mercredi 17 septembre 2008

Ça fait longtemps...


Ça fait longtemps que je n'ai pas écrit ici. Plus de 2 mois, en fait, deux mois nécessaires à retomber sur mes pattes, retomber sur terre, mais aussi 2 mois à nier un petit bout de moi.

Je suis en période d'adaptation. Mais ai-je jamais cessé de l'être?
Débarquer dans une nouvelle école secondaire où je ne connaissais personne.
Changer de groupes d'amis, chercher ceux qui conviendraient le plus à ma personnalité, à mes affinités.
Partir à 17 ans pour les résidences étudiantes du cégep, puis celles de l'université... et pendant 7 ans, vivre dans mes petites boîtes, refaire mon chez soi à chaque mois de septembre, faire en sorte que par de petits détails de rien du tout, faire mon "nouveau lit" en y reposant ma nouvelle puis avec les années, vieille couette turquoise semée de fleurs mauves. Mettre ma vaisselle multicolore sous l'évier, dans les armoires, mettre mes conserves, mes biscuits au chocolat et un pot de sauce à spaghat dans le frigo.

L'ordinateur est aussi devenu une part de "mon chez-moi", un élément qui me branche sur le monde et sur les gens de l'extérieur, l'extérieur de ma petite chambre d'étudiante. Une fois l'ordinateur tout branché, connecté, ça va, j'ai mon mode de communication avec les gens "d'ailleurs".

Puis ce fut Paris, le déboussolement, la solitude, la recherche de logement, toute seule dans cette magnifique grande ville. Une fois installée en résidence, à la Maison des Étudiants Canadiens (ah, ces rassurantes résidences remplies d'étudiants prêts à échanger...et fêter!), j'ai fait mon "chez-moi", j'ai défait les valises, branché l'ordinateur portable, mis quelques livres sur l'étagère de la bibliothèque... et re-déboussolement à l'épicerie, pour chercher mes biscuits au chocolat, mes céréales ou tout simplement, mon savon.

Puis la fin des études, le déménagement temporaire dans un appartement où j'ai à peine eu le temps de déposer mes pénates, avant de repartir à l'aventure en Angleterre.

Deux longues semaines de recherche de logement, mais cette fois, un compagnon de voyage pour garder le moral, un support, un appui sur lequel je pouvais me reposer lorsque le découragement et le dépaysement m'envahissaient. La recherche d'emploi, qui a duré 1 mois et demi, le broyage de noir, les envies de tout foutre en l'air, de traverser la Manche pour retrouver un "bout de chez-moi", un terrain connu, la France. Une solution de rechange, un plan B à cette île qui ne semblait pas vouloir de moi.

Le dépaysement, je l'ai fait mien en partant à la découverte de l'Europe, j'y ai pris goût, je l'ai recherché longtemps, et je le chercherai probablement toute ma vie. Pour moi, c'est être confrontée à mes peurs, à mes valeurs, à ma culture, c'est sous-peser ce que mon bagage a de bon, et de moins bon. Ce qui doit être laissé derrière, ce qui rend mes valises physiques et mentales trop lourdes... mais bien sûr, en revenant, mes bagages sont toujours plus lourds; de souvenirs, d'ouverture d'esprit (par contre, ça, c'est léger), de regards nouveaux sur ce qu'est le monde.

Et me voilà au Québec, chez moi, à peu près aussi dépaysée ici que n'importe où ailleurs. Pas nouveau... mais un peu essoufflant. C'est difficile se faire des bases solides. Pour ça, il y a la famille, et une chance qu'elle est là; mais les amis, eux, partent et reviennent, disparaissent ou réapparaissent... c'est vrai que partir longtemps élimine souvent les "amis" qui n'étaient pas bien accrochés à nos bagages.

Une fois revenue ici, j'ai squatté, encore, cette fois chez la soeur de chéri. L'envie de m'ancrer me rebutait à m'installer encore une fois temporairement quelque part, mais le mois a passé vite, et bien. Nous voilà maintenant dans un nouvel appart, "bien à nous", officiellement, avec mon nom et celui de chéri sur le bail. Mais un bail court, un bail de 10 mois, un bail qui sera, ou non, renouvelé (on verra l'isolation cet hiver!). Mon chez-moi, le seul réel que j'ai, reste encore et restera sûrement longtemps la maison familiale. Je n'ai pas réellement d'autres attaches. 10 mois, c'est à peu près le temps que j'ai demeuré à Londres; était-ce chez-moi? Pas davantage.

Depuis 2 mois, je cherche du travail. C'est pour ça que je n'ai pas écrit ici; l'adaptation, le focus des énergies sur quelque chose de primordial, d'urgent, trouver une carrière, un endroit où m'installer et gagner de l'expérience, mais aussi et surtout maintenant, un gagne-pain.

Depuis 2 mois, rien. 5-6 entrevues, toutes abouties par un "non" plus ou moins poli. Des essais et des erreurs, des milliers de recherches, des promesses d'aide de toutes sortes qui tardent à venir, des conseils de toutes sortes, dont quelques uns qui m'ont fait rire, comme celui d'écrire un roman (et le rendement, il vient quand, dans un an ou deux?!), vendre mon corps ou devenir une heureuse perceptrice de l'assistance-emploi, communément appelée "bien-être social".

Alors j'ai décidé de renouer un peu avec ce que je suis, ce que j'aime. J'ai hésité longtemps à mettre mon carnet de voyage sur mon blog, de peur que personne ne commente, puisque tout ce que je raconterai sont des événements du passé, auxquels on ne se sent pas obligés de réagir.

Mais après tout, je m'en fous. J'ai pris la décision de le faire pour moi, de le faire comme un exercice d'écriture. Après tout, une autre idée un peu moins farfelue celle-là, est d'écrire sur mes voyages, et qui sait, peut-être arriver à vendre mes histoires, ou du moins, mes souvenirs visuels, auditifs, gustatifs, tactiles....


Alors à partir d'aujourd'hui, seront publiées, idéalement jour par jour, tel que vécues, mes histoires de voyage...


J'espère vous y amener un peu avec moi...

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah bonne idée! Ça va nous réchauffer un peu ces histoires de voyages et de plages, avec l'automne qui arrive.
Bisous ma chouette!
Maman xx

Anonyme a dit…

Ah, ça fait du bien de te lire!!!! Même si je sens que tu as eu deux mois pour faire le point. Deux mois à te demander pourquoi ça été si dur de se lancer dans une vie en Europe, en tant qu'étudiante (t'étais vraiment courageuse d'aller comme ça dans un pays étranger!!!!), puis de revenir au pays... je te sens nostalgique de quelque chose qui n'a pourtant pas été simple à faire... quitter ta famille, ton pays...
J'espère que tu trouveras un jour ton "chez toi", avec Guillaume....
que tu pourras dire "c'est là que je veux être... que je suis bien"...
Tu écris bien, Tania. Je sais que ça ne met pas de "beurre dans les épinards", qu'il faut bien vivre et manger, mais lâche pas l'écriture... jamais!!!!
Il me tarde de lire ton carnet de voyages...
Je vous embrasse fort tous les deux!!!

Tania a dit…

@ Maman; ce sera de mieux en mieux, dans une quarantaine de jours, je raconterai la Grèce... hummmm... magnifique ;oP Faut maintenant que je sélectionne *très peu* de photos pour imager mes billets.... sinon, on s'y retrouvera plus ;o) Gros bisous!! -xxxxxxxxxx-!

Tania a dit…

@ Véro: Merci pour tous ces encouragements... ça fait vraiment chaud au coeur... Merci aussi pour cette réponse rapide, immédiate, qui m'encourage à écrire.

Je suis revenue au Québec gonflée à bloc, bien décidée à tout régler rapidement, et à me trouver un emploi aussi vite. Il semble que ma volonté et mon ambition aient leurs limites parfois, et ici, elles s'arrêtent avec les besoins des employeurs... Je reviens d'une rencontre avec une conseillère en emploi de mon université, elle m'a donné des pistes pour rectifier le tir, question de ne pas m'enfoncer encore davantage dans la même direction sans objectifs clairs mais surtout, efficaces...

Écrire sur mon voyage me fera du bien... me gardera en contact avec ce que j'aime, et qui sait, ça m'aidera peut-être à mieux cibler ce que je veux sur le marché du travail aussi, dans le sens où ça me focusera peut-être davantage sur les emplois qui m'intéressent, plutôt que ceux "que-je-suis-capable-de-faire-mais-surtout-qui-m'engageraient-et-me-payeraient-au-plus-vite"... Trouver un boulot que j'aime ET qui paye le loyer.... on va essayer ;o)

Merci de me lire, d'être fidèle au poste, ça fait très plaisir ;o)
Bisous à toute la famille! (contente de voir que Manon s'en tire maintenant assez bien en vélo pour que vous puissiez faire de la randonnée!)

Anonyme a dit…

J'vais recommencer à te lire aussi. Donc continue de te censurer! :DD

Justin

Tania a dit…

@ Justin: *hahahah* Vive la censure familiale!! *pffhahaha*

Beo a dit…

Contente aussi de te relire tout en sachant bien que t'étais silencieuse ici mais full active ailleurs.

Tu te rends bien compte que t'as fit genre 4 expatriations en peu de temps!

Pas facile à gérer tout ça.

Mais je m'en fais pas pour toi: le temps va tout replacer gentiment... faut juste que tu bouges plus trop, de pays je veux dire, lol!

Tania a dit…

Merci Béo, c'est très gentil, j'apprécie tes encouragements... c'est vrai que ces expatriations étaient stressantes, mais lorsqu'elles sont voulues, c'est déjà un moindre mal. Maintenant, je dois réapprivoiser mon chez-moi, quoique cette fois du moins, je ne m'ennuie pas chroniquement de l'Europe, ce sera donc plus facile...
Je suis contente de voir que tu reviens me lire, ça fait chaud au coeur, bonjour à la Suisse de ma part!! ;o)

Évangéline a dit…

bien heureuse de te retrouver! J,ai bien hate de lire la suite de tes aventures!

Tania a dit…

Rebienvenue Évangéline, je suis tout aussi heureuse de te revoir ici, moi qui croyait avoir perdu toutes mes lectrices (et lecteurs, hum!) en faisant le silence radio pendant 2 mois... merci d'être de retour, et de laisser ta trace... ça fait tellement plaisir! ;o)

Anonyme a dit…

Rebonjour Tania.

Moi aussi, après plusieurs voyages "blancs" sur ton blogue, je viens de m'apercevoir que ta plume a repris du service et est de retour pour nous raconter de si belle façon la suite des choses!...

Je renchéris sur ce que d'autres ont dit (je te l'ai déjà écrit d'ailleurs auparavant), tu écris très bien et ton écriture s'améliore même avec le temps et la pratique.

Continue donc de profiter de la période pendant laquelle tu n'as pas de travail pour prendre "de l'avance" sur l'écriture de tes récits de voyages, lesquels pourraientr éventuellement se transformer en romans, pour ne pas dire en fresques romanesques!... :-)) Et le tout pourrait, pourquoi pas, être même publiables, non?...

Bonne chance dans ta quête de gagne-pain!... Tiens-nous au courant!...

Même si je ne ponds pas de commentaires trop souvent (un gars nouvellement en emour manque quelque peu de temps!... :-))), dis-toi que je continue quand même de te lire régulièrement et avec plaisir. (Il en est de même d'ailleurs pour ta maman et pour la même raison. Mais faudrait bien que je le lui dise un de ces jours!...).