en 2001 (mais "région métropolitaine 13 millions). (Aujourd'hui même une pure londonienne m'a dit qu'elle pensait qu'ils étaient 50 millions juste à Londres...hummm...ça sent la prétention parisienne tout ça, bande de nombrilistes).

Bref...je vous raconte tout ça, ces trucs horribles, parce que j'ai été surprise ce soir de mes propres réactions. Je me suis toujours dit que si j'étais témoin d'un acte violent....j'essayerais de faire quelque chose. Que je viendrais en aide à la victime...

Je n'ai rien vu ce soir, rassurez-vous. Mais alors que j'étais presque rendue à la maison, plus que 3-4 minutes et entrain d'escalader la fameuse pente de notre rue, j'ai entendu de très forts haletements, je n'arrivais pas à dire si c'était un gars qui étaient dehors entrain de simuler l'acte sexuel avec ses amis, si c'était effectivement quelqu'un ENTRAIN de faire l'acte la fenêtre grande ouverte (et la tête sortie, presque), ou si c'était d'étranges cris de douleur...

Puis les cris, plutôt que de décroître comme je m'y attendais (puisque je m'éloignais) se sont mis à se rapprocher. Ça m'a un peu inquiéter, je venais de dépasser un gars à l'air louche, il était 19h et il faisait déjà bien noir sur la rue semi-passante quoiqu'assez bien éclairée. Puis j'ai entendu un pas de course, et les halements se sont rapprochés... "Han! Han! Han! Han! Haan! Han!" Un gars m'a dépassé au pas de course, en criant "Help! Help! Call an ambulance, help!!" C'était lui qui haletait depuis tout à l'heure. Il me dépasse et arrête les filles qui sont à peine à quelques mètres devant moi. Se met devant eux en joggant et en répétant "Help! Call an ambulance! A thief took my money and he hit me at the chest!"

Ok, si vous ne lisez que les paroles, vous vous dites, mon dieu le pauvre homme, il a été attaqué lâchement (dans un coin sombre qui fait office de raccourci dans le coin, lequel je prends d'ailleurs tous les matins, ha ha! Et que je refuse de prendre le soir, même si Guillaume m'accompagne, je sais pourquoi maintenant!), j'aurais dû appeler l'ambulance "drette là". Oui mais... le gars avait l'air louche. En fait, la vérité, c'est qu'il avait pas l'air mal en point du tout. À part le fait qu'il faisait beaucoup, beaucoup de bruit, il tenait le haut de son manteau ensemle avec ses deux mains et continuait de jogger sur place devant moi... et je trouvais pas qu'il avait l'air du genre de gars qui aurait pu se faire poignarder, tirer ou même juste entailler quelques secondes plus tôt.

J'en étais encore entrain d'étudier l'expression sur son visage, il n'avait pas l'air si paniqué... et puis je me suis dit "J'aime pas ça, je n'arrête pas de marcher, le gars a l'air trop bizarre, je sais même pas s'il essaie de nous niaiser ou s'il est sérieux." Et j'ai continué mon chemin... les deux filles devant moi (je dois avouer lâchement que si je n'avais pas été seule j'aurais probablement considéré davantage l'option de m'arrêter pour lui venir en aide et éclaircir la chose..) ont continué de regarder le gars, qui joggait maintenant vers une bâtisse tout près, en criant encore "Call an ambulance, I live here". Les filles lui ont crié de loin "Which flat?" Et il a répondu, tout en pesant sur l'interphone à l'entrée, tenant toujours son manteau fermé près de son cou.

J'ai passé le reste du chemin à me demander s'il déconnait ou s'il était sérieux... tout en ouvrant - par mesure de précaution totalement inutile - mon canif suisse (lame d'environ 1 pouce et demi) dans ma poche de manteau... Le voisinage me semblait moins "safe" tout d'un coup, que ce soit à cause des voleurs fous, ou des joggeurs étranges... Je me suis sentie encore plus mal quand j'ai entendu une ambulance passer tout près... J'ai honte de moi, j'ai omis de venir en aide à une personne en détresse, juste parce que j'étais suspicieuse... Quelle lâche je serais alors, si j'étais devant l'agresseur et l'agressé?

Entk, il serait temps que je trouve comment me procurer du poivre de cayenne....

Dans le même thème de la violence, puisque ça adonne comme ça, je vous informe que j'ai passé une sale nuit parce que notre couple vedette "Brasil-Polonia", parents de la petite fée/monstre mascotte de l'appartement, se sont disputés une partie de la nuit (en fait, de minuit trente à 2h du mat) hier. Évidemment, pour ne pas réveiller la petite qui dort tout en haut, ils viennent s'astiner dans la cuisine, sous notre chambre. Et comme je vous l'ai déjà dit, on entend TRÈS BIEN, et même PAS MAL TOUT de notre chambre. Je tente de leur faire comprendre qu'ils dérangent en marchant bruyamment au-dessus de leur tête, avec notre plancher qui craque à qui mieux-mieux. C'est un échec. Je tape carrément du pied, en sautant presque à chaque pas, à bout de patience. Puis je dis à Guillaume: je leur laisse 20 min...qu'ils règlent leur chicane, mais dans 20min, je veux la paix - et le sommeil.

Le décompte était presque terminé...quand elle s'est mise à pleurer. Tiens, soudainement j'avais plus envie d'aller leur jeter un regard meurtrier en me rendant aux toilettes...J'en ai déduis que ce n'était pas le moment, mais surtout, pour mon petit moi personnel, je n'avais pas le goût de voir ça et d'être impliquée. Ça devient plus personnel quand c'est rendu là....alors on attend, ya rien d'autre à faire, ils font trop de bruit pour dormir. Ils haussent le ton... Puis on entend quelque chose bardasser par terre, comme si quelque chose était tombé. Puis des pas dans l'escalier... la lumière de l'escalier (à notre grand désespoir, on a un pied de fenêtre en haut de notre porte, ce qui fait que si qqun ouvre la lumière en pleine nuit, on l'a dans les yeux), ça monte, ça descend, ça réveille la maisonnée au complet. J'ai les nerfs à fleur de peau, je vais aux toilettes...en passant je ferme la lumière, j'en ai rien à foutre qu'ils se plantent dans les escaliers lors de leur prochaine descente-remontée, ça va juste leur montrer que certaines personnes recherchent le calme et la noirceur. Juste avant que je regarde ma chambre avec un semblant d'espoir de pouvoir enfin dormir... J'entends madame pousser un cri encore plus aigu que les autres...

Je rentre en sacrant dans ma barbe (plus très dans ma barbe, j'avoue... ils veulent pas jouer dans la subtilité, pourquoi on broderait nous autres pour être discrets... J'ai pas beaucoup dormi cette nuit.

Guillaume me raconte ce soir en soupant qu'il a parlé avec le Polonais... qu'elle lui a jeté à 2 reprises une tasse dessus (il a maintenant un beau bleu sur la cuisse...mais la tasse est encore intacte, wow!), puis qu'ils sont montés en haut, que là elle s'est jetée sur lui, qu'elle l'a frappé et qu'il en a saigné du nez pendant une bonne partie de la nuit... et finalement, il est allé réveillé sa soeur qui vit dans la petite pièce près de l'entrée, et lui a demandé de venir dormir avec lui (avait-il peur de se faire attaquer dans son sommeil?), et c'est sa blonde qui est allée dormir dans la petite pièce...

Ce matin ils se sont excusés pour avoir tenu la maisonnée au complet réveillée pendant 1h. Je les plains, franchement... leur vie de couple est un enfer, et ce depuis qu'on vit ici... ils ne s'entendent sur rien... leurs efforts sont louables pour leur petite fille... mais tout de même...pfff.
Ce que je suis contente d'avoir un namoureux qui pense à me faire de la tisane parce que je suis balade ;o)

dimanche 25 novembre 2007

Ma fin de semaine à Londres


Bonjour à tous!

J'ai passé une agréable fin de semaine, je pensais la partager avec vous, pour une fois que je vous décris un peu mon environnement et mes activités londoniennes ;o)

Vendredi soir j'ai célébré la fin de la semaine avec Guillaume en me reposant le cerveau. Le début de la semaine a été très dur, psychologiquement et physiquement... Ma boss est une machine, j'ai énormément de respect pour elle et pour tout ce qu'elle arrive à faire dans une seule journée (bien que le prix à payer soit de partir de la maison à 5h30 du mat et de partir du bureau parfois genre...à 11h du soir). Mais elle demande le même sacrifice à ses employés, et je réalise que je ne suis pas prête à le faire...entk pas au salaire pour lequel je suis payée. Et même avec un meilleur salaire... Je réalise peu à peu qu'il me faudra trouver un emploi près de chez moi, plus tard... Peut-être qu'avec une voiture ce serait moins pire (je sais que c'est plus long qu'en métro parfois, mais au moins, on est dans ses affaires et on a pas besoin de se battre pour son mètre carré vital).

Tout de même... vendredi, on a bien mangé, puis on a ouvert une bouteille de vin rouge sucré à faire chauffer (du vin aux aromes de cannelle, agrumes, coriandre, cardamome, bleuets, etc...) et on a écouté Harry Potter 5... jusqu'à ce que, évidemment, je m'endorme dessus (shame on me, pas capable d'écouter un film au complet, mon chum est trop confortable ;o))

Puis samedi on s'est levé relativement tôt (ok, 10h, c'est pas très tôt non ;)) on a mangé des crêpes, gracieuseté de môsieur-le-cook, et on est partis pour le British Museum, après quelques hésitations. J'ai refait avec Guillaume la section Égypte ancienne que j'avais fait avec Karine, mais cette fois à la "historian's way", ce qui veut dire qu'on a passé 3 heures à parcourir 6 pièces. (Ce qui n'est pas humainement tolérable pour quiconque n'a pas étudié en Histoire *hahah*). C'est vrai que leur collection est géniale... Paris a le Livre des Morts (un magnifique papyrus de plusieurs dizaines de mètres de long, avec des dessins représentants les étapes de la pesée du coeur, les dieux à têtes d'animaux, l'entrée au "paradis", etc...). Mais ils n'ont qu'une petite momie cachée dans un coin en-dessous d'un escalier...c'est assez étrange qu'ils la cachent comme ça d'ailleurs. Ils ont beaucoup de sarcophages par contre. Mais nous, les morbides, on veut des cadavres (beurk!).

Le British Museum nous donne notre lot de morbide. Et de quoi satisfaire notre curiosité. Ils se sont bien rendus compte que de déballer les momies les abîmait beaucoup. Maintenant, ils les sortent de leurs multiples sarcophages, mais leur laisse leurs centaines de mètres de bandelettes (ceci est une approximation, s'il-vous-plaît ne pas prendre mes qualifications d'historienne à la lettre lorsque l'on parle d'un sujet aussi lointain de mes connaissances approfondies!). Ce que les chercheurs ont fait plutôt, c'est prendre des scans ultra-modernes pour voir ce qu'il y avait sous les bandelettes. Et c'est fas-ci-nant. Les radios ne sont pas si grandes (semble que ça n'intéresse pas autant de monde que ça devrait...quoique si on se fie au nombre de touristes qui se sont exclamés "oh! la momie de Cléopâtre!!!" simplement parce qu'une momie s'intitulait "Cléopâtre, une jeune fille de 17 ans"... (me voyez vous une main sur le front, hochant la tête de désespoir?)), bref peut-être que ça n'intéresse pas la majorité des personnes qui parcourent le British Museum à la course comme le Louvre, en voulant en voir le maximum dans le peu de temps alloué.

Bref, j'ai appris un peu d'ancien égyptien, j'ai vu leurs jouets, leurs portraits, leurs trips phalliques (que pensez-vous d'un dieu assez puissant pour s'auto-féconder en s'""infligeant"" lui-même une relation orale, ein? Oui oui, ya des papyrus de ça!), leurs graffitis (des traces de pieds, notamment, sur une roche, dirigés vers une pyramide je pense...), etc etc. J'ai vu 2 momies toutes nues, bien en chair et en os, en cheveux et en ongles, ce qui est plutôt troublant. Pleins d'os tout seuls aussi, des signes d'arthrite, de malnutrition et de dents abîmées par le sable soufflé par le vent. Ils peuvent déterminer la (les!) raison de la mort d'une personne, notamment en fouillant dans son estomac, en inspectant les poumons plein de traces de fumées (les feux de cuisine). Franchement, j'ai beaucoup apprécié. Il y a toujours un tas d'informations dans une pièce de musée, on a souvent simplement pas la patience de lire tous ces secrets livrés sur un plateau d'argent...

Puisque l'entrée du musée est gratuite, on risque d'y retourner souvent, je suis pas arrivée à retrouver l'homme de Lindow, retrouvé en Angleterre, mort il y a 2000 ans, selon un rituel complexe (coups sur la tête, entaille sur la poitrine, gorge coupée). Il a été retrouvé dans la boue, toute sa peau est encore quasi intacte, quoiqu'on dirait que ses os ont un peu "fondu" en-dessous, dont son crâne... mais on voit encore ses cheveux et sa barbe, et ils ont essayé de reconstituer de quoi il avait l'air... Je vous invite à jeter un petit coup d'oeil sur une photo de lui ici http://www.britishmuseum.org/explore/highlights/highlight_objects/pe_prb/l/lindow_man.aspx et en même temps, regardez le corps dans la petite image "Related objects", Predynastic Egyptian Man, un autre homme mort il y a 5400 ans, en 3400 av. JC. Mommifié naturellement. Je me répète: fas-ci-nant).

Bon sinon ensuite nous avons marché un peu, et pour une fois je savais ce que j'avais envie de manger: des sushiiiiis!! Alors on a trouvé un resto de sushis (habituellement, c'est toujours quand on cherche un type de cuisine en particulier qu'on trouve pas, mais on a été chanceux). Après un bon repas bien complet pour 10-12 pounds chaque (entrée de dumplings, giga-soupe et plusieurs sushis), nous avons décidé d'inspecter un peu la jolie rue sur laquelle nous étions, en attendant d'aller rejoindre Katrin, l'assistante autrichienne de langue qui travaille avec Guillaume, pour un verre. Mais nous avons eu la malchance (le bonheur!) de tomber sur une bouquinerie de livres neufs à des prix scandaleux (tous les classiques de la littérature à 1,75 pounds, un ptit 3,50$ pour Dickens, Dumas, Shakespeare, Fitzgerald, Wolfe, Wilde, etc etc!!!

On a dû passer une bonne heure là, ou Guillaume a acheté un livre sur la guerre (le très sérieux "On War" à 5 pounds) et un d'Oscar Wilde (Dorian Gray) et moi j'ai acheté un recueil de 5 nouvelles sur Noel de Dickens (moi je préfère rester dans le thématique, je sens Noel me gagner lentement...). Qui sait, ça me mettra peut-être de bonne humeur dans le métro ;o)
Pendant notre bouquinage, nous avons entendu des cris qui se sont avérés être le résultat d'une manifestation....très féminine. C'était effectivement une grande manif contre la violence faite aux femmes, et ou les filles criaient "Yes means yes while no means no". Ça paraîtra peut-être un peu basic à certains... Mais j'ai lu la semaine dernière dans le journal que près de 50% des étudiants universitaires masculins disaient que cela pouvait être acceptable de "forcer" une fille à avoir une relation sexuelle "sous certaines conditions". Vous allez peut-être vous demander "oui mais lesquelles?". C'est la première question qui m'est venue, pendant une fraction de seconde. Puis une réponse s'est imposée, sans plus de question: il n'y en a pas. Aucune. Aucune condition ne peut motiver le fait de forcer une fille. Qu'elle soit saoûle, qu'elle ait d'abord dit oui pour ensuite dire non, qu'elle soit même la propre copine du gars. Non mais c'est quoi cette histoire de ""certaines conditions""??? Ça m'a choqué. Alors j'en ai convenu que cette manifestation avait tout son lieu d'être, et pas seulement ici ou les Anglais semblent avoir besoin qu'on leur rappelle quelques petites règles de base, comme la signification toute simple des mots "oui" et "non", mais un peu partout dans le monde. Cette manif coincidait avec l'événement contre la violence faite aux femmes à Paris. Ma seule déception, c'est que cette manif s'est tenue à petite échelle, un samedi soir aux alentours de 19h, sans avoir fait beaucoup de vague. Je ne monterai pas sur mes grands chevaux en mettant tous les hommes dans un même panier; je dis simplement, je suis contente que ces filles posent ce geste.
(J'ai trouvé un site qui en parlait, et voici les stats pour la Grande-Bretagne:
With a rape occuring on average every 11 minutes and domestic violence a reality for some women every 27 seconds, the march is an extremely important reminder that even in our 21st century modern society, women are still being abused.According to the British Crime Survey there are around 40,000 attempted rapes as well as 300,000 cases of sexual assualt every year. This is even more shocking when you consider that the conviction rate in the UK is the lowest it has ever been and one of the lowest in Europe, meaning that there were more rapists convicted in the 1970s when the Reclaim the Night marches were started.

Puis en sortant de la bouquinerie, nous avons marché dans Soho à la recherche d'un dessert, mais finalement j'ai préféré manger les vitrines des pâtisseries des yeux, parce qu'il n'y avait rien d'assez chocolaté-toutefois-pas-trop-sucré à mon goût...

Puis nous nous sommes fait poser un lapin (poliment, tout de même, alors ça va!) par Katrin, et nous avons décidé d'aller prendre un verre tous les deux. Nous avons marché dans les alentours de Picadilly, puis sur la très chic Regent Street (l'équivalent commercial des Champs Élysées, magnifiquement illuminée elle aussi), et jusqu'à la vitrine magique d'un magasin sur cette rue, spécialement conçue pour le temps des fêtes...je ne sais si je vous en ai parlé précédemment, mais c'est une bande de nounours tous plus craquants les uns que les autres, faisant les "mongols" dans l'atelier du Père Noel... ils jouent des instruments, font un sapin, peignent un tableau avec la queue d'un autre, se chamaillent un peu entre eux... tout cela animé par de fines cordes reliées au plafond... Et avec une jolie musique de xylophone, touuuut à fait Noel. J'oublie toujours de traîner ma caméra lorsque je pars pour le British Museum, puisque je me dis chaque fois que j'y retournerai des dizaines de fois, mais j'oublie qu'ensuite, je SORS du musée et je vois des choses magnifiques que j'aimerais partager avec vous... Alors voilà, je compte bien repasser encore devant cette vitrine, et je vais faire comme l'attroupement qui y est toujours, je vais FILMER la scène et je vous la montrerai.

Nous sommes entrés dans le magasin, qui ressemble à un genre de La Baie encore plus chic... On a regardé pour trouver un parfum à Guillaume, mais finalement nous en sommes ressortis avec un Guillaume qui sentait la guidoune après avoir essayé UN PARFUM seulement, parce que le premier vendeur sur lequel on est tombé a voulu s'assurer (bêtement, on rage encore contre lui) qu'il ne sente plus aucun parfum de la soirée: il lui en a d'abord mis sur le poignet (je me suis dit, zut, la manche de son beau nouveau manteau de feutre va sentir), puis quand on a dit, mi-polis mi-sincères, que ça sentait bon, le gars est sorti de derrière son comptoir, semble-t-il, avant qu'on réalise ce qu'il était entrain de faire, et il a fait le tour de Guillaume en lui en ASPERGEANT le cou, le foulard et le col de son manteau d'au moins 5-6 "spoutchs". DAAAAAAH. Au moment ou je vous écris, son manteau est encore dehors, sur la corde à linge, à prendre l'air parce qu'on en a marre que la CHAMBRE sente la guidoune.

Puis on a cherché notre pub avec des giga-divans en cuir sur lesquels ont s'étaient effouèrés comme des pachas ya déjà presque un mois... caché tout près du métro Baker Street, mais derrière une toute petite rue...finalement, on a pas trouvé... mais on a trouvé bien mieux: en tournant un coin, la magie de Noel nous est encore sautée au visage. Des anges blancs de 3 mètres de haut bordaient une rue complète, c'était féérique... J'espère que vous appréciez la photo que j'ai mis en haut de mon message, parce que ça m'a pris presque 30min la trouver (perfectionniste la fille...si elle avait eu sa caméra, la fille, aussi, elle perdrait peut-être moins de temps...humm).
On s'est trouvé un pub au coin de cette rue là, au tout début de la rue. Il y avait une terrasse et plusieurs irréductibles qui buvaient dehors..la soirée était relativement clémente pour un 24 novembre à Londres, alors nous nous sommes joints à eux. Assis sur la terrasse, mon cidre dans la main, auprès de mon chéri, à regarder les anges de lumière et la pleine lune bien ronde au-dessus de nous, qui éclipsait même les anges... j'étais vraiment bien.
Nous sommes rentrés tranquillement, un peu refroidis c'est vrai, vers 11h, avec un petit crochet vers un resto fast food pour que Guillaume satisfasse son appétit (effectivement, quelques sushis et un grand bol de bouillon, pour un gars, ça tient pas longtemps...et je suppose que le whisky ça rince le tout? *hahaha*). Puis on a commencé Ding et Dong mais on a pas eu le courage de le finir...
Et aujourd'hui, je me suis réveillée avec les beaux symptômes du rhume habituels, merci à TOUTES mes collègues de travail qui ont touché à tout dans le bureau cette semaine alors qu'elles avaient le virus de l'année. J'ai eu beau me servir de petits linges désinfectants pour les poignées de porte et tout le reste, je suppose que je ne peux pas m'arrêter de respirer en leur présence... Bon je ne me suis pas aidé en restant une petite heure dehors hier soir à siroter mon cidre, mais... c'était tellement agréable ;o) On devait sortir aujourd'hui aussi, et puis finalement, fallait faire les courses, alors on a fait les courses, on s'est permis des folies, vu ma première paye imminente, en achetant un drap (donc même si on se bat pour le couvre-lit, on dort pas le derrière à l'air), puis une rallonge d'un mètre, et euh....bref, plein de produits de luxe comme ça *hahaha*. Ah oui, et du steak de thon, que Guillaume a délicieusement préparé dans des graines de sésame et avec des légumes en papillote... j'en salive encore (agrémenté d'un petit cidre à la poire, miam!). Et ce soir, après avoir fait le lavage et raccomoder des boutons (sans ma frustration de "je n'ai que ça à faire de mes journées puisque je ne trouve pas d'emploi), on a terminé la bouteille de vin épicé et chaud (il restait un ptit fond). Ah oui, et on a joué au YUM avec les Polonais avant le souper, ce qui ne peut que vous confirmer encore plus que c'était un dimanche de farniente bien classique.
Maintenant, je dois être d'attaque pour demain, parce que je m'expatrie encore (je sors de Londres pour aller au satané collège ou je suis allée lundi dernier, ça devrait me prendre 1h30 m'y rendre demain matin, puis presque 2h retourner au bureau, puis 1h30 rentrer chez moi, wouhou!), j'espère que la grippe ne sera pas pire qu'elle est aujourd'hui (et pourtant, je me doute que si!!).
On est toujours à se demander ce qu'on fera pour Noel, mais si la tendance se maintient... Tania vous annonce, à minuit vingt-neuf en ce 26 novembre, que les vacances de Noel 2007 se dérouleront à Londres, oui mesdames et messieurs, je répète, à Londres. Bah, ça ne devrait pas être si mal que ça.... après tout ;o) Londres...c'est tout de même Londres, non?

lundi 19 novembre 2007

Un lundi "à la Garfield"...


Ça a commencé avec un lion.

Un cauchemar où un lion me pourchassait dans une giga-cage qui ressemblait plus à une grange... Très, très gros lion, en fait c'était une lionne, évidemment que c'était une lionne, c'est elle la chasseuse. Elle avait une tête éééénorme. Je parcourais les allées de la grange-zoo en me disant que c'était insensé de garder des animaux dans des stalles à portes basses, comme pour les chevaux. 2 minutes après, ce que je craignais arriva: la lionne sautait sa barrière ridicule et voyait en moi son prochain repas... Je ne sais comment, je suis arrivée à grimper un étage plus haut, puis j'ai rampé sur un "faux sol" en barreaux, et je voyais la lionne sous moi, qui se pourlèchait les babines. Puis il y en a eu une autre qui arrivait vers moi, et j'ai dû me laisser glisser entre les barreaux et me suspendre par les bras, avec la lionne d'au-dessus qui commençait à me dévorer les doigts pendant que celle d'en-dessous attendait que le "snack" tombe...

Puis, (je suppose que j'ai fini par tomber et je suis morte dévorée par un duo de lionnes diaboliques), j'étais à la maison, chez mes parents, et un malade mental nous poursuivait, moi et mon frère, en essayant de nous assassiner tous les deux. Justin avait des plans machiavéliques à la "Maman j'ai raté l'avion", il préparait de l'huile brûlante pour lui déverser sur la tête, pendant que moi je lui criais de plutôt foutre le camp par mon balcon pour qu'on s'éloigne le plus possible.

Après ces rêves mouvementés, ouvrir les yeux, essayer de ralentir ma respiration et me coller sur mon ronflant de chum (c'est pas vrai il ronfle pas...ben pas souvent) n'ont rien fait pour me calmer, et j'ai passé les 30 minutes suivantes à essayer de me rendormir. Puis je me suis réveillée une seconde fois parce que mes petits mumuscles exténués du patin à glace de la veille élançaient comme s'ils voulaient se venger de s'être fait imposer un peu d'exercice.

Puis je me suis réveillée avant mon cadran, bien avant (bien trop avant!) mon cadran que je craignais d'entendre sonner à tout moment... il a dû sonné 30min plus tard, 30 minutes d'attente craintive que la nuit - de toute façon merdique - soit déjà terminée.

Ensuite je suis sortie dehors, il faisait froid, humide, et il pleuvait. Mon soulier droit faisait encore "skwick skwich" de la veille où j'avais mis le pied dans une giga-flaque d'eau sans m'en rendre compte. Ça m'énervait.

Rendue au métro, je savais que je ne pouvais pas me contenter de me jeter dans le premier train venu; il fallait d'abord que j'ajoute -ENCORE- de l'argent sur ma carte de transport...évidemment, vous allez dire, si je mettais plus que 10 pounds à la fois (un aller étant 2,50), je n'aurais pas besoin d'en mettre tous les 2 jours... la machine a failli me bouffer un 10 pounds en lui donnant une valeur de 5 pounds...j'ai pesé frénétiquement sur "Cancel" jusqu'à ce qu'il me rende mon 10 pounds... ouf.

Puis je me suis engouffrée dans le métro bondé, les vitres couvertes de buée, pendant mon heure de transport matinal. Je ne me dirigeais pas vers le bureau; ce matin, j'avais pour mission d'aller dans un collège, partenaire d'un de nos projets, "Roots2Grow". Le projet vaut, si j'ai bien compris, son pesant d'argent: plus d'un million de livres en subvention gouvernementale, si le tout se déroule convenablement. Le problème, c'est ce que collège vient tout faire fouèrer. J'ai perdu presque 2 heures de ma matinée là-bas pour RIEN. R-I-E-N. Toute la semaine dernière, j'avais envoyé des emails au responsable de ce collège, pour qu'il récolte les pièces manquantes pour les dossiers de ses élèves. Elles sont juste 14, et même maintenant, puisqu'il y en a au moins 2 qui quittent par semaine, elles ne sont que 10. Mais c'est un chiard paaaas possiiiiiible d'avoir les petites signatures qu'il nous faut. Ce qui n'aide pas, c'est que les jeunes ne se présentent pas à leur seule journée de cours par semaine...elles s'en foutent, c'est un cours de service à la clientèle / réceptionniste pour les salons de coiffure. À cet âge-là, les filles veulent aller directement en coiffure, elles veulent pas passer par le "front desk" pendant un an avant qu'on leur laisser toucher à une paire de ciseau. Bref... toute la semaine dernière, j'ai appris mes dossiers par coeur (fallait bien, j'ai dû les classer et reclasser au moins 5 fois), et j'ai fait une belle liste bien claire qui disait, par élève, les pièces qui n'étaient pas dans le dossier. Le gars me dit, parfait, je vous donne ça au meeting de lundi matin.

Mon c**, oui!!! J'avais fait une liste d'une trentaine de formulaires manquants... il m'a donné 5-6 feuilles, certaines que j'avais déjà aux dossiers, d'autres qui n'étaient même pas complétées...Eille, il essaie de se convaincre qu'il ne s'est pas pogné le beigne en me donnant ces 5 feuilles-là, et yen a là-dedans qui ne sont même pas signées par l'élève, LA SEULE CHOSE QU'ON LUI DEMANDE!! Bref, j'ai passé 2 heures, avec la fille responsable d'un autre collège (et qui m'a montré comment démêler les dossiers) à m'astiner avec le gars, à lui dire que ça devait être prêt pour mercredi matin, date à laquelle la responsable ultra-super-stiff vient scruter à la loupe nos dossiers, sinon, ils pourraient bien donner leurs cours autant qu'ils voudraient, ils ne recevraient plus d'argent. Il a essayé de mettre ça sur la faute de la terre entière, il voulait que j'aille chercher tous les dossiers au bureau (un plein tiroir de classeur, 1h de métro), pour lui ramener et que les élèves puissent "compléter à la source". Mais quand il me dit qu'il y a 1, puis 3 élèves dans le cours (comme je vous disais, sont pas beaucoup!), et que je lui demande leurs noms pour qu'on s'occupe au moins d'eux, VU QU'ON S'EST DÉPLACÉES POUR ÇA, il me dit "ah non non, j'ai pas voulu interrompre le cours... ils partent en dîner à 13h". DAAAAH!!!!!

Bref, je suis sortie de là complètement dégoûtée, en me disant que j'avais été reviré à l'extrême sud de Londres (je vis au nord-ouest) pour rien...Et juste comme je me disais "bon ça y est, le mal de bloc vient de me pogner", ya un MAUVAIS CAVE qui m'a croisé sur le trottoir en me RENTRANT DEDANS avec une force complètement démesurée... Je vous jure, je ne me suis JAMAIS fait rentrer dedans dans la rue aussi violemment... PIRE, il s'est même pas excusé, ni même ARRËTÉ. J'en ai eu l'épaule engourdie pendant 2min. J'ai pensé le poursuivre avec mon parapluie pour lui en foutre un coup sur la tête, mais puisque j'étais avec une collègue, je me suis dit que ça paraîtrait mal si elle venait à dire "vous savez, je pense que Tania est un peu **impulsive** et **agressive**...".

Puis un trois-quart d'heure pour rentrer au bureau (la journée n'est pas finie, non), là où déjà trois personnes faisait les 100 pas dans la pièce (une pièce à peine assez grande pour contenir 2 bureaux face à face), mon bureau était pris par ma boss, qui parlait au cellulaire debout devant ma chaise, et qui a très mal pris les mauvaises nouvelles que je lui amenais. Quand elle a appelé un gars qui nous aide à préparer les dossiers pour le gouvernement, et qu'elle lui a dit qu'il devait écrire un email suffisamment bête au gars du collège parce qu'elle en pouvait plus, qu'elle passait son temps à l'hopital (elle a été diagnostiqué d'un cancer du sein, elle doit se faire opérer en décembre, et d'ici là, elle fait un marathon insensé pour que tout soit correct pendant son mois d'absence...je l'admire énormément, mais je sais pas comment lui dire qu'elle ne peut pas jouer à la superwoman tout le temps...elle reste au bureau jusqu'à 10h, minuit, 3h du mat desfois), et puis elle s'est mis à avoir les trémolos dans la voix...il était temps pour moi d'aller aux toilettes pour prendre pleinement conscience de ma migraine.

Je reviens dans le bureau, l'assistante de ma boss me dit "tiens, on a besoin d'un double de cette clé, vas nous faire ça!" Euh... et OÙ est-ce que je suis supposée faire faire un double de clé, moi là? Elle savait pas plus que moi, et a eu l'air surprise que je ne le sache pas... Et elle m'a regardé comme une extra-terrestre l'espace d'un instant quand elle m'a donné une lettre à poster, et que je lui ai demandé de quelle couleur était les boîtes aux lettres ici... (elles sont jaunes en France, j'ai pas pris la chance de confondre une boîte à malle avec une poubelle!!! (elles se ressemblent d'ailleurs, sauf la couleur, JUSTEMENT!).

Ça m'a pris 45min revenir au bureau... j'ai erré dans le quartier indien (pâtisseries trop sucrées, restaurants végétariens et marchands de tissus à chaque 3 pas), puis je me suis rendue à l'évidence que je n'en trouverais pas sur cette rue-là (j'ai dû rentrer dans au moins 6 épiceries pour leur demander où je pourrais trouver un "keymaker"... et ne me dites pas que c'est pas le bon terme! mon cerveau est à off, je trouve que ça fait plein de sens!). Puis j'ai changé de rue et j'ai enfin pu passer plus près de la giga-mosquée qui est au coin de notre rue... ça m'étonne qu'ils n'aient pas de problème avec la ville; de mon bureau, la fenêtre fermée, et eux en face de la rue un peu plus loin, j'entends leurs chants de prière à 10h, 12h30, 2h, 4h.... Bon ça ne dure pas longtemps, et c'est plutôt irréel de les entendre... c'est pas laid, mais assez étonnant la première fois, je me demandais d'où ça venait... Finalement, il a fallu que je me rende jusqu'à la prochaine station de métro... mes pieds avançaient tout seuls, méchaniquement, mes jambes ne me suivaient que parce qu'elles étaient bien obligées... *soupir*. Il avait recommencé à pleuvoir, et puisque je ne pensais pas être sortie pour plus de 10min, j'avais laissé mon parapluie au bureau... grrrr...

Puis je suis rentrée au boulot où j'ai finalement pu reprendre possession de mon bureau... le gars du collège m'appelle pour me dire qu'il a pu compléter une douzaine de papiers de plus.. finalement, encore le tiers n'était pas nécessaire...je vous jure, on dirait qu'il ne lit pas mes emails... *soupir*

La migraine devenant de plus en plus envahissante, à 5h pile, j'étais debout avec mon manteau, prête à n'importe quoi pour éviter qu'elles me gardent plus longtemps (elles étaient 3 en meeting, sûrement un peu jalouses de me voir me sauver).

En sortant, il mouillait encore à sio. J'ai été chanceuse avec les métros, pour une fois, je ne les ai pas attendus plus de 5min chaque. Mais, comme je vous l'expliquerai éventuellement, les banquettes sont mal faites dans le train que je prend le plus longtemps, c'est du genre de 1 1/2 place, ou 2 1/2 places, plutôt que 2 ou 3... Ce qui veut dire que, quand j'étais enfin entrain de récupérer de ma journée, bien assise alors que tout le monde était debout (le seul avantage de partir d'aussi loin), ya une madame TROP LARGE qui a décidé qu'elle fitait entre moi et le gars sur notre banquette. Elle s'est écroulée à moitié sur moi, il a fallu que je me tasse, puis que je me tasse encore... finalement, j'ai passé le reste du trajet (un bon 20min) une fesse sur le banc, l'autre dans le vide, à m'accoter sur la banquette d'à côté avec mon bras pour ne pas tomber dans l'allée... DAAAAAAAH.

Puis, home sweet home, j'arrive dans la chambre, et je me mets à faire une Harry Potter de moi, j'étais prise d'une crampe dans le front, je m'écroule sur le lit en maudissant tous les acteurs de cette journée pourrie... Je vais quêter une tylenol à une coloc, ma tête commence à peine à se calmer...quand MA BOSS M'APPELLE. À 19H. MAIS POURQUOOOOI???

Elle voulait changer les plans pour demain. Me faire promener, ENCORE. Je devais passer la journée au bureau, à mettre de l'ordre dans les dossiers pour la visite de la fille du gouvernement...ben non, je dois être au bureau LE MATIN, (2h), puis je dois me rendre à l'aaaaaaautre bout de la ville, au sud, sud, SUD (encore plus que ce matin), genre 30min à partir d'un métro qui est déjà à 45min de notre appart... plus 10min de marche... et elle veut que je sois là pour midi. (on dirait qu'elle a oublié de me ménager une petite demi-heure (j'ai droit à une heure) de dîner dans tout ça...). Puis je vais passer la journée à apprendre sur un autre programme, (les gérantes de salons de coiffure que je vois tous les mercredis), et à comprendre comment LEURS dossiers se gèrent... pauvre petit cerveau... :o( J'imagine déjà ma fin de journée demain, je serai pas à la maison avant 7h encore...

Marre, marre, marre.

Sur ce, je vais aller enterrer mon lundi merdique en écoutant le Tout le Monde en Parle de la semaine dernière... eh oui, on reste connectés à votre actualité même si on est pas mal loin... .

Sur une note plus positive, le patin dans l'aréna disco, hier, c'était vraiment l'fun ;o)
J'avais un bon instructeur, faut dire ;oP J'ai même pas tombé une fois, niania!
J'espère bien qu'on pourra y retourner... ou trouver un endroit moins cher peut-être...ou peut-être même en faire dehors éventuellement! (on peut toujours rêver, dans la capitale de la pluie). Mais hey, yé tombé une bonne quantité de neige plus au nord de l'Angleterre, c'est cool!
Et vous? Je sais qu'à Chicoutimi, il y a déjà un pied... mais ailleurs? (Parlez-moi de neige, ça me fait plaisir tout plein, preuve flagrante que je ne prévois pas en voir de l'hiver ;oP)