mercredi 20 février 2008

Vienne Jour 3 (mardi)


Vienne est vraiment une jolie ville.

Je dirais, un genre de mix entre Paris et Rome. En fait, probablement plus proche de Rome, selon l'architecture, la couleur des bâtiments, les teintes qu'ils prennent lorsque le soleil se couche... oui, j'ai une petite impression de Rome ici... Mais avec des immeubles à logement plus hauts comme à Paris, les "blocs" qui font toute la rue, de couleur beige ou pâle, avec quelques balcons en fer forgé par-ci par-là (alors qu'ils sont magnifiquement systématiques à Paris).

Hier, première destination: nous avons visité une partie du Palais Impérial (Hofburg).
La visite était divisée en 3; l'Argenterie, le musée Sissi (Sisi en fait selon les germanophones), et finalement les Kaiserappartements, les appartements de l'Empereur.

Guillaume et moi sommes d'accord; on déteste les sections "Argenterie" dans les musées. Rien à foutre, mais vraiment, RIEN. On doit pas être les seuls, pour qu'ils nous l'impose au début de la visite; c'est que personne ne s'y rendrait jamais si ce n'était pour se rendre au 2e étage pour voir les objets ayant appartenus à Sisi. D'ailleurs, ce musée-là, tout seul, ne survivrait probablement pas... bearh. (Quoique.... il y a un musée du Mobilier impérial qui ne doit pas être beaucoup plus excitant... quoique...bah je comprends plus que de regarder des petites cuillères dans des vitrines).

Ce qui m'amène à cette conclusion (même si je suis diplômée d'Histoire, j'ai droit à mes théries "boboches"); nous avons perdu toute conscience de l'Art de la Table.

Ein? Ce serait pas une raison logique pour mon profond désintérêt? Suis-je la seule à être tannée, après plus de 15min à regarder des assiettes, des fourchettes et des tasses de porcelaine affichées dans des vitrines de musées??? Évidemment, il y a des pièces exceptionnelles, et il est toujours intéressant, d'un point de vue "connaisssance générale", de voir les chaudrons et les moules à gâteaux utilisés par la Cour pour nourrir la famille royale au goût fancy.

Mais au dixième étalage de couteaux en argent avec petit aigle bicéphale gravé dessus, j'ai des fourmis dans les jambes... et les nerfs qui se mettent doucement en boule. Ça se contracte, ça se contracte... et à un moment donné, je n'ai plus qu'une idée en tête; sortir du labyrinthe fait exprès pour que les gens soient obligés de TOUT VOIR avant de pouvoir passer à quelque chose de réellement intéressant.

Je dois souligner certaines assiettes de porcelaine dont la confection du "set" a pris 5 ans, où y sont dépeints de magnifiques paysages de partout (Rome, Vésuve, Paris, Athènes, etc) avec petite légende en français (on est en Autriche, vous vous rappelez?) sur chaque bol à soupe. Le genre d'assiette dans laquelle tu ne grattes pas avec ta fourchette, tsé?

Il y avait aussi de magnifiques chandeliers en cuivre doré, avec tellement de branches, de feuilles et de moulures que c'était à couper le souffle... et qui a fait dire à Guillaume que probablement les gens ne se voyaient pas en mangeant tellement c'est énorme... C'est aussi mon avis ;o) Mais il paraît que l'étiquette obligeait à ne parler qu'à ses voisins de table (bon, on peut pas crier d'un bout à l'autre maintenant?)
Forêt de chandeliers au Palais Impérial

Bon, ça suffit, j'ai déjà trop parler d'une section qui m'a fait bâillé aux corneilles.

Puis nous avons vu le Musée Sisi. Étrangement moderne, il faisait très très noir dans les pièces sans réel besoin de conservation. Comme pour donner "une ambiance". J'en conclus pas très gentiment que la pauvre Sisi devait être maniaco-dépressive, à la lecture d'extraits de ses poèmes, de sa difficulté à occuper son rôle d'Impératrice et toutes les fonctions que cela représentait, et ses envies insatiables de voyager sans cesse, faisants des projets avec une joie extatique, voulant toujours fuir, mais n'étant bien nulle part. Pour avoir lu Autant en Emporte le Vent il y a presque 10 ans déjà, il m'en reste une impression que l'auteure s'est un peu inspiré de la vie de Sisi... mais c'est vague comme impression. Une femme de tête, fougueuse et magnifiquement belle, obsédée de son image, entêtée, en quête éternelle de liberté et d'indépendance, qui ne s'est guère attachée à ses 2 premiers enfants (une est morte à 2 ans, l'autre a grandi loin de sa mère, et son seul fils héritier de la couronne s'est suicidé à 31 ans.... elle n'a aimée que la dernière), dont le destin se termine tragiquement par un lâche assassinat (un coup de lime(!) au coeur lors d'un séjour à Genève....mais depuis déjà 2 ans elle attendait la mort, comme le témoignent ses poèmes.

Cette femme ne m'a jamais fasciné, peut-être parce que je n'ai pas vu la série de films... mais j'ai bien aimé en apprendre plus sur elle...

Puis, ENFIN, ENFIN, les appartements impériaux, enfin ce qui m'intéresse, de beaux meubles, des salles d'apparat, des lustres gigantesques, de belles peintures, la reconstitution des chambres, des cabinets de toilette (Sisi fut la première de la famille royale à posséder de réelles installations sanitaires dans ses appartements; bain et même toilette!) (je rappelle qu'elle est morte en 1898). Constatation; de Versailles en France à Windsor en Angleterre, les appartements royaux finissent par se ressembler dans leur faste. Ce qui ne rend pas la chose moins intéressante, loin de là; mais n'est-ce pas drôle de penser que, peut-être par manque de diversité dans les biens de consommation, ces ultra-riches de la stratosphère de la société d'alors ne pouvaient faire autrement que d'avoir les mêmes objets de luxe que les autres cours d'Europe, ses compétiteurs. Peut-être était-ce aussi un esprit plus conformiste à l'époque, ou un concept "unique" du beau.

Puis, nous avons profité de la température clémente (on se sentait au printemps!) pour continuer notre marche à travers la ville. Simplement marcher et apprécier l'ambiance de la ville. Se coller le nez à toutes les vitrines de confiserie qu'on croisait. Chercher un foutu diapason dans les boutiques souvenirs (je me suis donnée pour mission d'en trouver un, mais je pense que ce sera plus dur que prévu!). Écouter les commentaires de notre audio-guide qui se trompe souvent dans son français parfois approximatif ;o)


En fin d'après-midi, ayant faim mais déclarant qu'il était trop tôt pour aller manger, nous sommes entrés dans un petit bar super sympathique (je parle du décor... les serveurs, on oublie ça, je vous le jure!), des posters d'événements, de spectacles ou de films autrichiens tapissant les murs. Guillaume a pris une giga-pinte de bière locale, j'ai pris une bière blonde avec liqueur de citron dedans (ou qqchose du genre). Ça se boit comme de l'eau! Puis Guillaume a repris une autre giga-pinte de la même chose, et moi j'ai goûté à un vin blanc du pays...
Gorlos (la belle expression québécoise) et tangant un peu sur nos pieds, nous sommes partis à la recherche d'un restaurant, l'appétit aiguisé par cet excellent apéro.
Guillaume voulait absolument goûter à la spécialité autrichienne par excellence; le sch... zut, moi et mon allemand. Bref, une escalope de veau ou de porc (et parfois de poulet), deep-fried. Idéalement accompagné de patates, en salade, par exemple. En marchant dans les petites rues, on tombe sur une affiche vantant les meilleurs... schnit(z ou ch?)el (?) de tout Vienne. Je me questionne sur la possibilité pour moi de trouver quelque chose de végétarien dans un restaurant spécialisé dans les sch... (!). On arrive devant le menu...qui semble être exclusivement en allemand, comme cela arrive trop souvent! Finalement menus sur le côté en 4 langues, rien de végétarien, mais une escalope deep-fried au poulet... Allez on entre, c'est un incontournable, je ne priverai pas mon chum de ça, je mangerai celui au poulet!
On commande un autre petit verre de vin blanc (il a pris sec, j'ai pris fruité... méga différence!), et un sch... bah vous comprenez. À la réception de notre assiette, on en a plein les yeux; l'escalope ressemble à une crêpe de viande, frite (comme panée). Et elle déborde de notre assiette de tous les bords. Dans l'assiette, une seule autre chose; un quartier de citron.
On avait commandé des patates à côté (eille le beau repas santé, ein?), moi je ne savais pas quelle sorte de patates j'aurais...finalement, c'était des patates dorées coupées en dés. Guillaume a eu une bonne salade de patates, ce qui devait être un peu meilleur pour son cholestérol... On s'est goinfré, j'ai presque tout fini... et Guillaume a mangé ce qui restait...*hahaha*
Nous sommes revenus, clopin-clopan, bras dessus bras dessous, en respirant le bon air printanier de Vienne.... Crevés et trop tard de toute façon, nous avons laissé tomber Aida... Guillaume, qui a déjà vu tant de spectacles par son ancien poste de placeur, disait qu'il n'avait pas trop aimé... Bah, entre passer 3 heures debout à écouter de l'opéra, ou siroter un bon verre de vin blanc froid devant un bon plat (plutôt que d'engloutir le repas comme la veille)...bref j'ai opté sans regret pour le bon repas ;o)

À force de marcher sans arrêt toute la journée, on se sent un peu paresseux en fin de journée... 10h de marche par jour, c'est assez pour mes petites jambes!
Je vous raconte ma journée d'aujourd'hui demain... ce soir, on écoute Amadeus, l'histoire de Mozart, pour se mettre dans le bain! (on va probablement visiter sa maison après-demain...demain matin, c'est la maison de Beethoven au programme!)

PS: J'allais oublier, nous avons aussi visité l'Église St-Étienne (sur la Stephanplatz)... que je peux assurément placer parmi mon Top 10 d'églises..mais il faisait trop noir pour prendre de belles photos, et l'accès en était très limité...j'essayerai d'y retourner pour me rafraîchir (déjà!) la mémoire... En attendant, voici l'extérieur;

7 commentaires:

Véro a dit…

Coucou!!!
C'est marrant que tu parles de Sissi, j'ai grandi avec une maman folle des petits films retraçant la vie de l'impératrice... avec Romy Schneider... je les ai vus tant de fois...
C'est par contre très loin de la vérité... Sissi était davantage comme tu la decris...
J'aimerais bien visiter ce musée...
Suite à la description de ton repas, je suis affamée!!(il est l'heure du souper ici!!!)Donc je vais aller manger... en te promettant de revenir demain... pour la suite!!!
Bisous à vous deux...

Anonyme a dit…

Salut Tania,

Si jamais tu veux te tremper dans quelques chose de différent,il y a dans la ville de Vienne (à l'extérieur du ring) une superbe grande roue. On peut même se tenir debout à l'intérieur. Les plus vieux se rappellerons un vieux film de James Bond où il suivait un bandit dans cette grande roue. Tu as raison, Vienne est superbe. Yolande

Pur bonheur a dit…

Je ne vois qu'une façon de laver ces chandeliers. Les mettre sur le balcon et les rincer avec le boyau d'arrosage!
Sinon, pour Aida. Tu te rappelles pas qu'on t'avait emmené avec nous à la Place des Arts quand tu avais environ trois ans voir ce spectacle?
Tu avais jasé tout le long et donner quelques coups de pieds dans le siège devant toi :D

Tania a dit…

@ Vero: Je ne connaissais strictement rien à Sissi avant de me rendre à Vienne... je suppose que ça manque à ma culture générale et à ma formation d'historienne!! ;o) Par contre j'ai essayé de lire un peu sur elle avant de m'y rendre...et j'aurais bien aimé trouvé les films aussi... peut-etre prochainement, question de me mettre dans le bain "a posteriori". Le musée est intéressant, mais pas "si" impressionnant; les parures portées à son mariage ne sont que des répliques, puisqu'on a perdu les vraies... il y a bien 2 robes, qui démontrent la finesse de sa taille...
Sinon les appartements impériaux ressemblent beaucoup à ceux de Versailles (et de Windsor!)...sauf pour une chose; ses instruments d'excercices! Elle avait une échelle et des anneaux pendus à un cadrage de porte, elle qui s'entrainait frénétiquement tous les jours (ce qui était très étrange pour des femmes à l'époque). Tout de meme, ça avait l'air de tout un personnage, et son mythe a été alimenté par son assassinat... quand j'y pense, j'aurais peut-etre pu faire un parallèle entre elle et mes femmes de pouvoir du 17e siècle en France! ;o)

Tania a dit…

@ Yolande: Eh bien!! Bienvenue sur mon blog, je ne savais pas que je t'avais pour lectrice! J'en suis bien heureuse en tout cas ;o)

Malheureusement, j'ai eu ta recommandation sur la grande roue une fois rentrée à Londres, puisque le 23 était notre jour de départ de Vienne... Je l'ai vu de loin, mais je ne pensais pas que ça valait tant la peine...il y en a une à Londres aussi, mais qui est bien trop dispendieuse et toujours "agrémentée" d'une éternelle file d'attente... On n'est pas très "touristes" à Londres, probablement parce qu'on y vit...

Merci tout de meme d'avoir pris le temps de me conseiller sur les choses à faire...si tu as des tuyaux comme ça sur Barcelone, Florence, Venise ou Athènes, ça me fera très très plaisir de suivre tes conseils! ;o)

Tania a dit…

@ Maman: Noooooooooooooooooon!! J'ai DÉJÀ VU AIDA ET JE NE M'EN RAPPELLE PLUS?? Quelle tristesse... (et quel prix ça a du vous couter de m'amener faire la tannante et déranger le gars d'en avant qui devait me dé-tes-ter). Non, pour Aida, black-out total...je me rappelle d'une excellente violoniste et de Céline Dion, tous deux alors que je devais avoir entre 5 et 8 ans... Mais Aida, non! Zut.
Sinon pour les chandeliers... je trouve ta tactique très efficace...mais j'ai peur que les conservateurs du musées en feraient une syncope...*hahaha* De toute façon, juste SOULEVER un de ces chandeliers pour l'amener sur le balcon...ouff... aussi bien amener le boyau d'arrosage DANS le musée.. *mouhahaha* (et se faire arreter et poursuivre en juste comme la twit qui a embrassé avec du rouge à lèvre une toile entièrement blanche... bah de toute façon, qu'est-ce qu'il y a d'intéressant dans une toile toute blanche, ein?? EIN???)

Tania a dit…

(justice, pas juste)