mercredi 17 septembre 2008

Paris, Jour 1

1er juin 2008


Enfin, PARIS!!!

Comme je l'ai attendue, cette ville, comme je l'ai espérée!!

Ce matin, nous sommes partis de Londres, en vitesse mais bien préparés. Rien de semblable à mon départ après 4 mois de vie à Paris - 2 petites heures de sommeil, mal remise de la fête de la veille à la Maison des Étudiants Canadiens, un taux d'alcoolémie au-dessus de la limite permise pour survoler l'Atlantique, *hum*.

Eh non, cette fois, c'était bien organisé - merci à chéri, qui est en grande partie responsable! - et c'était parfait comme ça. On a quitté l'appart, le 43 Saltcroft Close, Wembley, sans trop de regret. Il me semble que le ciel était un peu gris, mais visuellement, dans mes souvenirs, il faisait un beau gros soleil. La porte franchie, je me suis à peine retournée; je n'avais aucun regret, même pas vraiment celui de ne pas avoir dit aurevoir à tout le monde - vu l'heure matinale - tant pis, me dis-je, on ne me regretta pas non plus de toute façon. Je voulais prendre des photos de la maison, de la rue qui était si jolie le matin au soleil, de notre taverne "THE TORCH", du stade Wembley (que je reverrai lors de la diffusion des Jeux Olympiques de Londres!), et puis finalement... non. La caméra était un peu loin dans le fond du sac, on partait, on s'en allait... peut-être que quand mes souvenirs deviendront flous, je regretterais de ne pas avoir pris de photos... mais à ce moment-là, je n'avais pas envie de regarder vers l'arrière, de m'arrêter.

Je ne laisse assurément pas que de mauvaises choses derrière moi, mais rien qui vaille la peine que je m'attriste, que je prenne le temps de bien faire mon deuil, de prendre une pause pour tourner la page. Ça viendra plus tard, si nécessaire.
Les dernières journées ont été assez stressantes, craintes de ne pas être payée au travail, craintes qu'on ne nous redonne pas le dépôt du loyer, craintes que les bagages restent à Londres alors que nous partions pour Paris le dimanche, etc... Alors ce départ, c'était une libération, une fuite vers l'avant, une joyeuse épopée hors de la routine londonienne, un recommencement, une dernière chance d'être "jeunes" avant d'entrer de plein pied dans les responsabilités "d'adultes".

En sortant de l'appart donc, mes premiers pas étaient plein d'allégresse, de promesses pour l'avenir, pour l'aventure, et oui, de joie de quitter l'Angleterre et quelques uns de ses mauvais souvenirs.

Le tour en ferry a été très agréable. Arrivés à Douvre, les falaises imposantes m'ont fait un dernier salut, telle la Britannie toute entière, fière et aristocrate. La Manche était toute en brume et en grisaille poétique, puis à la vue des côtes françaises, le ciel s'est mis au diapason de mon coeur; le soleil a percé, l'eau est passée du gris au turquoise, et Calais nous souriait, malgré sa réputation pluvieuse. C'était de la France dont on approchait à plein régime!


La traversée en bus par contre a quelque peu refroidi mes ardeurs; des kilomètres et des kilomètres (ou devrais-je dire, des lieues et des lieues!) d'autoroutes et de bitume, des champs et de la verdure, mais rien d'inspirant, rien qui rendait honneur à la richesse de la France. C'était le choix économique, mais 9h45 de bus, ça use, ça use!

Arrivée à la gare/station Gambetta, à l'ouest de Paris, quartier pas très festif pour accueillir mon enthousiasme débordant (quoiqu'un peu endormi par la route).

C'est l'odeur de Paris qui a réveillé mes sens. En fait, l'odeur du métro. Il y a de ces odeurs qui vous fouettent en plein visage, qui vous rappellent mille souvenirs... Odeurs que l'ont croit principalement associées à de vieux souvenirs, des souvenirs de chez-soi, et puis finalement, on se rend compte que le métro, ce bon vieux métro si efficace - tellement plus que celui de Londres! - a une odeur de dizaines d'occasions, de dizaines de découvertes parisiennes.


Cette odeur m'a fait sourire, elle officialisait, avant même que j'aie réellement mis le nez dehors, mon retour dans cette ville que j'adore. Quelle joie, quelle fierté presque, de pouvoir me dire que j'ai des repères, et une foule de souvenirs dans la Ville Lumière!

J'étais trop heureuse de retrouver Bertrand, qui vit, ma foi, dans un appartement digne de ce nom, et à la propreté presque décente! Il faut bien me comprendre; ce n'est pas que Bertrand n'est pas propre, c'est qu'il m'a habitué à un niveau de confort, disons, moindre. Là, nous nous sommes retrouvés dans un appart assez grand, que je pourrais qualifier de 3 1/2, seule petite lacune, pas de salle à manger, et une cuisine...extra-rudimentaire, mais relativement fonctionnelle. Et pour dormir, le luxe; un futon deux places dans une pièce "presque" fermée, le salon. Ça augurait bien, puisque nous allions dormir là pendant 6 nuits.

J'espère bien qu'on pourra profiter un peu de Bertrand cette semaine!!
J'ai hâte à demain... Paris... ma ville fétiche!!!

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me souviens que nous étions au téléphone, ensembles, alors que tu t'apprêtais à prendre le traversier pour franchir la manche. Je suivais votre parcours avec 'Google Earth' et j'ai presque vu l'autobus!!
Mais bon, je sais combien tu étais contente d'enfin arriver en France, la terre de tes ancêtres.
Maman xx

Tania a dit…

C'est vrai, je me rappelle aussi ;o) Question de jaser un peu avant de ne plus trop pouvoir le faire... ;o) Bah ça n'a pas pris trop de temps avant le prochain appel, merci à Véro pour ça, une semaine plus tard ;o) Ça fait drôle de penser que je vous ai appelé de chez Véro... Oui, j'étais là-bas, à l'autre bout du monde! ;o)
Bon... temps d'écrire la suite... ;o)
Bisouuuuus!

Grande-Dame a dit…

Je m'imprègnerai avec plaisir des odeurs, impressions et découvertes de tes carnets de voyage.

Je t'avoue que je suis mystifiée par cet amour/attrait de Paris puisque ce n'est d'abord pas une ville qui m'interpelle le coeur! Mais bon, je suis plutôt inculte en matière de voyages et ce, malgré les récits de toutes mes amies et mon homme qui ont pris le temps de partager avec moi leurs coups de coeur. Rien ne vaut la pratique pour se faire réellement une idée!

Je trouve effrayant de penser à tout ce que je voudrais pouvoir voir dans le monde mais auquel je devrai renoncer parce qu'il faut savoir faire des choix.

Paris est l'une de ces villes que je trouve déprimante car trop chargée historiquement (et donc à moins d'être une historienne qui a le temps de pouvoir découvrir l'aspect pragmatique de sa passion à fond...), il faut élaguer les destinations-découvertes!

C'est ce que je me disais lorsque nous avons magasiné un guide Voir pour la soeur de mon chum qui partait en Europe en juillet et en avons trouvé un très épais uniquement pour la ville de Paris.

Comment peut-on espérer pouvoir découvrir un peu le monde autrement qu'en habitant quelques mois chaque ville ou village qui nous inspire?

Un simple touriste peut-il réellement saisir l'âme et les subtilités d'un lieu?

Au fond, j'envie ta jeunesse, ta fougue, ta latitude et ta liberté. :)

Beo a dit…

Pour avoir voyagé durant toute mon enfance, en touriste, en vacances quoi; je peut affirmer que de vivre, d'habiter un endroit fait totalement la différence sur notre attachement et notre connaissance d'une ville.

Je comprends très bien ton attachement pour Paris Tania.

Pour tout plein de gens, la Suisse, la France... c'est pareil. No way!

C'est tellement différent! La Suisse est mon pays maintenant mais oh combien mes petites incursions en France sont comme un retour à la maison... je n'y ai pourtant jamais habité!

J'imagine que c'est dans mes gènes... je m'y sens chez moi sans toutefois avoir envie d'y vivre... c'est fou hein?

Tania a dit…

@ Grande Dame; merci de ta visite et de ton assurance d'y revenir, ça me fait très plaisir de t'avoir comme lectrice. Je n'ai pas ta plume, ta concision, mais j'essaie de travailler mon style un peu... ;o) Ma spécialité, ce sont les longues phrases sérieuses et remplies d'Histoire, difficile de concilier parfois le style "blog" avec ça ;o)

Paris a un charme indéfinissable. On n'est pas *obligée* de l'aimer, mais de mon point de vue, c'est la capitale (je spécifie, capitale!) la plus "facile à aimer". Elle est jolie dès le premier abord, pas besoin de chercher ses charmes, ils sont étalés là, à la vue et à la concupiscence de tous les touristes en manque de beauté européenne. Londres est trop moderne, ressemblant à New York, Rome et Vienne ont des monuments grandioses mais des rues moins esthétiques, Édimbourg est assurément jolie mais moins monumentale (très charmante par contre!), Barcelone est très hétéroclite (oups! Madrid est trop moche, on en parle pas! rien de beau, rien de grand, rien!), Amsterdam est trop petite, et Athènes est trop bétonnée... Alors voilà, le charme de Paris se retrouve dans son esthétisme, ses beaux bâtiments crème qui se dorent au soleil couchant... Les belles avenues haussmaniennes ont toutefois le défaut d'avoir remplacé les rues étroites, les ruelles et les dédales de Paris, effacé l'aspect médiéval de cette capitale deux fois millénaire... quel dommage... mais pour ce charme ancien, on peut encore, par chance, visiter de coquettes villes françaises comme Strasbourg, Avignon, Albi, Saint-Émilion... aaaah, la France!! ;o)

C'est vrai que Paris est très chargée, mais on peut la prendre par facette, ou tout simplement ne pas se casser la tête et profiter de ce qu'elle est aujourd'hui, avec quelques musées et quelques promenades. Mais c'est vrai que mes connaissances historiques rendent encore plus exaltantes mes promenades à travers les rues de Paris, et ce sont elles encore qui me mettent une larme à l'oeil devant Versailles ou la rêverie en tête dans la cour du Louvre.

Moi aussi, j'angoisse à l'idée de tout ce que je ne verrai jamais. J'en ai fait un bon bout, l'Europe. Je lisais sur la Bulgarie en fin de semaine, et je me disais qu'il me restait l'Europe de l'Est à visiter, moi qui pensait pouvoir passer à un autre continent! Et c'est vrai que l'expérience est si différente, qu'on visite ou qu'on vive en pays étranger...

Mais bon, moi je dis que tu as plein d'années devant toi pour visiter.... moi, je l'ai fait avant d'avoir des enfants, mais ensuite je devrai attendre plus longtemps que toi pour repartir... C'est de plus en plus facile voyager, et pas nécessairement aussi ruinant qu'on pense... Et quand on veut vraiment, ça va de soi... ;o)

Je te souhaite tout plein de voyages aussi, ton dévouement à ta famille sera récompensé, c'est sûr ;o)

Tania a dit…

@ Béo: Moi aussi, je me sens chez moi à Paris, je m'y suis sentie chez-moi dès que j'y ai posé les pieds.... faut dire, j'y avais rêvé si longtemps avant.... mais peut-être aussi pour ça, j'aurais pu être très déçue...

J'ai eu envie d'y vivre; j'y ai vécu 4 mois. Aujourd'hui, je sais que j'y retournerai, assurément. J'aimerais peut-être même y revivre quelques temps, mais je suis certaine que je n'y ferais pas ma vie. C'est joli, mais c'est la grande ville, et c'est très loin de chez moi. Paris est une ville que j'affectionne particulièrement, à qui j'ai envie d'ouvrir les bras chaque fois que j'y mets les pieds, mais que je laisse maintenant partir sans trop de regret... puisque je sais que j'y reviendrai. Chaque fois que je l'ai quitté, j'ai eu moins de peine que je le croyais; parce qu'à chaque fois, au fond de moi, je savais que ce n'était qu'un au revoir... étrange... Peut-être que c'est ça, le grand amour (géographique? ;o))

Grande-Dame a dit…

Tu sembles vraiment avoir la piqure pour Paris, c'est inspirant à lire.

Mon frère est sorti avec une jeune Bulgare durant plusieurs années et son pays fut son premier voyage.

Ce que j'en ai retenu à son retour: les champs de marijuana à perte de vue sans que les spécialistes locaux de la flore ni les autorités n'aient une idée approximative de ce qu'était cette plante particulière aux belles grosses cocottes. :)