jeudi 2 avril 2009
Starmania Opéra...
Depuis des mois, j'ai l'impression qu'il ne se passe rien de suffisamment intéressant dans ma vie pour vous le raconter... Peut-être que j'ai tort, peut-être que j'ai simplement perdu d'intérêt et de motivation pour le quotidien.... Faut dire, toujours sans travail, je me sens légèrement inutile et à plat... Avec le retour du beau temps, du soleil (on en a eu une grosse dose au mois de mars, ça a fait un bien fou), et des offres d'emplois plus intéressantes et "challengeantes", le moral reprend du poil de la bête.
Starmania, pour moi, c'était une comédie musicale des années 80, un peu kitsch, un peu "passée date"... Chéri par contre est complètement fou de cette composition, pour une raison que je ne m'expliquais pas trop.... on a tous notre petit côté "quétaine", je suppose ;o) Les goûts, ça ne s'explique pas, ça se vit ;o)
Quelques jours avant le spectacle, je me suis mise à mieux écouter les chansons de Starmania.... et je me suis rendue compte qu'il y avait du très bon matériel, souvent sous-estimé par les gens de ma génération... Bien sûr, les arrangements musicaux ont parfois mal vieilli, mais des grands classiques comme "Le monde est stone", "La serveuse automate", "J'aurais voulu être un artiste", je crois que leurs paroles sont toujours d'actualité, elles touchent encore. Et que dire de "Ce soir on danse à Naziland", avec une Nanette Workman en feu qui pousse un hurlement suraigu mais tellement musical à la toute fin...ça me coupe le souffle à chaque fois.
Starmania Opéra, c'est une version lyrique de l'originale, pour célébrer les 30 ans de la production.
Je vous mets 2 extraits que j'ai *enfin* trouvé sur youtube, avec la fabuleuse, la merveilleuse, Marie-Josée Lord. Une chanteuse d'opéra noire, il y en a très peu je suppose, mais une chanteuse d'opéra avec ce talent, tout simplement, c'est d'autant plus rare.
"La serveuse automate", d'abord, pour les paroles qui me touchent particulièrement, en ces temps de quête de sens professionnel, j'avoue que j'ai l'impression sur certains extraits qu'elle parle pour moi... (Remarquez la touche merveilleusement étonnante de "blues" groové, ou je ne sais quoi, qu'elle ajoute à la chanson).
J'ai pas d'mandé à v'nir au monde
J'voudrais seul'ment qu'on m'fiche la paix
J'ai pas envie d'faire comme tout l'monde
Mais faut bien que j'paye mon loyer...
J'travaille à l'Underground Café
J'suis rien qu'une serveuse automate
Ça m'laisse tout mon temps pour rêver
Même quand j'tiens plus d'bout sur mes pattes
J'suis toujours prête à m'envoler...
J'travaille à l'Underground Café
Un jour vous verrez
La serveuse automate
S'en aller
Cultiver ses tomates
Au soleil
Qu'est-ce que j'vais faire aujourd'hui ?
Qu'est-ce que j'vais faire demain ?
C'est c'que j'me dis tous les matins
Qu'est-ce que je vais faire de ma vie ?
Moi j'ai envie de rien
J'ai juste envie d'êt' bien
J'veux pas travailler
Juste pour travailler
Pour gagner ma vie
Comme on dit
J'voudrais seul'ment faire
Quelque chose que j'aime
J'sais pas c'que j'aime
C'est mon problème
De temps en temps j'gratte ma guitare
C'est tout c'que j'sais faire d'mes dix doigts
J'ai jamais rêvé d'être une star
J'ai seul'ment envie d'être moi
Ma vie ne me ressemble pas...
J'travaille à l'Underground Café
Y a longtemps qu'j'ai pas vu l'soleil
Dans mon univers souterrain
Pour moi tous les jours sont pareils
Pour moi la vie ça sert à rien
Je suis comme un néon éteint...
J'travaille à l'Underground Café
Un jour vous verrez
La serveuse automate
S'en aller
Cultiver ses tomates
Au soleil
Qu'est-ce que j'vais faire aujourd'hui ?
Qu'est-ce que j'vais faire demain ?
C'est c'que j'me dis tous les matins
Qu'est-ce que je vais faire de ma vie ?
Moi j'ai envie de rien
J'ai juste envie d'êt' bien
Un jour vous verrez
La serveuse automate
S'en aller
Cultiver ses tomates
Au soleil
Au soleil
Et finalement, le clou final, celui qui me donne des frissons, qui me met la larme à l'oeil, qui m'a soufflé au spectacle, parce qu'elle était supportée par un décor époustouflant, rien qu'un gigantesque soleil, large comme la scène, qui se levait doucement pendant qu'elle poussait son chant du cygne....
Voilà... c'était extraordinaire.... ça exigeait un petit mot ici, je crois....
lundi 24 novembre 2008
Paris, Jour 6
Il y avait aussi de longs couloirs avec des lustres tout alignés, ce qui donnait une très belle perspective... par contre, avec la pénombre, les photos sont plutôt un échec ;o) C'était génial de pouvoir simplement faire le tour des pièces, jeter un coup d'oeil aux moulures dorées, aux riches lustres, et aux peintures sur les plafonds, ce qu'on ne voit malheureusement pas assez souvent en Amérique... *soupir*
Comment se fait-ils que les Européens aient des monuments aussi richement parés? Marbres, bronzes, lustres, petits balcons en balustrade... mais où prennent-ils leur argent??? (Je suppose que certains Français pourraient me répondre et me pointer tout ce qui ne va pas dans le système français, mais que voulez-vous, quand je vois ce genre d'endroits magnifiques, je suis simplement admirative, je ne cherche pas plus loin ;oP Je vais simplement féliciter les Français pour leur talent à en mettre plein la vue aux touristes *hahahah*)
Après la visite de l'Opéra, nous avons traversé de l'autre côté de la rue, aux Galeries Lafayette, un magasin que je n'avais jamais visité malgré sa renommée et...ses pubs très sexy et très peu (pas assez!) vêtues dans le métro (à Montréal, ça ne passerait pas, il y aurait des collants "sale pub sexiste" un peu partout sur la fille dénudée *hahaah*). Nous avons cherché pour des petits cadeaux pour nos hôtes présents et futurs... Pour Bertrand et son coloc, nous avons pris une bouteille d'alcool, parce que vraiment, un cadeau pour 2 gars... pfff ;o) Puis pour nos hôtes de Bordeaux, pas facile non plus, pour des gens qu'on a jamais rencontré... *ahhahha* Il y avait une section "gourmet", avec des dizaines et des dizaines de sortes de thé... le choix était complètement fou... j'ai fini par opter pour celui qui me faisait le plus saliver, du *thé* chocolat/amandes. J'espère que c'était aussi bon au goût que ce l'était à l'odeur ;o)
Un autre plan à abandonner en ce dernier soir à Paris; ce petit café/bar situé dans le 5e arrondissement... il y a la rue qui donne directement sur le Panthéon (en fait, la "place"). Puis en montant vers le Panthéon, il faut tourner à gauche. Passer les petits troquets sympathiques, et dès la prochaine rue qui redescend, tourner à gauche. De là, longer le côté gauche de la rue. Lorgner dans les vitrines. Jusqu'à ce que vous soyiez intrigué par un bar mystérieux, mi-médiéval, mi-terrier d'alchimistes/sorcières, à l'éclairage tamisé et rougeâtre, qui m'intrigue aussi depuis des années. Évidemment, je voulais y aller de soir, sinon c'est pas l'ambiance parfaite qui cadre avec le lieu. Ça aussi, ce sera pour la prochaine fois... (il y a des plaisirs qu'il faut se garder pour l'avenir, parce que je compte bien y retourner!!! Et parfois, garder des mystères, ça a du bon, c'est comme faire une réserve de fantasmes... touristiques *hahaah*)
samedi 8 novembre 2008
Paris, Jour 5
Photos officielles et réglementaires prises, nous avons dîné d'un sandwich sur un banc à la sortie du métro, encadrés à notre gauche par les Invalides et à notre droite par le Pont Alexandre III, celui qui est bordé de 4 colonnes surmontées de statues dorées.... La vue était franchement jolie, on a pris notre temps en lisant le journal, les nouvelles françaises... Admirer les nombreux bronzes du pont...
Monsieur Lévy et sa femme, qu'on ne voit pas sur cette photo (désolée ;o))
Décidés à rentrer - tout en marchant encore un peu dans Paris, puisque tout le plaisir est là - nous avons choisi de traverser le Pont des Arts, un peu au hasard. C'est celui fait le lien entre le Louvre, d'un côté de la Seine, et l'Académie Française, de l'autre côté de la Seine (Guillaume sur la photo en-dessous pose donc devant le pont et on voit le très joli dôme de l'Académie Française). Sur le pont - ô plaisir français qui se renouvelle continuellement - il y avait une exposition de photos, sur la Palestine, territoire assiégé, bombardé...d'un point de vue "intérieur", un photographe palestinien venu étudier puis faire sa vie en France, mais qui est retourné chez lui à travers les années pour faire des photos, voir de ses yeux à quel point son pays se dégrade, se détruit petit à petit... Triste constat, triste témoignage, très intéressant, c'est un point de vue qu'on voit rarement, habituellement ce sont les journalistes qui nous racontent, et évidemment, qui se sauvent dès qu'ils le peuvent pour ne pas mettre leur vie en danger. Il y avait des photos de famille, de commerçants, d'enfants... j'ai beaucoup aimé.
mercredi 5 novembre 2008
Paris, Jour 4
Bon, je vous parle de ma journée no. 4, après mon petit éditorial ;o)
Notre premier arrêt, donc, fut un arrêt chocolat (encore!) dans une boutique spécialisée, achetant quasi compulsivement les concoctions portant des noms à faire saliver, "mangue et fruit de la passion", "citron vert", "cardamome", "miel et poivre de cayenne", "fèves du Pérou"... chacun a été choisi avec soin (pour limiter les dépenses!), et dégustés avec lenteur et béatitude, dans la cour intérieure du Jeu de Paume. C'est en voyant les magnifiques bosquets de roses sauvages roses, tous en fleurs, que j'ai élu notre lieu de pique-nique. Rien de tel que de se permettre un délice pour les yeux pendant que les papilles gustatives sont en liesse ;o)
Guillaume faisant la "moue" devant des fleurs beaucoup trop roses pour une photo virile
Une fois tous les chocolats mangés (plaisir fugace!), et avec un petit regret de ne pas avoir eu quelque chose à boire entre chacun, comme on aime mordre dans un bout de pain entre chaque dégustation de vin pour apprécier au maximum les différentes faveurs, nous avons fait un petit détour par la Place des Vosges, parce que j'avais envie de revoir la statue équestre de Louis XIII. Non, il n'y a plus tant de nouveautés pour moi dans les lieux touristiques de Paris. Les surprises sont maintenant cachées au creux d'une ruelle, derrière une rue connue, ou dans les quartiers moins touristiques, ceux où vivent vraiment les Parisiens. Et la vraie vie, là-bas, a tout un charme.
Nous avons marché le long de la Seine jusqu'à la fancy Île-St-Louis, où nous avons pu farfouiller un peu dans les kiosques des bouquinistes. Ne trouvant rien, nous sommes entrés dans une librairie qui nous interpellait de l'extérieur avec sa belle bannière "Histoire/Archéologie". Là, nous avons admiré et feuilleter des livres un bout de temps... assez longtemps pour que je réalise que l'Histoire me manque terriblement parfois, surtout quand je suis à Paris... (devrais-je dire que c'est une chance que je n'y sois pas souvent? *soupir*)
Puis, nous dirigeant vers l'Hôtel de Ville, nous avons eu une belle surprise: un écran géant!! On passait en direct les quarts de finale de Roland-Garros, avec des installations originales, "à la parisienne": tapis oranges imitation "court de tennis", afin que les gens puissent s'asseoir par terre confortablement devant les écrans. Nous avons regardé le match Ferrer vs. Monfils - ce dernier était le représentant de la France lors de cette joute. Très beau match, que nous avons suivi presque en entier (sets 2-3-4), et que le Français a gagné pour passer en demie-finale, ce qui n'était pas arrivé depuis 7 ou 8 ans. Les spectateurs devant l'Hôtel de Ville étaient donc doublement contents; à la fin du match, le tapis était plein.
Continuant notre promenade, nous sommes allés admirer la façade ultra-propre de Notre-Dame de Paris pour une Xième fois, avec ses statues inombrables, ses gargouilles mystérieuses...
Puis, notre favorite pour l'animation, la rue de la Huchette tout près, avec ses restos bruyants, ses serveurs insistants, stationnés à l'entrée de leur commerce, ayant chacun leur truc pour inviter la clientèle à l'intérieur.... Ceux qui détiennent la palme selon moi, ce sont les 2 restaurateurs grecs; ils font une tonne de bruit, en compétition directe l'un en face de l'autre. La tradition étant supposément de casser une assiette à chaque fois qu'un client entre, ça vous donne une idée de l'allure du trottoir devant chaque resto. Ils ont perfectionné la technique, ayant des soucoupes "pré-cassées en deux" empilées sur une table à portée de main. Et hop, une soucoupe, et AH!!! un cri de bienvenue. Ça attire l'attention, ça c'est sûr!!! ;o)
Mais il ne faut pas manger sur la rue de la Huchette. Il faut même s'en éloigner le plus possible; ce sont les attrape-touristes par excellence. En tant qu'anciens résidents de la ville, nous avions la responsabilité de trouver un restaurant décent qui ne nous prendrait pas pour des poissons-touristes que nous n'étions plus.
Après 40 minutes à chercher, nous avons fini par opter pour un restaurant de fondues et spécialités françaises à 15 euros le menu (3 plats). Eh bien, voilà encore une leçon qui nous prouve que de tenter de se servir de son jugement et d'être près de ses sous ne suffit pas ici; il faut carrément ÉVITER les quartiers touristiques et ses "pièges à touristes". Nous sommes entrés de plein pieds dans la mala alimentacion (*hum jeu de mots poche*) du voyage, celle que nous craignions, la bouffe de resto en série qui n'est plus un plaisir, une exception, une gâterie, mais un long chapelet de nourriture grasse ou du moins, "non contrôlée". Nous savions qu'un jour ou l'autre, nous voudrions manger un simple macaroni au fromage homemade, ou une sandwich aux tomates sur pain tranché (de mie) grillé.
Nous n'étions qu'au Jour 4 de notre voyage, nous ne pensions pas être si déçus si tôt. J'ai eu une petite salade d'avocats ordinaire, et une "raclette nature" dégoûtante, 5 pommes de terre au four et 5 tranches d'un très, très mauvais fromage très ordinaire, fade et sans goût, même pas aussi bon que du cheddar, de vulgaires tranches à mettre dans un grilled cheese, et voilà mon souper que je devais faire fondre sur les plaques chauffantes. Ah oui, j'allais oublié, et 2 minuscules, minuscules et trop vinaigrés pickles. Et pour clore ce merveilleux souper, une mousse au chocolat digne du ASDA (vous vous rappelez, notre épicerie anglaise, avec la jolie phrase sur l'entrée part of the big Wal-Mart family!).
Ce qui a achevé Guillaume (je suis bien heureuse que le décor surchargé de l'endroit m'ait évité cette vue), c'est de voir se faufiler entre les tonneaux de l'entrée... un rat. Ou était-ce une souris? Il faut préciser que de l'entrée, il y a des escaliers qui descendent, et qui mènent directement... à la cuisine. Miam.!!!
Par chance, ces Français qui nous accueillent réussissent à faire oublier même le plus mauvais souper pour 30 euros (on aurait pu se cuisiner quelque chose de sympathique à ce prix-là chez Bertrand, mais bon, il faut le dire, l'espace "cuisine" est plutôt limité, et a tendance à donner à Guillaume des idées très originales de gros mots... *hahaha*). On a discuté avec nos hôtes, ce qui a rescapé notre fin de soirée... ;o)
Les journées sont bien occupées à Paris, même si dans le fond, on pourrait presque dire...qu'on a rien fait ;o)
vendredi 24 octobre 2008
Montréal, Montréal...
J'ai beau aimer l'Europe, je dois dire que Montréal a beaucoup de charme.
Honte à moi, je n'étais jamais allée me promener au sommet du Mont-Royal, lieu de promenade, oasis de verdure en plein milieu de la ville, montagne départageant le versant de l'Université de Montréal francophone et le versant anglophone de l'Université McGill, lieu aussi où trône la grande croix du Mont-Royal, et aussi, paraît-il, lieu de rencontre norcture où il fait bon embuer les fenêtres de la voiture.... (du moins les rumeurs le disaient-elles autrefois).
J'aime l'automne ici, c'est tellement joli, toutes ces couleurs. C'est bien plus joli de la forêt de chez mes parents, mais Montréal nous donne tout de même un magnifique point de vue...
Voilà le parc, qui, franchement, a de grandes ressemblances avec Hyde Park de Londres ou le parc Greenwich (de la ville du même nom (et du fuseau horaire!), à l'est de Londres)... On doit tenir ça de nos ancêtres/colonisateurs britanniques, cet art des parcs si naturels, qu'on ne voit pas vraiment dans les autres pays européens...
mercredi 24 septembre 2008
Tag littéraire
mardi 23 septembre 2008
Paris Jour 3
Monument funéraire d'Henri II et Catherine de Médicis...on remarque que Catherine s'est fait représentée au même âge qu'Henri II, alors qu'elle est morte bien après lui.
mercredi 17 septembre 2008
Paris, Jour 2
Première journée de promenade à Paris; nous avons retrouvé avec plaisirs nos repères, nos coins favoris.
Nous avons commencé par la Place de la Concorde, avec ses deux magnifiques fontaines et son obélisque gigantesque. J'ai appris que cette place avait été inaugurée en 1763 et s'appelait alors "Place Louis XV", puis qu'à la Révolution on l'avait renommée "Place de la République".
C'est là, ironiquement, que le fils de Louis XV, Louis XVI, et sa femme Marie-Antoinette ont été guillotinés (à quelques mois d'intervalle). Ça faisait bizarre de penser que j'étais assise là où un roi et une reine avaient perdus la vie - mais aussi, tout simplement, deux êtres humains.
Je sais bien que pour les Français, ça a une saveur un peu festive, cette révolution et ce tranchage de têtes royales...*hahaha* Moi, l'historienne monarchiste, je trouvais que ça avait plutôt un relent de tristesse... je ne pourrais parler de nostalgie; comment être nostalgique d'une époque qu'on n'a pas vécue? Pire, comment être nostalgique d'une forme de gouvernement dont je n'ai jamais senti peser le joug, et dont je sais très bien tous les désavantages pour le petit peuple dont j'aurais fait partie?
Guillaume m'a fait remarquer à quel point la route est longue entre cette ancienne place de la Révolution et la Bastille, où étaient maintenu prisonnier le couple royal... Ça a dû être un chemin de croix assez pénible, en charette, à travers la foule enragée, assoifée de sang...
Mais toutes ces idées un peu macabres n'allaient pas ternir ma bonne humeur d'être à Paris. Nous avions une mission assez délicate; on m'avait remis, à la dernière minute de ma dernière journée de boulot, l'équivalent d'un mois de salaire, que j'avais demandé qu'on dépose dans mon compte bancaire avant mon départ (eh ben oui, je voulais être sûre de recevoir ma paye!). Faute de temps, on me l'a remis en espèce sonnante... en livres sterling, évidemment. Étant membre de la banque HSBC en Angleterre, et sachant qu'elle était présente en France, j'étais confiance de pouvoir déposer tout mon magot en sûreté à Paris dans mon compte londonien.
Erreur. Première banque HSBC, on me dit qu'ils ne prennent pas les espèces étrangères, surtout pas un aussi gros montant, et qu'il m'aurait fallu un compte FRANÇAIS. Je m'insurge; HSBC en France ou en Angleterre, n'est-ce pas la même chose? Eh non; même nom, pas *aucun lien* entre les deux. Devant ma "face de Carême", mes complaintes et bougonnements, on me réfère à la succursale HSBC sur les Champs-Élysées. Bon... pourquoi pas, après tout? C'est loin, hors-programme, et surtout hors-budget au point où notre niveau de tentation est à zéro sur cette avenue célèbre - qui ne me fait pas saliver, souffrir ou damner, comme certaines filles...les boutiques de luxe, lorsque mon argent est utilisé ailleurs, 40 jours d'avance...bof! - mais c'est tout de même divertissant, et comment dire non à l'Arc de Triomphe, hum? Toujours aussi impressionnant cet Arc, aussi massif, et si bien posé en perspective...
Nouvel échec bancaire sur les Champs-Élysées, on me fait comprendre que je devrai parcourir l'Europe avec des milliers de d'euros/livres dans mes poches jusqu'à épuisement des stocks. Très drôle. Pendant que je réfléchis à des transactions de toutes sortes et plutôt coûteuses - par exemple, envoyer l'argent par transfert "Western Union" à ma mère, qui le déposera dans mon compte québécois, et pourquoi pas après faire un transfert vers mon compte bancaire londonien, tant qu'on y est? - on retourne dans le coin qui nous intéresse vraiment... le Centre.
La pluie s'est mise de la partie, alors on a décidé d'aller farfouiller les bacs de livres de St-Michel... mais en arrêt à la station de l'Opéra, sur un coup de tête, on s'est élancés hors du train; nous n'avions jamais visité l'Opéra, malgré nos nombreux séjours à Paris, et malgré sa beauté extérieure qui aurait dû nous y attirer plus tôt. Finalement la salle de spectacle était fermée, nous y retournerons donc dans les prochains jours.
St-Michel donc, et ses bouquineries retrouvées avec plaisir, où Guillaume et moi pouvons passer des heures en quête de belles aubaines - et il y en a toujours! J'y ai acheté un roman sur la Guerre de Cent Ans, et un recueil de contes et fabliaux du Moyen-Âge... livres de poche pour se mettre dans le "bain" français.
Puis, épuisés de déshydratation et les pieds fatigués (entraînement intensif, nous en avons pour 40 jours, aussi bien s'habituer au plus vite!), nous avons acheté une giga-bouteille d'eau, et nous nous sommes dirigés....vers notre chocolatier préféré.
La Chocolaterie Peter Beier, 62 rue Monsieur le Prince - là où il y a les restos de sushis -, près du jardin du Luxembourg, est un endroit fabuleux. De la vitrine, une fontaine de chocolat nous attire à l'intérieur. En entrant, une odeur exquise, olfactivement organismique (oui oui!) nous saute au nez. Tout est blanc, murs, comptoirs, planchers, tablier du chocolatier. Et ce chocolatier (Lars de son prénom)... son chocolat et lui sont sur un pied d'égalité quant à l'attrait de l'endroit. Bref, on vient autant pour le personnage que pour les saveurs chocolatées. Danois, si mes lectures sont exactes. Roux pour ce qu'il en reste, une seule couette sur le front, un peu à la Arthuro Brachetti, un peu à la Tintin. Des lunettes extravagantes, "à l'envers", montures foncées - quoique j'ai lu qu'il possédait 10 paires! Il portait la moustache lors de notre dernière visite, nous étions étonnés de son "absence" cette fois-ci. Guillaume a tenté le dialogue, avec une petite touche de familiarité; avec ce genre de personnage, on a envie qu'il sache qu'on est des clients fidèles: "Vous avez coupé la moustache?"
Quant au plaisir gustatif de visiter la chocolaterie Peter Beier, il est immense. Guillaume m'offrait un chocolat chaud - on avait goûté un délicieux chocolat épicé, très piquant, âcre, et pas sucré du tout la dernière fois, une expérience très intéressante - mais avec la chaleur moite et grise de Paris, nous avons plutôt opté pour une glace maison, une nouveauté pour nous (puisque notre séjour parisien précédent était en automne). Et puisque nous voulions utiliser les toilettes (pas si faciles à trouver que ça à Paris, quoique tout de même plus que dans d'autres grandes villes européennes), nous avons pris l'option "Eat-in"; 6 euros la glace pour un joli petit verre transparent rempli... de délectable crème glacée. La mienne était à l'églantine (petit fruit rouge) et aux éclats de chocolat noir. Absolument divine, onctueuse, fruitée, sucrée, rafraîchissante, rugueuse sur la langue... PARFAITE. Guillaume avait choisi chocolat et pâte d'amande mélangée dans la crème glacée... c'était succulent aussi. On a eu la pièce du haut de la chocolaterie à nous seuls pendant un moment, et avec le soleil qui se pointait enfin, les balcons en fer forgé d'en face, l'animation de la rue, le décor blanc et chocolat de l'endroit... c'était génial.
Pour prolonger le plaisir, nous sommes ensuite allés nous asseoir au soleil dans le Jardin du Luxembourg, face au bassin et au Palais - l'actuel Sénat français. Là, avec la vue magnifique, le soleil chaud... je me suis mise à sommeiller de bonheur et de sucre.... (et essayant de lire mes contes et fabliaux, sans trop de succès!)
Après un souper avec Bertrand, son coloc Julien et sa copine Malala et un invité, nous sommes retournés voir les vieux copains de la MEC qui y sont encore. "Débauche" habituelle - le vin n'est pas cher, vive la France!!! - mais il manquait les "essentiels", ceux avec qui on passait toutes nos soirées... Nous sommes rentrés à 1h30 du matin, et j'avoue que le regret était grand de ne plus avoir ma chambre à l'étage d'en-dessous, avec ma salle de bain, mon lit, mes trucs, mon confort, "mes affaires"... le chemin du retour aurait été moins long, premier constat d'un voyage de 40 jours sans le confort "de mes affaires"!!