mercredi 5 novembre 2008

Paris, Jour 4

L'église Saint-Eustache, près de Châtelet-Les Halles


4 juin 2008


On vient tout juste de terminer une discussion fort intéressante avec Bertrand (notre hôte) sur la culture japonaise, et plus tôt avec son coloc sur la capacité d'intégration des étrangers/immigrants, France vs Québec vs Angleterre.
Franchement, y a-t-il vraiment un pays où il existe une immigration substantielle sans que cela ne provoque des remous? Ce n'est pas nouveau, la différence dérange, surtout quand elle est dans notre cour. Origine, religion, différence de toute sorte, orientation sexuelle, tout est bon pour l'ostracisation. Sorcières, juifs, croisades, guerres de religion, colons ou colonisateurs...
Le Japon aussi, semble-t-il, a de la difficulté à intégrer ceux qui n'ont pas les traits "asiatiques". Petite île isolée pendant des siècles, avec pour seul contact et voisin la Chine, les étrangers représentent l'inconnu, l'extérieur. Selon l'expérience de Bertrand là-bas (il y a vécu et y a travaillé 1 an, apprenant même "sur le tas" le japonais oral, woua!), les Japonais mettent beaucoup de temps à laisser percer leur coquille, et tant que ce n'est pas fait, les étrangers se heurtent à un peuple souriant et timide, mais pas moyen d'avoir de discussions profondes, sérieuses, de poser des questions pour comprendre leur us et coutumes, leurs moeurs.

Je trouve que ça n'augure rien de bon pour l'avenir. Pas seulement à l'échelle "nationale" de nos foutus "accomodements raisonnables" québécois, mais aussi à l'échelle internationale. D'un côté, il y aura ceux qui voyageront ou s'ouvriront sur le monde et sur l'enrichissement qu'apportent les différences, et de l'autre, ceux qui s'enferment dans leur chez-soi national et "c'est très bien comme ça et qu'ils viennent pas nous déranger".


Bon, je vous parle de ma journée no. 4, après mon petit éditorial ;o)

Nous sommes d'abord allés à la gare, nous faire voler 85 euros supplémentaires pour nos réservations de train, comme si 1000 euros (1500$) c'était pas assez... et ce n'est pas finin, il nous reste l'Italie et la Grèce à réserver...
Puis, nous sommes allés au Marais, le quartier chic, homosexuel et chic de Paris. Là-bas, il y a bien sûr des bars gays, mais c'est tellement plus que ça... C'est aussi des boutiques chics de vêtements, des bijouteries, des confiseries juives, des chocolateries, mais aussi une magnifique église (Saint-Paul-Saint-Louis), la Place des Vosges, etc...

Notre premier arrêt, donc, fut un arrêt chocolat (encore!) dans une boutique spécialisée, achetant quasi compulsivement les concoctions portant des noms à faire saliver, "mangue et fruit de la passion", "citron vert", "cardamome", "miel et poivre de cayenne", "fèves du Pérou"... chacun a été choisi avec soin (pour limiter les dépenses!), et dégustés avec lenteur et béatitude, dans la cour intérieure du Jeu de Paume. C'est en voyant les magnifiques bosquets de roses sauvages roses, tous en fleurs, que j'ai élu notre lieu de pique-nique. Rien de tel que de se permettre un délice pour les yeux pendant que les papilles gustatives sont en liesse ;o)


Guillaume faisant la "moue" devant des fleurs beaucoup trop roses pour une photo virile



Une fois tous les chocolats mangés (plaisir fugace!), et avec un petit regret de ne pas avoir eu quelque chose à boire entre chacun, comme on aime mordre dans un bout de pain entre chaque dégustation de vin pour apprécier au maximum les différentes faveurs, nous avons fait un petit détour par la Place des Vosges, parce que j'avais envie de revoir la statue équestre de Louis XIII. Non, il n'y a plus tant de nouveautés pour moi dans les lieux touristiques de Paris. Les surprises sont maintenant cachées au creux d'une ruelle, derrière une rue connue, ou dans les quartiers moins touristiques, ceux où vivent vraiment les Parisiens. Et la vraie vie, là-bas, a tout un charme.


Nous avons marché le long de la Seine jusqu'à la fancy Île-St-Louis, où nous avons pu farfouiller un peu dans les kiosques des bouquinistes. Ne trouvant rien, nous sommes entrés dans une librairie qui nous interpellait de l'extérieur avec sa belle bannière "Histoire/Archéologie". Là, nous avons admiré et feuilleter des livres un bout de temps... assez longtemps pour que je réalise que l'Histoire me manque terriblement parfois, surtout quand je suis à Paris... (devrais-je dire que c'est une chance que je n'y sois pas souvent? *soupir*)


Puis, nous dirigeant vers l'Hôtel de Ville, nous avons eu une belle surprise: un écran géant!! On passait en direct les quarts de finale de Roland-Garros, avec des installations originales, "à la parisienne": tapis oranges imitation "court de tennis", afin que les gens puissent s'asseoir par terre confortablement devant les écrans. Nous avons regardé le match Ferrer vs. Monfils - ce dernier était le représentant de la France lors de cette joute. Très beau match, que nous avons suivi presque en entier (sets 2-3-4), et que le Français a gagné pour passer en demie-finale, ce qui n'était pas arrivé depuis 7 ou 8 ans. Les spectateurs devant l'Hôtel de Ville étaient donc doublement contents; à la fin du match, le tapis était plein.



Continuant notre promenade, nous sommes allés admirer la façade ultra-propre de Notre-Dame de Paris pour une Xième fois, avec ses statues inombrables, ses gargouilles mystérieuses...

Puis, notre favorite pour l'animation, la rue de la Huchette tout près, avec ses restos bruyants, ses serveurs insistants, stationnés à l'entrée de leur commerce, ayant chacun leur truc pour inviter la clientèle à l'intérieur.... Ceux qui détiennent la palme selon moi, ce sont les 2 restaurateurs grecs; ils font une tonne de bruit, en compétition directe l'un en face de l'autre. La tradition étant supposément de casser une assiette à chaque fois qu'un client entre, ça vous donne une idée de l'allure du trottoir devant chaque resto. Ils ont perfectionné la technique, ayant des soucoupes "pré-cassées en deux" empilées sur une table à portée de main. Et hop, une soucoupe, et AH!!! un cri de bienvenue. Ça attire l'attention, ça c'est sûr!!! ;o)

Mais il ne faut pas manger sur la rue de la Huchette. Il faut même s'en éloigner le plus possible; ce sont les attrape-touristes par excellence. En tant qu'anciens résidents de la ville, nous avions la responsabilité de trouver un restaurant décent qui ne nous prendrait pas pour des poissons-touristes que nous n'étions plus.

Après 40 minutes à chercher, nous avons fini par opter pour un restaurant de fondues et spécialités françaises à 15 euros le menu (3 plats). Eh bien, voilà encore une leçon qui nous prouve que de tenter de se servir de son jugement et d'être près de ses sous ne suffit pas ici; il faut carrément ÉVITER les quartiers touristiques et ses "pièges à touristes". Nous sommes entrés de plein pieds dans la mala alimentacion (*hum jeu de mots poche*) du voyage, celle que nous craignions, la bouffe de resto en série qui n'est plus un plaisir, une exception, une gâterie, mais un long chapelet de nourriture grasse ou du moins, "non contrôlée". Nous savions qu'un jour ou l'autre, nous voudrions manger un simple macaroni au fromage homemade, ou une sandwich aux tomates sur pain tranché (de mie) grillé.

Nous n'étions qu'au Jour 4 de notre voyage, nous ne pensions pas être si déçus si tôt. J'ai eu une petite salade d'avocats ordinaire, et une "raclette nature" dégoûtante, 5 pommes de terre au four et 5 tranches d'un très, très mauvais fromage très ordinaire, fade et sans goût, même pas aussi bon que du cheddar, de vulgaires tranches à mettre dans un grilled cheese, et voilà mon souper que je devais faire fondre sur les plaques chauffantes. Ah oui, j'allais oublié, et 2 minuscules, minuscules et trop vinaigrés pickles. Et pour clore ce merveilleux souper, une mousse au chocolat digne du ASDA (vous vous rappelez, notre épicerie anglaise, avec la jolie phrase sur l'entrée part of the big Wal-Mart family!).

Ce qui a achevé Guillaume (je suis bien heureuse que le décor surchargé de l'endroit m'ait évité cette vue), c'est de voir se faufiler entre les tonneaux de l'entrée... un rat. Ou était-ce une souris? Il faut préciser que de l'entrée, il y a des escaliers qui descendent, et qui mènent directement... à la cuisine. Miam.!!!

Par chance, ces Français qui nous accueillent réussissent à faire oublier même le plus mauvais souper pour 30 euros (on aurait pu se cuisiner quelque chose de sympathique à ce prix-là chez Bertrand, mais bon, il faut le dire, l'espace "cuisine" est plutôt limité, et a tendance à donner à Guillaume des idées très originales de gros mots... *hahaha*). On a discuté avec nos hôtes, ce qui a rescapé notre fin de soirée... ;o)

Les journées sont bien occupées à Paris, même si dans le fond, on pourrait presque dire...qu'on a rien fait ;o)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je veux y retourner!!!!
Dire que je n'ai même pas vu l'église Saint-Eustache!
Quand est-ce qu'on y retourne? Ça serait chouette un voyage de couples non?

Tania a dit…

T'as pas vu l'église Saint-Eustache?!?! Mais voyons, elle est ÉNORME!!! Dure à manquer, du moins ;o) Quoique, si tu n'as pas pris la bonne sortie à Châtelet, c'est possible que tu ne l'aies pas vu... dommage! ;o) Je crois que nous y sommes déjà entrés, lors de notre séjour de recherche... pour l'ordination d'un prêtre, ou était-ce un évêque? Je demanderai à Guillaume ;o)
Un voyage de couples, ce serait effectivement très très intéressant ;o) En amoureux de Paris, on ne peut que se comprendre *hahaha* (c'était kitsch, mais c'est vrai ;o))